[Fanfiction - Pietro Maximoff]
Cette histoire se résume en un nom, son nom : Calypso Dolohov.
Victime d'un passé tragique et privée de son enfance, Calypso s'était vue grandir bien plus vite qu'elle ne l'aurait dû et, en un bref instant, elle était...
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"Calypso !! À l'aide !
- Arrête Pietro, elle ne viendra pas.. personne ne viendra, dit d'une voix étonnamment calme Wanda, alors âgée de 10 ans.
- Bien sûr que si elle viendra, elle m'a promis qu'elle ne m'abandonnerait pas.. elle.. elle va venir."
Le jeune enfant tenta de déplacer les quelques briques fumantes face à lui mais sa jumelle l'arrêta. Elle fixait l'obus immobile et toujours intacte écrasé sur le sol face à eux. Il portait l'inscription "Stark Industries" sur le flanc et un voyant rouge s'allumait et s'éteignait sans cesse. Il était sur le point d'exploser. Wanda soupira tristement, sa gorge lui faisait horriblement mal tant elle était serrée. La fille d'Iryna tendit désespérément la main vers l'obus espérant qu'il ne soit source de son imagination, mais ce fut au tour de Pietro de l'arrêter. Il serrait son poignet, tremblant.
Le jeune garçon avait énormément de difficulté à contenir ses larmes. Il se sentait profondément trahi, abandonné par son amie, et brisé par le décès de ses parents. Il s'était finalement résilié à voir Calypso pointer le bout de son nez dans le bâtiment presque entièrement détruit. Les jumeaux passèrent alors les jours suivants à attendre le moindre signe, la moindre aide qui pourrait leur être donnée. Ils demeuraient cependant certains de ne pas survivre à la famine.
Pietro, ne parvenant à fermer l'œil de la nuit, se retournait maintes et maintes fois dans son lit, s'emmêlant inconsciemment dans sa couverture. Il poussa un soupir contrarié et repoussa d'un geste vif la couverture. Il se dressa alors, le cœur serré, et tapait du pied d'un air angoissé. Le brun dévisagea un instant le garde assoupi et mâchouillait l'intérieur de sa joue, se posant milles et unes questions. Pietro se leva alors et se dirigea vers les barreaux de sa cellule. Il regarda de part et d'autre du couloir et tentait de percevoir le corps endormi de Caly, afin de s'assurer qu'elle soit encore en vie.
"Tu t'inquiètes trop pour elle, le coupa une voix fatiguée dans un murmure suffisamment audible pour parvenir aux oreilles du jeune homme. Elle n'en vaut même pas la peine.
- Je sais, Wanda.. mais c'est plus fort que moi."
Ce fut au tour de Wanda de se lever pour se rendre aux barreaux. La jeune femme resta silencieuse un court moment le temps d'analyser la situation, puis reprit :
"Elle ne survivra pas aux expériences, Pietro. Il est temps pour toi de te détacher d'elle.. n'oublie pas qu'elle nous a laissé pour morts, souffla-t-elle. Elle n'obtiendra que ce qu'elle mérite.
- Ne dis pas n'importe quoi.
- Je ne dis pas n'importe quoi. Réfléchis un peu. Elle n'a pas encore eu sa dose et depuis son arrivée, elle a passé plus de temps inconsciente ou endormie qu'autre chose, renchérit la brune. Elle est faible."
La mâchoire du Sokovien se contracta, il ne rétorqua pas pour autant. Wanda n'avait pas totalement tort, mais elle n'avait pas totalement raison non plus.
"Tu ne devrais pas te fatiguer autant. Elle n'est plus rien pour toi, ne l'oublie pas.
- Je sais, soupira Pietro. Mais.. Il s'assit sur le sol, dos au mur qui le séparait de la brune qui fut autrefois sa plus grande amie. Il hésita un moment avant de continuer. Je suis persuadé qu'elle se battra jusqu'au bout, comme toujours. Elle est courageuse.
- Tu l'aimes encore ? Le questionna sa jumelle.
- Quoi ? Il pouffa ... Non."
Un silence s'installa entre eux. Wanda se pinça les lèvres, soucieuse et visiblement jalouse de l'attachement que son jumeau portait à Calypso depuis plus jeune.
"Wanda... je sais à quoi tu penses.
- Non, tu ne le sais pas. Tu ne t'y es même jamais intéressé.
Ses dires sonnèrent comme un reproche destiné au brun et cela le blessa profondément. Pietro baissa la tête.
- Tu n'as pas à être jalouse. Je la déteste encore pour.. ce qu'elle a fait. Il tourna sa chevalière autour de son doigt, tentant de se convaincre lui même. À vrai dire, il ne savait plus exactement pourquoi il devait lui en vouloir. Ils avaient grandis maintenant, tourner la page leur serait bénéfique. Et si on passait à autre chose..? Papa et maman ne..
- Ne parle pas d'eux."
La froideur dont Wanda avait fait preuve fit taire le brun. Il replia silencieusement ses genoux contre lui, touché. Son regard dévia tristement vers la petite ouverture qui lui servait de fenêtre afin d'y contempler les quelques étoiles qu'il pouvait apercevoir. Il repensa alors à Oleg, puis à Iryna. À Lily, Wanda, Tabora et même à cet enfant qui le persécutait dans la cour d'école.
"Peut-être que si j'avais fait les choses différemment on n'en serait pas là..." se mit-il à penser, un sentiment de culpabilité naissant au creux de sa poitrine.
Ce ne fut qu'à l'aube que Calypso se réveilla dans un sursaut. Le cœur emballé, le front trempé de sueurs froides et les pensées emmêlées, elle se redressa vivement et se mit à pleurer.
"Tara.. susurra-t-elle entre deux sanglots. Non..."
Désemparée, elle essuya ses mains sur ses vêtements comme pour faire partir, dans un geste désespéré, une tâche de sang. Elle pleurait si fort que sa vue en était devenue trouble et elle ne semblait revenir à elle.
"Calypso ?
- Pitié pas ça... Non, je suis désolée.. je ne voulais pas.. c'était pas..
- Lily ?! Eh.
- Non..
- Faites la taire !" S'exclama hargneusement la femme de la douzième cellule.
La brune se confondait en excuses. Elle espérait que cela ramène sa sœur, bien que ce n'était guère possible. Pietro tendit sa main à travers les barreaux, comme il l'avait fait des heures plus tôt. Elle se redressa, toujours sur le sol, et l'attrapa.
"Je suis sûr que Tara va bien.. ce n'était qu'un cauchemar."
Le brun serra la main de l'adolescente. Son bras, contorsionné à cause des barreaux, le tiraillait.
"Tu dois rester calme.. sinon ils te tueront. Tout va bien se passer, je suis là..."
Les pleurs de l'adolescente se turent un long moment plus tard. Elle lâcha alors la main de Pietro et posa une main sur sa bouche, espérant faire taire ses derniers sanglots avant que le garde ne se réveille. Ses membres tremblaient, de froid de douleur et de peur. Lily resserra donc la veste à flèches autour d'elle et se rallongea sur le sol, mal en point.
