Chapitre 51 : Cachoteries, prévisions et ... Paris

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Lorsqu'Hermione se réveilla le lendemain matin, elle ne sentit que le vide à côté d'elle. Surprise et légèrement angoissée après les paroles qu'avait prononcées Drago la veille au soir et auxquelles elle n'avait jamais répondu, la Gryffondor se redressa vivement. Elle jeta un regard circulaire à la pièce. Drago n'était en effet plus dans le lit mais le bruit de la douche la rassura immédiatement. Elle remarqua également que l'aspirine qu'elle avait déposée sur la table de chevet du Serpentard avait disparu.

Prenant le temps de refermer les paupières et de soupirer, Hermione finit par se lever de son lit au moment où Drago réapparaissait dans la chambre, simplement vêtu d'une serviette nouée autour de sa taille.

- Salut, lâcha-t-il d'une voix quelque peu embarrassée.

Hermione sentit son cœur s'accélérer dans sa poitrine.

- Salut, dit-elle sur le même ton.

- Tu vas te doucher ?

- Oui, répondit-elle, profitant de la porte de sortie qu'il lui offrait.

Ce n'était pas un comportement très « Gryffondor » mais tant pis.


L'eau chaude n'eut pas vraiment l'effet apaisant recherché tant le cerveau d'Hermione était au bord de l'implosion. Pourquoi avait-il fallu qu'il ouvre la bouche et dise ça ?! Ne pas y penser. Ne pas y penser. Ne pas réfléchir. « Se doucher, sortir de la cabine, s'habiller, aller prendre son petit-déjeuner, ne plus penser à ce que Malefoy avait pu dire. » Voilà un programme parfait... qui ne fut absolument pas respecté. Avant qu'Hermione ne rejoigne Drago dans le séjour pour le petit-déjeuner, ce fut plutôt : « se doucher, penser à ce que Drago avait dit, réfléchir à ce que Drago avait dit, sortir de la douche, réfléchir encore un peu, se faire plein de nœuds au cerveau tout en défaisant ceux de sa tignasse brune, se vêtir, sentir son ventre se contracter à l'idée de franchir la porte de sa chambre pour le rejoindre, se regarder dans le miroir, se dévisager, repenser à ce qu'il avait dit, réfléchir à ce qu'il avait dit, se dire que cela ne changeait rien, que ce n'était rien, prendre une profonde inspiration, rouvrir les paupières qu'elle avait momentanément closes, prendre son courage à deux mains, tourner les talons, poser la main sur la poignée de la porte, repenser encore et encore à cette phrase « Tu sais, j'le tuerais vraiment. J'turais pour toi, comme j'turais pour Scorp' ou pour Mère. », se fustiger, prendre une nouvelle inspiration, ne plus y penser, actionner la poignée, avoir une dernière hésitation, endosser le costume de la parfaite Gryffondor, refermer la porte, marcher vers le salon, marcher vers lui ».


Hermione s'installa sur l'une des chaises de bar en face du Serpentard qui avait une mine affreuse. Il avait le regard perdu dans le vide et son petit pain tartiné de marmelade pendait négligemment au bout de sa main. Prenant sur elle, Hermione se servit un verre de jus de fruit avant de commencer à étaler, à son tour, de la marmelade l'un des petits pains que Drago avait fait griller à son attention.

Elle mâchonnait distraitement, regardant, comme si elle les trouvait particulièrement intéressantes, les miettes qui tombaient progressivement sur le bar, lorsque Drago reprit – ou plutôt prit – la parole d'une voix rauque.

- Désolé pour hier soir.

Hermione releva les yeux vers lui, plus par instinct qu'autre chose. Il avait reposé sa tartine et l'observait intensément. Hermione posa à son tour son petit-déjeuner avant d'inspirer profondément, comme pour se donner du courage, et de relever les yeux vers lui.

- Pourquoi tu t'excuses ?

Il resta silencieux quelques secondes.

- De toute évidence, j'ai fait quelques choses qui t'as déplu et je m'en excuse, répondit-il d'une voix très sérieuse.

Me sauveras-tu ? [1/3] | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant