╱╳╲ CHAPITRE VII ╱╳╲

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Aux aurores, le lendemain matin, plusieurs hommes vêtus d'un même uniforme descendirent au sous-sol et claquèrent une barre en ferraille contre les barreaux des cellules à de nombreuses reprises, provoquant un brouhaha monstre dans le but de réveiller les volontaires encore endormis et couverts jusqu'au cou.

"Debout ! " s'exclama l'un d'entre eux, un homme baraqué à la voix grave. S'en suivit les plaintes des quinze cobayes pestant contre le réveil peu agréable des gardes, réveil qui en avait assourdi plus d'un.

Calypso se redressa dans son lit, le regard rivé vers les hommes. Elle retira courageusement la couverture de ses épaules, se leva et approcha des barreaux, attirée par la source d'agitation extérieure qu'avaient provoqué les agents. L'un d'eux, le baraqué, ouvrit la porte de la première cellule et en extirpa brutalement le volontaire y résidant. Il se débattait, souhaitant s'en aller. Son air affolé et ses cris incessants semblaient agacer l'homme.

"Tais-toi ! Lui somma-t-il sans succès.

- Où est-ce que vous m'emmenez ?! Vous allez me répondre oui ?!! Lâchez-moi !"

Un bruit sourd et soudain retentit dans la pièce, suivit d'un cri d'effroi. Le volontaire s'écroula lourdement sur le sol, inconscient. Après quelques secondes, un liquide opaque s'écoulait lentement de l'arrière de son crâne, colorant sa chevelure blonde et le sol en béton par la même occasion d'une teinte rougeâtre. Le garde lui avait asséné un violent coup pour mettre un terme à son agitation. Il posa son regard sur le corps inerte, un léger rictus au coin des lèvres.

"Mais ça va pas ?! s'emporta un autre agent, ahuri par la réaction de son collègue. Il était plus petit et gringalet, sa chevelure noire lui donnait un air sombre.

- Détends toi, Stein. Il est juste sonné."

Le dénommé Stein s'accroupit à côté du corps et posa une main frêle dans le creux du cou du blond, à la recherche de son pouls. Il attendit quelques secondes puis releva son regard vers son collègue. Il secoua la tête.

"Il est mort. Tu l'as frappé trop fort pauvre idiot. Le boss ne va pas être content.

- Je te conseille de la fermer si tu ne veux pas te retrouver dans le même état. Il soupira et jeta le cadavre du volontaire sur son épaule. Prends la deuxième." Il rejoignit ensuite l'étage sur ses dernières paroles.

Le brun se releva et déverrouilla la seconde cellule sous le regard terrifié de la femme s'y trouvant. Elle recula jusqu'au mur mais cela n'empêcha pas l'homme de la tirer hors de celle-ci. Elle tenta de garder son calme en vain, espérant ne pas subir le même destin tragique que le jeune homme de la première cellule. Ils disparurent ensuite à leur tour et le calme reprit place.

Calypso se laissa tomber contre le mur à sa gauche, effarée par l'horrible scène qui venait de se dérouler sous ses yeux. Un homme avait été tué et aucun d'entre eux n'avait essayé de l'aider. Comment était-ce possible d'agir de façon si monstrueuse ? Elle ferma les yeux un instant, tentant désespérément d'oublier ces images. Les jumeaux, quant à eux, étaient inquiets l'un pour l'autre. Wanda s'assit sur son lit, terrifiée. Pietro, lui, se laissa tomber contre le mur à sa droite. Il commençait à regretter le fait de s'être porté volontaire et regrettait encore plus le fait d'avoir embarqué sa sœur dans cette histoire. Il poussa un profond soupir, dépassé par la situation, et fixa le mur d'en face.

Chacun des volontaires encore présents se demandaient ce qu'il adviendrait d'eux lorsque ces hommes reviendraient les chercher les un après les autres. Caly y comprit. Ils restèrent tous terrés dans la crainte les jours suivants. Les gardes descendaient chaque jour et emportaient avec eux un volontaire, dans l'ordre croissant. Ils le ramenaient généralement le soir dans un état proche de la mort. Certains d'entre eux restaient conscients, leurs regards demeuraient cependant vides et froids, d'autres restaient inconscients et ne se réveillaient pas avant plusieurs jours, voire même plus du tout. Lorsque ce fut au tour de Wanda, Pietro ordonna aux hommes de faire attention à sa jumelle. Il s'agitait, hurlait et frappait dans les barreaux espérant se faire entendre, en vain. Il regarda sa jumelle disparaître comme les douze autres, encore plus inquiet qu'il ne pouvait l'être.

Calypso était elle-aussi aux barreaux, elle avait regardé la jeune femme et les trois hommes s'en aller avec la forte impression de l'avoir déjà vue quelque part sans pour autant parvenir à mettre de nom sur son visage.

"Eh, lança-t-elle simplement à l'attention de Pietro, sentant qu'il était effrayé à l'idée de perdre cette personne qui lui était visiblement chère. Écoute moi, je suis sûre qu'elle va s'en sortir.

- Comment tu peux le savoir, tu ne la connais même pas. Il serra les dents.

- Je sais, elle soupira légèrement. J'essaie de t'aider...

- Arrête et mêle toi de ce qui te regarde la nouvelle.

- S'ils te voient dans cet état, ils n'hésiteront pas à te tuer alors tu ferais mieux de te détendre quatorze, lâcha Caly, agacée. Parler à quelqu'un de part et d'autre d'un mur n'était pas si simple. Ta sœur reviendra vivante."

Pietro ne répondit pas, il s'assit sur son lit. Ses coudes prenant appui sur ses cuisses et son menton posé contre ses mains entrelacées. Il essayait de se calmer comme le lui avait conseillé Calypso et attendit simplement le retour de sa jumelle. Il résista à l'envie de se défouler sur la porte de la cellule, sachant pertinemment qu'il ne parviendrait pas à sortir s'il le faisait. Il n'était pas encore optimisé, il n'était donc pas encore assez fort pour ça.

L'adolescente posa une main sur le mur. Elle n'ajouta rien de plus et rejoignit finalement son lit après de longues minutes. Elle pensa désormais à sa propre sœur, elle espérait secrètement la voir. Rester aussi longtemps loin d'elle ne lui ressemblait pas. Mais Caly savait que si Tara venait à descendre, elle ne lui adresserait aucun mot. Sa rancune était encore bien trop forte pour qu'elle ne puisse lui pardonner ou même essayer de comprendre ses actes. C'était de sa faute si elle allait bientôt risquer sa vie après tout.

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant