╱╳╲ CHAPITRE XXI ╱╳╲

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Milena était revenue quelques heures après, le teint livide et le visage couvert d'égratignures. Le garde qui l'avait accompagnée différait des autres. Il paraissait plus doux dans ses gestes. Calypso l'entraperçut depuis les barreaux de sa cellule, son coeur battait d'inquiétude pour son amie. L'homme aida l'optimisée à s'installer sur son lit en toute délicatesse.

"Vous avez eu beaucoup de chance, mademoiselle... vous avez tenu plus longtemps que les autres volontaires, il parlait d'une voix basse et calme, comme s'il avait peur qu'on l'entende. Il faut tenir le coup dès à présent, je crois en vous."

La jeune femme ne lui répondit que d'un simple hochement de tête. Le regard de l'homme croisa celui de la brune une fois qu'il eut regagné le couloir. Calypso crut apercevoir, durant l'espace d'un instant, un bref sourire étirant ses lèvres. Non pas un sourire odieux ou mesquin. En fait, cela ne ressemblait guère à un sourire cruel comme elle était habituée de voir depuis qu'elle côtoyait les différents hommes de Strucker. Au contraire, celui-ci paraissait rassurant. L'adolescente ne put se retenir de lui sourire en retour tandis que le regard du garde se perdait sur son visage. Il finit par s'en aller ensuite.

"Quel c.n ... maugréa Pietro dans sa barbe avant de s'approcher de ses propres barreaux, titubant légèrement. Lena ? Как вы себя чувствуете ? (Comment tu te sens ?)

- En pleine forme .. c'est de ta petite-copine dont tu devrais t'inquiéter.

- Comment c'était ? Intervint Wanda, avant que son frère ne puisse rétorquer. Qu'est-ce qu'ils nous font là-bas ?

- J'en sais trop rien... ils m'ont fait entrer dans une salle complètement sombre, j'ai dû décliner mon identité. Et puis... la blonde marqua une pause dans son récit. Il y avait une lumière vive... et l'énergie qu'elle dégageait était.. Elle en marqua une autre, épuisée par l'effort que cela lui demandait. Je ne me souviens pas du reste.

- C'est moi qui te fait perdre la tête comme ça, Astrov ? Rit Pietro. Le rire du garçon déclencha celui de la blonde et arracha un sourire aux deux autres femmes. Cependant, Calypso ravala aussitôt son sourire, cette remarque eut l'effet d'un poids tombant dans sa poitrine, celle d'après fut encore plus désagréable.

- Peut-être bien...

- Pietro..." souffla Wanda, sa mâchoire était contractée par la sensation douloureuse que lui provoquait sa gorge.

Les rires des deux amis se turent lorsque la porte au fond du couloir s'ouvrit une fois encore sur les mêmes hommes qui étaient venus chercher Milena un peu plus tôt. Néanmoins, ce n'était pas face à la neuvième cellule qu'ils achevèrent leur chemin, mais bien face à la treizième qu'il déverrouilla d'un geste rapide.

"Wanda Maximoff. Son ton était ferme. C'est à ton tour."

Pietro se dressa sur lui-même pour paraître plus droit. Ses mains tremblaient tant il était nerveux. Il s'apprêtait à dire quelque chose en entendant les mouvements que faisait sa jumelle dans la cellule voisine tandis qu'elle quittait son lit. Cependant, la voix de Calypso résonna dans le sous-sol à sa place.

"Je veux passer d'abord."

Malgré sa frêle tentative de dissimulation, la peur se ressentait dans chacun de ses mots. Elle ne voulait pas passer avant les jumeaux, elle le faisait afin qu'ils puissent gagner quelques heures de plus au cas où l'un d'eux ne tiendrait pas le coup. Calypso allait mourir dans tous les cas, elle le savait. Elle se pensait trop fragile pour subir autant de sévisses.

"Vous m'avez entendue ? Ajouta-t-elle, le regard fixé sur les hommes qui la regardaient d'un air déconcerté.

- Tu es complètement givrée, gamine. Le premier agent referma la cellule de Wanda, puis vint ouvrir celle de Calypso. Vous allez tous y passer dans tous les cas. Il attrapa la brune par le bras avec nonchalance sous le regard de Pietro. Les dames d'abord. L'homme poussa Calypso, l'incitant à avancer jusqu'à la porte par laquelle ils étaient passés il y a quelques minutes de cela.

- Attendez, elle ne peut pas.. c'est trop tôt pour elle. Pietro s'agitait à nouveau dans sa cellule, le deuxième garde lui asséna un coup à travers les barreaux. Vous allez la tuer... elle ne sait même pas ce qu'elle dit.

- Tu me diras en quoi c'est mon problème, Maximoff.

- Ça va le devenir quand je sortirai de cette cellule, il serrait les barreaux si fort que ses phalanges blanchissaient sous la colère.

- C'est une menace ?

- Pietro, laisse la faire. Intervint Milena. Inutile de t'attirer des ennuis pour rien. Вы должны быть благодарны (Tu devrais être reconnaissant). Elle vous a fait gagner du temps.

- Elle n'a pas tort... ajouta Wanda, cette fois, elle-aussi étonnée du comportement de son ancienne amie. Peut-être.. peut-être qu'elle reviendra.

- Tu devrais les écouter, conseilla le garde qui arborait toujours son sourire détestable. Décidément, elles sont les seules à avoir un minimum de bon sens ici, conclut-il avant de disparaître à son tour dans la seule source de clarté qu'offrait la porte.

- Et si elle ne revient pas ?

- T'as l'air de tenir à elle, et apparemment elle tient à toi aussi ... répondit Milena, une once de jalousie traversant ses pensées. Alors ne pars pas défaitiste, elle va revenir. Inquiète-toi de toi plutôt. Tu te préoccupes beaucoup trop des autres.

- Je ne me préoccupe pas des autres. D'un geste brusque, il donna un coup de poing dans les barreaux de sa cellule. Elle n'est pas n'importe qui. Je la déteste, mais elle a été importante pour moi.

- Autant que moi ?

- Mais non ! Tu es ma meilleure amie, elle n'est plus rien... c'est pas comparable, souffla le brun, il était peu convaincu de ses propres mots et la gêne qui s'installait dans son estomac le tiraillait. Cette inquiétude semblait injustifiée pour quelqu'un qu'il haïssait. Il ne savait même plus s'il la détestait encore, ils allaient mourir. Elle m'a abandonné."

La jeune femme ne disait plus rien. Elle écoutait simplement le Sokovien, elle-même ne croyait pas en ses mots. Lorsqu'elle avait été appelée, il l'avait regardé se faire emmener par ces hommes. Il était inquiet pour elle certes, mais il n'avait rien fait. Seule Wanda avait tenté de prendre sa place, d'empêcher les gardes de la traîner à l'étage. Milena s'assit en silence sur son lit, se demandant pourquoi elle avait perdu autant d'importance à ses yeux en si peu de temps. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Calypso n'y était pour rien, après tout...

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant