Love in Cazepal

~ Bonus : Ensemble ~

Mia
Quatre ans plus tard

Un hurlement qui provient du plus profond de mes entrailles se faufile jusqu'à ma bouche pour inonder la pièce.

Je n'en peux plus.

Pitié, faites que ça se finisse vite.

Je ne me souvenais pas que c'était si horrible sur le moment la première fois, c'est vite remplacé par une bulle puissante d'amour qui nous fait oublier toutes les douleurs atroces qu'on pouvait ressentir quelques minutes auparavant.

Mais actuellement, les seules choses que j'éprouve, ce sont des douleurs épuisantes dans l'ensemble de mon corps alors que Aaron tient ma main. Je suis d'ailleurs en train de lui broyer les os de ses doigts.

Désolée, mon cœur, mais là, tu me sers de balle anti-stress et de défouloir.

- Poussez Madame McKiller. Vous y êtes presque ! Aller, aller, aller.

Le peu de force qui me reste dans mes muscles se concentre sur le bas de mon bassin. Je pousse aussi fort que mon corps me le permet.

Je ne me souviens pas avoir autant souffert pour ma fille.

- Bordel, grogné-je entre mes dents en contractant mes membres. Je n'en peux plus, pitié, faites vite !

- Ça va aller, beauté. C'est bientôt fini. T'es forte, tellement forte, murmure Aaron à mon oreille.

Ces simples mots me redonnent suffisamment de force pour terminer d'extraire mon bébé.

Ma tête se renverse en arrière quand je sens tout son poids partir de mon corps.

- C'est un magnifique petit garçon. Félicitations !

J'explose en sanglots en entendant les mots de la sage-femme.

On avait décidé d'attendre jusqu'à l'accouchement pour connaître le sexe de notre deuxième enfant contrairement au premier.

Aaron embrasse mon front en répétant en boucle à quel point il est fier de moi et se dirige vers la femme qui tient notre bébé pour couper le cordon ombilical. Il n'avait pas pu le faire pour notre fille puisque celui-ci s'était enroulé autour de son cou, donc la sage-femme avait dû s'en charger elle-même.

Entre mes larmes, j'aperçois Aaron, les larmes aux yeux, en train de séparer notre fils physiquement de moi.

Je pleure davantage à la vue de cette scène. C'est adorable. Je ne peux pas retenir mes larmes, c'est impossible.

Cassie, la femme qui tient mon bébé, le nettoie rapidement dans une autre pièce avant de venir le déposer sur ma poitrine.

Le temps se fige instantanément. Je vois à peine le personnel médical sortir de la pièce pour nous laisser de l'intimité.

Je sens Aaron placer une main derrière ma tête pour caresser tendrement mes cheveux.

Mes larmes ont immédiatement arrêté de couler, comme si j'étais une enfant et qu'on m'avait enfin donné le jouet pour lequel je faisais un caprice.

Les yeux brillants, la bouche entrouverte, je lance un regard à Aaron.

- Tu as été formidable ma belle. Je suis fier de toi. Il est magnifique, dit-il en regardant notre fils avec tellement de fierté que mon cœur fond dans ma poitrine.

Il a plus ou moins choisi les prénoms de notre fille, même si on en a parlé avant, c'étaient ses idées : Luna Lisa McKiller.

Pour sa maman et la mienne. Je n'ai pas souhaité ajouter mon nom de famille. Je trouvais que c'était parfait juste avec le sien.

Ma mère a eu les larmes aux yeux lorsqu'on lui a présenté sa petite fille avec son nom complet. Elle a été très touchée par ce geste, et je l'ai été aussi lorsque Aaron a fait cette proposition de prénoms.

J'avais réfléchi à une autre possibilité de prénoms si nous avions à nouveau une fille, mais aussi si nous venions à avoir un fils.

Je ne sais pas ce que Aaron va en penser, mais je tente tout de même :

- Hayden Lewis McKiller, soufflé-je lorsque mon fils plonge son regard dans le mien.

Mon cœur explose du même bonheur familier que j'ai connu lorsque j'ai rencontré ma fille pour la première fois.

C'est unique, intense et indescriptible comme sensation.

- Hayden Lewis McKiller, murmure mon mari à son tour.

On a finalement décidé de se marier, malgré nos idées arrêtées sur ce sujet.

Aaron m'a fait sa demande au bord du lac quelques semaines après la naissance de notre premier enfant. C'était impensable pour moi de refuser, c'était une évidence. Ça a toujours été une évidence avec lui.

Je l'aimerai jusqu'à ma mort.

C'est définitivement mon âme sœur.

- C'est parfait, conclue-t-il avant de m'embrasser.

Notre premier bébé rencontrera ensuite son petit frère quelques heures plus tard, en étant accompagné de ses grand-parents -- mes parents --.

Les histoires d'amour ne se déroulent pas toujours comme on pourrait l'imaginer. Ce n'est pas tout beau tout rose tout le temps. Des fois des personnes meurent, d'autres sont terriblement blessées par des humains qui ont un mauvais fond.

Mais les personnes qui le méritent et qui sont bonnes, finissent toujours par avoir leur fin heureuse.

Nous vous le prouvons aujourd'hui avec Aaron, un homme qui était marié à une femme instable et qui avait perdu tout espoir d'avoir un enfant un jour. Cela ne veut pas dire qu'il faut changer de partenaire de vie. Ça veut juste dire qu'il faut suivre son cœur quoi qu'il arrive et que certaines personnes sont tout simplement trop amochées pour avoir la force de continuer à avancer. Peu importe les obstacles que la vie mettra sur leur chemin, si deux personnes s'aiment réellement, du plus profond de leur âme, elles pourront tout surmonter.

J'ai été détruite deux fois par Zack, et pourtant j'ai toujours fini par me reconstruire, parce que je suis une femme forte aujourd'hui et que je serai une maman forte pour mes enfants. Que je saurai les élever et leur apprendre à être bons avec leurs prochains. Je ne veux pas qu'ils fassent vivre à autrui ce que Aaron et moi avons dû endurer.

Alors, je regarde mon mari et ma fille vautrée sur lui dans un fauteuil à côté du lit d'hôpital, tous deux en train de dormir profondément. Je caresse du pouce le dos de la petite main de mon petit garçon, et je me sens enfin en paix.

Je me sens bien, en sécurité avec ma famille, car désormais, plus rien ne pourra nous arriver de mal.

Il y aura toujours des hauts et des bas dans la vie, mais plus jamais le genre de bas dont nous avons souffert à Manhattan. Tout ça, c'est derrière nous, à présent, on avance.

Ensemble.

FIN