Chapitre 42 : Quand les masques tombent

594 24 15
                                    

Au ralenti, les trois têtes pivotèrent vers l'entrée de la pièce. Comme chacun s'y attendait, Drago se trouvait là, la main sur la poignée et les sourcils froncés par l'incompréhension. A ses côtés, Hermione vit Scorpius se tendre alors que son père baissait le regard sur lui.

- Scorpius, mais qu'est-ce que... Granger ?! s'exclama-t-il dans une parfaite imitation de sa mère une bonne heure et demie plus tôt.

Comme personne ne lui répondait, le Serpentard lâcha la poignée avant de s'avancer jusqu'au milieu du salon.

- On vous a tous lancé un sortilège de Langue-de-Plomb ou est-ce que l'un d'entre vous serait assez aimable pour me dire ce qu'il se passe ici, par Merlin ? Et quelle est cette chose que je ne dois pas savoir ?!

Narcissa, Scorpius et Hermione échangèrent une œillade qui sembla irriter encore davantage Malefoy qui explosa littéralement.

- Mais vous allez parler et m'expliquer pourquoi mon fils, qui devrait être dans son dortoir à Poudlard, se retrouve dans le salon de ma mère à près de vingt-deux heures, accompagné de la femme avec laquelle je... je... avec Granger ?! Ou faut-il que je vous fasse avaler du Veritaserum ?

- Drago, ça suffit ! s'exclama soudainement Narcissa en jetant un regard assassin à son fils. Si tu arrêtais de hurler comme un dément et si tu t'asseyais, nous pourrions peut-être t'expliquer quelque chose !

Un combat visuel s'engagea alors entre la mère et le fils que ce dernier finit par perdre. Il alla s'asseoir près d'elle, sur le second canapé et Hermione vit Narcissa lever les yeux au ciel.

- Tu dois arrêter l'alcool mon fils, conseilla-t-elle.

- Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ou pas ! Surtout quand tu... il s'interrompit et observa subrepticement Scorpius.

Narcissa, qui avait suivi son regard l'informa de l'avancée de la situation :

- Il sait.


Malefoy ferma les paupières comme pour se calmer et Hermione se fit toute petite. Elle eut pourtant beau se ratatiner le plus possible dans le fond du canapé, c'est bien sur elle que son amant posa les yeux lorsqu'il les rouvrit, quelques secondes plus tard.

- Pourquoi est-ce que je ne suis même pas surpris ?

Sa voix dégoulinait de ressentiment et Hermione en fut blessée. Mais le pire pour elle fut les paroles qu'il prononça ensuite.

- Putain, Granger ! T'avais une chose à faire, une seule putain de chose à faire : ne pas lui dire... Et toi, qu'est-ce que tu fais ?! Tu cours à Poudlard et tu vas le prévenir ! Et puis d'abord, comment tu as fait pour le faire sortir de là-bas sans mon autorisation ?

Hermione ouvrit la bouche mais il enchaîna :

- Je sais pas si c'est parce que ta gamine est morte et que tu te crois permise de te comporter ainsi avec tous les mioches que tu croises pour combler un manque affectif ou une autre connerie du genre, mais c'est certainement pas parce qu'on couche ensemble que toi et tes gènes de Sang-de-Bourbe allez soudainement vous mettre à avoir des droits sur mon fils ! (1)

Le silence tomba, bientôt suivit par un claquement sec. Hermione, qui avait baissé ses yeux embués sur le tapis releva brusquement la tête pour voir Malefoy se tenir la joue tandis qu'à sa gauche, Scorpius s'était levé. Narcissa, elle, regardait son fils avec mépris et dégoût.

- Excuse-toi ! cracha alors Scorpius à l'adresse de son père.

Si on lui avait un jour dit qu'elle se retrouverait dans un salon où Narcissa Malefoy avait giflé son fils unique pour les propos qu'il avait tenu à son encontre et où Scorpius Malefoy défiait son père pour lui extorquer des excuses, Hermione aurait doucement rigolé... Pourtant, c'était bien ce qu'il était en train de se jouer sous ses yeux ébahis.

Me sauveras-tu ? [1/3] | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant