Chapitre 38 : La banalité aussi a son charme

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Hermione émergea difficilement des bras de Morphée et dut s'y reprendre en plusieurs fois avant de parvenir à entrouvrir une paupière. La pièce était baignée d'une douce lumière et la Gryffondor remarqua qu'à l'instar de Morphée, Malefoy l'avait également abandonnée. A sa droite, seuls les draps froissés lui faisaient l'honneur de leur présence. La jeune femme bailla franchement avant de se frotter délicatement les yeux.

Petit à petit, les souvenirs de la soirée de la veille et de la nuit lui revinrent en mémoire et Hermione soupira. L'absence de Malefoy n'était pas si surprenante que cela. Après son cauchemar et les révélations qu'il lui avait faite, la Gryffondor pariait que son amant devait, très certainement, déjà se trouver à, plus ou moins, un bon millier de kilomètres d'elle à l'heure qu'il était. Alors pourquoi était-elle toujours dans son Manoir ? Il n'aurait tout de même pas abandonné son habitation pour si peu. Si ?

Si peu ? Ce n'était pas « si peu ». C'était tout sauf ça ! Malefoy avait rêvé d'elle... Qu'elle se faisait torturer puis tuer par Voldemort. Intriguée, la jeune femme avait demandé à Scorpius, quelques semaines plus tôt, ce qui hantait à ce point son père et devait avouer être restée pantoise face à la réponse apportée. Elle-même cauchemardait régulièrement de la mort de Rose mais pas avec autant de récurrence, surtout depuis qu'elle se sentait mieux. Alors le fait de savoir que, même après toutes ses années, Malefoy craignait toujours que le Seigneur des Ténèbres s'en prenne à son fils avait attristé Hermione. Lorsqu'elle avait interrogé le jeune Serdaigle afin de savoir s'il savait si son père rêvait parfois que le Mage Noir assassinait d'autres personnes de son entourage, l'enfant avait simplement haussé les épaules en lui expliquant que le blond n'avait toujours mentionné que lui...

« Jusqu'à cette nuit » grommela mentalement la Gryffondor.

Ne pas y penser. Ne pas y penser. Ne pas y penser.

Hermione savait pertinemment que c'était totalement ridicule et idiot de tenter de ne pas voir la vérité en face mais elle ne pouvait pas faire autrement en cet instant. Car, en cet instant, il était Merlin ne savait quelle heure, elle était seule dans un lit aux couleurs de Serpentard et le propriétaire des lieux brillait toujours par son absence.

Premièrement : se lever.

Deuxièmement : s'étirer – puisqu'ayant l'impression qu'un troupeau d'hippogriffes enragés l'avait piétinée pendant la nuit.

Et, troisièmement : tenter de retrouver Malefoy ou – tout au moins – essayer d'avoir une vague idée de l'endroit où il pouvait bien être parti se terrer en ce dimanche matin.


Les deux premières phases de son plan se déroulèrent à la perfection et Hermione s'accorda même un petit bâillement supplémentaire et une profonde inspiration pour se donner du courage. Objectif suivant : trouver Malefoy. La jeune femme enfila un peignoir qu'elle récupéra sur une chaise près de l'entrée du dressing. Elle se mit ensuite en marche et s'apprêtait à quitter la pièce afin de se rendre au rez-de-chaussée lorsqu'on l'interpella :

- Granger ?

La main sur la poignée, la Gryffondor fit un bond en arrière si impressionnant qu'elle manqua de tomber. Elle plaça une main sur son cœur, qui battait à présent la chamade, et pivota sur elle-même. Elle scruta toute la chambre mais ne remarqua personne.

- Ma-Malefoy ? bredouilla la Gryffondor, pas très rassurée à présent.

- Dans la salle de bain, répondit-il laconiquement.

Hermione ferma momentanément les paupières. Au moins, il n'avait pas fui à l'autre bout du continent et elle n'allait pas subir une attaque imminente d'un hypothétique malfaiteur. Rassurée, la jeune femme s'autorisa un nouveau soupir puis s'avança vers la porte de la salle de bain, légèrement entrebâillée, d'un pas plus léger.

Me sauveras-tu ? [1/3] | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant