╱╳╲ CHAPITRE IV ╱╳╲

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Une obscurité absolue, des pensées brumeuses et des souvenirs flous. Les dernières heures de Caly demeurèrent inexistantes, effacées. La brune, plongée dans un état comateux, était consciente qu'elle était en danger mais elle restait néanmoins incapable de se rappeler la raison de ce danger. Elle ne savait guère pourquoi ses paupières restaient closes, ni pourquoi ses membres étaient scellés à un support semblable à une table d'opération ou encore pourquoi aucun son ne sortait de sa gorge lorsqu'elle essayait d'hurler de toutes ses forces. En l'espace d'un instant, Calypso Dolohov était devenue faible et vulnérable. Paralysée et enchaînée de la tête aux pieds, elle ne pouvait se fier qu'à son ouïe facilement induite en erreur par le son des conduits d'aération situés juste au dessus d'elle, le grincement métallique des portes ou encore par le vent bruyant qui pénétrait le bâtiment de part et d'autre.

Lorsque l'usage de ses membres lui revint après un long moment de panique, elle commença à s'agiter pour défaire ses liens et parvint à ouvrir les yeux mais, malgré ses efforts, elle ne fut guère en mesure de percevoir une quelconque forme à travers la noirceur des lieux. L'arrière de son crâne encore endolori lui faisait horriblement mal. Un bourdonnement long et désagréable naquit soudainement suite à la douleur et l'obligea à serrer les dents.

"Enfin réveillée ? Rit une voix doucereuse dans un coin de la pièce, cachée dans l'ombre. Les quatorze autres ont été bien plus rapides et réactifs que toi, c'est décevant."

L'homme avança d'un pas vers la brune, les lumières s'allumèrent sur son passage. Calypso referma immédiatement ses paupières, aveuglée par le faisceau lumineux bien trop fort des ampoules. Un sourire carnassier étirait ses lèvres et il était totalement vêtu de noir. Son regard semblait vide et sans émotions. Sans la lunette unique qu'il portait à l'œil droit, cet homme serait facilement méconnaissable.

"Laissez-moi partir.. articula difficilement la brune, apeurée et souffrante.

- Oh, j'aimerais bien t'accorder ça tu sais ? Il rit à nouveau. Mais je suis navré, Calypso. Tu ne quitteras pas cet endroit de sitôt."

La gorge de l'adolescente se resserra. Elle n'avait qu'un seul mot en tête mais elle demeurait incapable de l'énoncer à haute voix : Pourquoi ?  L'homme esquissa à nouveau un rire désagréable, comme s'il parvenait à entendre ses pensées.

"Ce n'est pas contre toi, ne t'en fais pas. Au départ, tu n'étais qu'un moyen de pression mais maintenant que tu es là... il passa une main dans les cheveux de Caly, la faisant frémir à son contact. Je me suis dit qu'il était préférable d'avoir un cobaye de plus. Après tout, si je peux m'accorder une chance supplémentaire de faire fonctionner mon expérience, pourquoi est-ce que je la laisserais m'échapper ?"

Il expira l'air de ses poumons puis reprit une profonde inspiration, ce qui accentua fortement le malaise de la jeune Dolohov. Elle s'agita davantage.

"Ne te fatigue pas comme ça. Ça serait dommage de te perdre à la première étape.

- J'y comprends rien.. rétorqua enfin la jeune femme, déboussolée.

- Et si tu jetais un regard par là-bas ?"

L'homme pencha légèrement le menton de la brune sur sa droite. Deux silhouettes se tenaient de l'autre côté de la baie-vitrée qui les séparait d'eux. Il y avait là un homme au teint pâle, portant l'uniforme du crâne rouge aux six tentacules et une femme aux cheveux bruns et au regard fatigué, vêtue d'une combinaison presque identique.

"Tara..." lâcha Calypso, surprise.

Tara, de l'autre côté, se raidit en apercevant le regard terrifié de sa jeune sœur. Elle posa une main sur la vitre et sentit ses yeux se border de larmes. Elle n'avait pas l'air au courant.

"C'est à cause d'elle si tu es là, tu aurais dû te méfier de cette garce Caly, soupira-t-il.

- Non, souffla-t-elle, blessée. Non, c'est impossible. Elle n'aurait jamais fait ça. Pas elle.. pas à moi...

- Elle n'a pas hésité un seul instant à te livrer pour qu'elle puisse s'en tirer. Elle avait conscience du risque qu'elle prenait en décidant de se retirer mais elle a insisté et désormais vous êtes toutes les deux prises dans le piège de l'hydre. Comme vos parents l'étaient."

Le cœur de Calypso se resserra, elle regardait Tara s'agiter derrière la vitre. Elle semblait vouloir essayer de se justifier mais cela n'eut aucun effet. L'adolescente tourna la tête, détruite et trahie. La jeune femme se laissa tomber à genoux sur le sol, les yeux larmoyants, elle suppliait le garde de lui accorder quelques minutes avec la brune. Celui-ci refusa, sans l'ombre d'un remord.

L'homme, portant une étiquette sur sa veste dont le nom "Baron Wolfgang von Strucker" semblait inscrit, finit par sortir de la pièce, laissant Calypso seule dans le noir complet. Il souriait, satisfait, et méprisa Tara du regard lorsqu'il passa près d'elle pour atteindre le laboratoire.

Le secret que la jeune femme s'était tuée à garder sous silence durant plusieurs années venait d'éclater au grand jour. Elle, qui avait passé la plus grande partie de sa vie à vouloir maintenir sa sœur loin d'Hydra et de leurs idées malsaines, venait d'échouer en beauté. En voulant la protéger, elle l'avait mise en danger et elle ne pouvait désormais s'en prendre qu'à elle-même.

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant