╱╳╲ CHAPITRE IX ╱╳╲

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Le soir-même, lorsque le crépuscule tomba, ce fut au tour de Pietro de revenir. Contrairement à tous les autres optimisés ayant reçu leur première dose, il se portait bien, presque à merveille. Peut-être était-ce dû à sa capacité à venir ? Son organisme semblait lui réagir de façon différente. Son air las et fatigué avait disparu, son visage avait repris des couleurs et il semblait moins négligé. Pietro était agité. Si agité que l'un des agents dut lui asséner un coup afin de le calmer, il le jeta ensuite dans sa cellule. Il le regarda, sur le point de la refermer, puis dit :

"Tâche de rester calme gamin, ou mes supérieurs et moi-même ne manquerons pas de te coller une balle entre les deux yeux."

Le brun pouffa légèrement, ne prenant aucunement au sérieux les dires de l'homme. Il massait l'arrière endoloris de son crâne d'une main et enfonça l'autre dans sa poche, l'air arrogant, ce qui lui valut un regard haineux de la part de l'agent.

"Vous ne ferez pas ça, souffla-t-il, un léger rictus étirant ses lèvres. Son comportement agaça particulièrement Stein et ses collègues.

- Ah oui ? Et pourquoi ça ? Demanda l'un des deux hommes placés derrière Stein sur le même ton que le Maximoff.

- Vous avez perdus déjà quatre volontaires sur quinze à cause de vos conneries. Certains sont morts à cause de votre foutue expérience et ce n'était que la première dose, dit Pietro, sûr de lui. Vous ne prendrez jamais le risque d'en perdre encore un, sûrement le meilleur, sachant qu'il y a encore moins de chances de survie à la seconde dose. Vous pensez que vous allez réussir ?"

Le gringalet resta muet un instant, pris au dépourvu par l'excès de confiance soudain dont faisait preuve le Sokovien face à lui. Il expira bruyamment, roula des yeux et dégaina son arme d'un air serein, le pointant vers le visage du brun. Les volontaires, emprunts à la peur, retinrent leurs respirations, effrayés. Calypso y comprit. Elle se montra cependant plus courageuse, ou stupide, que les autres et se précipita aux barreaux tandis que Pietro, toujours menacé, arborait un sourire moqueur. L'homme posa son doigt sur la gâchette, voulant se montrer plus menaçant. Le Sokovien, le regard toujours ancré dans celui de l'employé de Strucker, le regarda sans sourciller.

"Attendez ! Les interrompit Calypso. Il n'a pas tort, qui sait combien d'autres.. volontaires vous allez perdre ? Elle reprit son souffle, l'agent pointait désormais son arme sur elle. L'adolescente se raidit et continua. Vous ne devriez pas prendre un risque si gros.

- Des volontaires, ça se trouve aisément. Un de perdu, dix de retrouvés comme le dit le proverbe.

- C'est pour ça que les quinze autres cellules sont vides ? Rétorqua Calypso presque aussitôt, la voix tremblante. Elle tentait de sauver sa peau et celle de son voisin. Le garde baissa son arme et un léger sourire naquit sur le visage de la jeune femme, sourire qui ne tarda à disparaître.

- Attrapez-les."

Ses deux collègues ouvrirent les deux dernières cellules, s'emparant brusquement de leurs occupants sous les regards alarmés des autres. Calypso s'agita.

"Quoi ? Attendez ! Qu'est-ce que vous faites ?" Demanda-t-elle, incrédule et paniquée.

Les lèvres des trois hommes affichaient un rictus effrayant. L'un d'entre eux noua une corde autour des poignets de Caly, puis autour de ceux de Pietro, limitant leurs mouvements. L'homme rangea son arme dans son étui, se plaça face à eux et prit la parole.

"Vous auriez dû tenir vos langues les enfants. L'insolence n'est pas tolérée ici. On va devoir rectifier ça, se moqua-t-il d'une voix doucereuse. Il attrapa la mâchoire de Calypso et plongea son regard dans le sien. Tu es terrifiée ma jolie.

- Et Strucker ? Demanda l'un des deux hommes, celui qui tenait fermement Pietro.

- Il n'a pas besoin de savoir."

Calypso sentit le regret s'emparer d'elle. Pietro posa son regard sur elle, un regard inquiet.

"Laissez-la, c'est une gamine. Elle ne pense pas ce qu'elle a dit, articula-t-il distinctement.

- C'est trop tard Maximoff, ta copine vient aussi.

- Maxi.. commença Calypso, soudainement déboussolée.

- Pietro..? L'appela Wanda, toujours en cellule, encore affaiblie. Lâchez-le.. Pietro.. non, où est-ce que vous l'emmenez ?

- Pietro Maximoff ?.." Se répéta intérieurement Caly qui le fixait depuis maintenant plusieurs secondes , l'air ébahi.

Cela faisait des années qu'elle l'avait perdu, lui, son meilleur ami, et le voilà désormais aujourd'hui face à elle. Les yeux écarquillés et humides, la bouche entrouverte, elle ne pouvait arrêter de le détailler encore et encore du regard. Il le remarqua mais n'eut le temps de dire quoi que ce soit. Ils se firent traîner vers la cage d'escalier puis à l'étage par les gardes agacés. La brune se fit violence pour ne pas fondre en larmes sur le sol.

"Avance !"

Le garde la bouscula pour la faire avancer plus vite, il la méprisait du regard. L'adolescente se laissa faire, trop occupée à analyser la nouvelle information. Elle regardait le Maximoff marcher face à elle comme deux inconnus se suivant dans la rue. Il ne l'avait pas reconnue et elle non-plus. Comment les jumeaux avaient-ils survécus aux obus ? Et dire qu'elle n'avait pas été là pour eux. Les larmes dévalèrent une à une le long de ses joues rosées et vinrent s'écraser sur le sol à mesure qu'elle avançait. L'un des trois hommes déverrouilla une porte dans un coin sombre et délabré du couloir, les deux autres jetèrent la Dolohov et le Maximoff à l'intérieur comme deux vulgaires animaux qu'on malmenait.

Une douce chaleur vint caresser la peau des deux volontaires une fois dans la pièce. Une chaleur agréable qui les fit oublier durant l'espace d'un instant la cruauté d'Hydra. La pièce demeurait, en revanche, plongée dans l'obscurité et semblait peu accueillante. Les néons suspendus au plafond s'allumèrent soudainement, laissant apparaître une multitude de chaises renversées au centre de la pièce. Ils en relevèrent deux et attachèrent de façon abrupte les deux amis. Les cordes utilisées lacéraient leur peau de part et d'autre.

"S'il-vous-plaît.. arrêtez, lâcha Calypso, les émotions sens dessus dessous.

- Ne pleure pas chérie, t'en fais pas. Le "chef" du groupe avança vers elle et caressa sa joue du bout des doigts. On commence par toi."

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant