[Fanfiction - Pietro Maximoff]
Cette histoire se résume en un nom, son nom : Calypso Dolohov.
Victime d'un passé tragique et privée de son enfance, Calypso s'était vue grandir bien plus vite qu'elle ne l'aurait dû et, en un bref instant, elle était...
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Le sifflement de l'air, le bruit des vagues s'abattant contre les rochers. La vue d'une étendue bleue et calme, et les pieds enfoncés dans le sable. Cette sensation de chaleur sur ses orteils, cette vision paisible et agréable que dont elle se réjouissait tant. Calypso était seule. Seule sur cette plage déserte. Paisible. Elle plongeait ses pieds dans l'eau, les yeux clos. Au contact de sa fraîcheur, Calypso eut un léger sursaut. Elle avançait dans cette étendue sans fin, les yeux cherchant au loin un quelconque signe de vie. Cependant, aucune silhouette ne se dessinait. Mais le vent soufflait plus fort, comme si on l'appelait par son prénom.
"Calypso..."
Les vagues devenaient plus violentes tant les brises se multipliaient. Ses cheveux bruns s'envolaient au vent, elle peinait à garder les yeux ouverts. La clarté du lieu l'aveuglait et les bourrasques de vent également.
"Calypso... ne reste pas ici.
- Qui est là ? Soufflait l'adolescente, pourtant aucun son ne sortit de sa gorge. Elle plissa les yeux en remarquant une silhouette qui se détachait du reste du paysage agité autour d'elle. Hé !
- Ce n'est pas un endroit pour toi, ton heure n'est pas encore arrivée Calypso."
L'étrange silhouette se dessinait un peu plus à mesure qu'elle approchait de la brune. Ses formes s'accentuaient et les traits de son visage commençaient à devenir de plus en plus perceptibles. Le visage de Tara apparaissait sur cette dernière, ses fines lèvres s'étiraient en un sourire rassurant, mais la lueur de vie, qui demeurait autrefois dans son regard, avait disparu, ne laissant derrière elle que celle de la peur.
"Calypso, réveille-toi ! Réveille-toi ! Criait-elle. Tu n'as pas ta place ici ! Tu dois partir avant qu'il ne soit trop tard !
- Tara.. ses lèvres ne laissèrent échapper aucun son, une fois encore. Une vive douleur animait sa poitrine, son coeur battait farouchement sous sa peau, lui causant une douleur lancinante. Elle y porta une main dans l'espoir que la douleur ne cesse. Tu m'as tué...
- Non, tu n'es pas encore morte ! Va-t'en !" Hurlait-elle sans relâche, le paysage s'assombrissait. Dans un dernier geste teinté d'espoir, la main de Tara poussa Calypso avec violence, causant la perte d'équilibre de sa jeune soeur qui finit son chemin dans cette étendue d'eau, teintée dès à présent d'un bleu tâché d'une couleur foncée tirant sur le rouge, ou le marron.
Les pensées de l'adolescente se bousculèrent dans sa tête lorsqu'elle ne sentit guère l'eau pénétrer ses poumons, ni la fraîcheur agréable qu'elle ressentait tantôt qui émanait de celle-ci sur sa peau. Ses vêtements étaient, eux-aussi, secs. Ils n'avaient pas pris l'eau. La noirceur de l'océan disparut pour laisser place à un faible rayon de lumière qui vint caresser ses paupières encore closes. Calypso laissa échapper un gémissement de douleur lorsqu'elle se tourna sur le flanc afin de bouger ses membres encore endoloris. Elle ne sentait ni ses bras, ni ses jambes. Sa tête lui paraissait lourde, seule la douleur persistait. Le prénom de son aîné quitta ses lèvres dans un soupir, accompagné d'un faible : "merci". Cependant, ses mots étaient couverts par un brouhaha monstre provenant de la cellule adjacente. C'est alors que Calypso ouvrit les yeux en entendant ces bruits sourds et répétitifs, le grincement des pieds du lit voisin frotter contre le sol, les coups contre les murs en béton. Quelqu'un cognait contre les parois de sa cellule sans relâche, avec force. L'adolescente prit appui sur ses mains, les bras agités de secousses, et se redressa contre le mur de la sienne. Cependant, alors que cette dernière pensait retrouver sa cellule sombre et délabrée, ses yeux se posèrent sur ces nouveaux murs et sur la grande baie vitrée qui remplaçait les barreaux de la cellule précédente. Calypso se sentait davantage comme un animal en cage, éclairée par un simple néon, et observée par Strucker et ses multiples hommes, cachés dans l'obscurité. La mâchoire de la brune se contracta sous la douleur et elle leva la tête vers le plafond, les dents serrées pour concentrer sa douleur sur une autre partie de son corps.
"Qu'est-ce que... commençait-elle avec difficulté. Qu'est-ce que.. vous.. m'avez fait..?" une larme perlait au coin de son œil.Calypso se sentait faible.
Le Baron ne lui adressait qu'un simple sourire sans réponse, il plaqua un dossier contre le torse de l'homme que Calypso avait remarqué dès le retour de Milena à sa propre cellule, puis il disparut, laissant l'homme seul face à la vitre qui le séparait de la brune. Il posa une main sur le verre, le regard triste et fatigué.
"Tara serait fière de toi, Calypso." Avait-il dit, avant de disparaître à son tour.
Les lèvres de Calypso se retroussèrent et un sanglot s'échappa de sa gorge. Son coeur se serrait dans sa poitrine, lui causant une énième douleur atroce, tandis que sa gorge lui procurait une sensation d'étroitesse insoutenable. Caly pleurait, causant soudainement le calme autour d'elle. Elle voulait partir loin d'ici, reprendre sa vie d'avant, comme si cela était possible.
"Lily ? L'appelait la voix de Pietro. Calypso..."
Le visage de Calypso s'illumina à l'entente de la voix de son ami, elle leva les yeux vers une petite ouverture sur le mur qui séparait leurs deux cellules. Le visage creusé de Pietro la regardait avec soulagement, mais aussi avec inquiétude. Ses cheveux étaient plus courts désormais, tandis que ses longueurs étaient devenues blondes, presque blanches. Seules ses racines avaient conservées leur couleur d'origine. La brune se tint au mur pour se mettre sur ses jambes. Son visage, couvert de larmes, arrivait tout juste à l'ouverture dans le mur. Elle se forçait de tenir sur la pointe des pieds pour être à bonne hauteur.
"Tu es vivante.. tu.., il la regardait en détail, son regard passait sur chacun de ses traits meurtris. Ses yeux étaient humides. Comment est-ce que tu te sens, princessa ?
- Est-ce que j'ai vraiment besoin.. de répondre à ça, rétorqua finalement Calypso après un long moment de silence durant lequel elle examinait le visage pâle de son interlocuteur avec des yeux innocents, dénués de tout espoir. Je me suis sentie mourir... soufflait-elle plus bas.
- T'as une sale tête... rit légèrement Pietro. Il tentait d'arracher un sourire à sa Lily, comme il le faisait lorsqu'elle n'allait pas bien par le passé.
- Tu n'as pas vu la tienne, Pietro... répondit la brune, un faible rictus au visage. C'est toi qui causais ce boucan ?..
- Hm... oui, il acquiesça d'un faible hochement de tête et posa son regard bleu et cerné sur ses jambes, causant un froncement de sourcils chez Calypso qui ne comprenait pas où il voulait en venir. Elles n'en font qu'à leurs têtes en ce moment.
- Tu as été exposé ? Mais.. depuis combien de temps est-ce que je suis inconsciente ?"
Pietro la regardait, silencieux tout d'un coup. Il ne savait pas s'il fallait la ménager un peu ou bien lui avouer la vérité au risque de lui causer une nouvelle peine. Le Sokovien répondit par instinct, oubliant de mâcher ses mots.
