╱╳╲ CHAPITRE V ╱╳╲

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Tic... tac... tic... tac...

Les paupières alourdies par la fatigue et le regard ennuyé, Calypso s'amusait, depuis déjà plusieurs heures maintenant, à cligner des yeux en fonction des cliquetis incessants produits par ce qui semblait s'apparenter à une pendule sur pied au coin de la pièce. La brune, désormais habituée à tant d'obscurité, pouvait percevoir aisément la silhouette de l'objet se démarquer de celle des autres, mais elle ne pouvait cependant ni en identifier la couleur ni la forme des aiguilles ou encore l'heure. Elle avait perdu toute notion du temps et se voyait incapable de dire s'il faisait jour ou nuit, cela l'agaçait profondément.

Elle s'arrêta après un long moment et poussa un profond soupir, puis ses pensées se tournèrent vers son aînée et vers le regard qu'elle lui avait porté à travers la vitre qui les séparait. Un regard que Caly n'avait pas su interpréter. Ce qu'elle ressentait envers Tara n'était plus que de l'amertume et de la rancune. Elle lui avait menti depuis tant d'années, non pas seulement sur l'emploi qu'elle avait pu dénicher, mais également sur le passé de Jhovan et Lilith, leurs parents. Un bon nombre de mystères s'étaient éclaircis en quelques secondes, tels que la raison de leurs absences récurrentes à la maison, la source de leurs angoisses et bien d'autres encore.

Calypso en voulait à Tara. Elle en voulait à ses parents mais aussi à Hydra. Sa mâchoire se contracta et elle serra les points. Le grincement de la porte métallique retentit et un faisceau lumineux pénétra la pièce.

"J'espère que je ne t'ai pas trop fait patienter." rit Strucker.

Il avança d'un pas trainant vers la jeune femme, elle put apercevoir une seringue rempli d'un liquide douteux dans sa paume.

"Une cellule est libre, je suis sûr qu'elle t'ira convenablement. J'espère que tu n'as pas trop peur des araignées, Calypso.

- Allez vous faire voir ..."

Le Baron poussa un long soupir d'exaspération mêlé à de l'amusement. Il posa sa main gantée sur la bouche de l'adolescente et enfonça l'aiguille dans le creux de son cou, son regard dérivant sur la pendule immobile dont le son résonnait légèrement moins fort.

"Quelle insolence..."

Il déversa le contenu de la seringue dans l'organisme de la brune. Elle perdit peu à peu ses forces et tenta désespérément de lutter contre le produit, en vain. Elle finit par y succomber et s'endormit paisiblement. Le Baron siffla deux gardes qui la détachèrent précipitamment, puis l'un d'entre eux la jeta sur son épaule sous les ordres de leur supérieur et sortit de la pièce. Il entreprit la responsabilité de la ramener jusqu'à sa cellule sans faire de détour. Ce qu'il fit.

L'homme emprunta d'abord plusieurs couloirs, presque tous identiques, puis il descendit de nombreuses paires d'escaliers en briques avant de se retrouver à l'étage réservé aux volontaires. Il y avait là une trentaine de cellules, mais seulement quatorze d'entre elles semblaient occupées.

"Encore une nouvelle... marmonna un jeune homme blond lorsque le garde passa devant sa cellule avec le corps inconscient de Calypso sur l'épaule.

- Les deux derniers ne suffisaient pas ? Rétorqua une femme, les traits déjà tirés par l'âge adulte.

- Taisez-vous !" s'écria le garde chargé de les surveiller, coupant leur dialogue.

L'homme déverrouilla alors la quinzième porte. Le volontaire de la quatorzième cellule releva le menton vers la brune endormie, il fronça les sourcils mais resta silencieux. Il avait l'air intrigué. Le garde jeta Calypso dans sa cellule et la referma ensuite avec l'une des nombreuses clés présentes sur son trousseau.

"Je me demande ce qu'il va faire d'elle.. lança le premier garde, celui qui venait de déposer la brune dans ce qui allait lui servir de chambre durant ces prochains mois.

- C'est évident, il compte l'optimiser elle-aussi.

- Elle n'était pas volontaire, reprit-il, le regard rivé sur son visage apaisé.

- Mais l'autre Dolohov n'en a fait qu'à sa tête, et malheureusement - ou heureusement - pour elle, c'est sa sœur qui va en payer le prix."

Les deux hommes s'adressèrent un dernier regard professionnel, puis ils se saluèrent et le premier garde rebroussa son chemin. Le second reprit sa place sur une chaise en piteux état. Il observa longuement le volontaire numéro quatorze avec un sourire narquois.

"Tu as un problème, Maximoff ?

- Non, aucun..." répondit le brun, avec un léger ressentiment. Il plongea sa main dans sa poche afin d'en saisir un objet métallique : une chevalière. Il la serra dans sa paume et reposa son regard sur le bitume froid de sa prison. Ses pensées et ses questionnements frappaient dans chaque recoin de son esprit.

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant