╱╳╲ CHAPITRE XVI ╱╳╲

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Au lever du jour, un bruit désagréable, similaire à une barre de métal cognant contre les barreaux des cellules, résonna, provoquant de nombreux râles d'agacements çà et là. C'était aujourd'hui que les secondes doses seraient administrées pour les derniers volontaires qui n'avaient pas pu en profiter au cours du mois de février. Les Astrov, le jeune de la onzième cellule, Wylda ; la femme hargneuse de la douzième, les Maximoff et Calypso en faisaient partie. Jenna, la femme douce et timide de la quatrième cellule et le petit de la huitième n'y avaient pas survécu. Et d'après les propos du Baron, ce ne seront pas les seuls à perdre la vie à cause du produit. À vrai dire, Strucker était inquiet. Il se demandait s'ils allaient tous mourir avant même que le processus ne s'achève ou bien si l'un d'eux serait assez fort pour y survivre. Les volontaires eux-mêmes ne se pensaient pas assez forts pour tenir suffisamment longtemps. Seuls Pietro et Wanda en étaient convaincus. La haine qui les animait, leur désir de vengeance, les maintenaient en vie. Ils étaient décidés à causer la mort du célèbre milliardaire Tony Stark, tout comme lui l'avait fait en Sokovie en 1999 à tous ces innocents, notamment Oleg et Iryna Maximoff. Quant à Calypso, un sentiment presque identique semblait naître en elle. Elle avait tout perdu, par la faute de Tony, mais également d'Hydra. Elle était à présent seule, prise au dépourvue, et ne voulait pas se laisser abattre comme Tara ou bien ses parents.

La brune fut d'ailleurs la première à sortir de son lit. À vrai dire, elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Elle passa sa main dans ses cheveux bruns, tentant désespérément de les démêler et de les réorganiser de part et d'autre de son visage. Calypso avait besoin d'une douche. Mais encore faudrait-il qu'elle y ait accès. Peu après, les autres firent de même. Et comme chaque matin, ils avalèrent le morceau de pain et le verre d'eau qui leur étaient quotidiennement distribués pour entamer la journée. Wanda fit don du sien à Pietro qui semblait affamé et Milena offrit le sien à son père.

"Mange, ça te fera du bien..." dit-elle à son intention.

Le vieil homme la remercia d'une voix presque inaudible. Il faiblissait. Non pas à cause du sérum, mais des conditions de vie et des tortures infligées chaque jour. Les deux hommes portant le signe d'Hydra se moquèrent du vieillard et parièrent sur celui qui survivrait d'après eux. Aucun d'entre eux n'avaient misé sur le vieil homme. L'un d'eux paria son argent sur sa fille, et l'autre, sur Pietro. D'après leurs mots, Pietro et la blonde avaient un caractère fort et un métabolisme résistant.

"Bon, tic et tac. Vous allez la fermer ? Demanda la principale concernée, sèche et visiblement en rogne. On n'est pas des animaux ! Elle leur somma par la suite une série d'insultes sokoviennes et, à son plus grand étonnement, aucun des deux hommes ne releva. À la place, l'un d'eux, le plus grand, se munit des clés et ouvrit sa cellule. La blonde recula d'un pas, sachant qu'ils allaient punir son insolence.

- Non, attendez ! S'exclama Yvan. Prenez moi, laissez la. Elle ne sait pas la plupart des choses qu'elle dit. Elle est bien trop jeune.. je vous en prie, laissez mon enfant...pitié.."

Calypso, intriguée par ce qu'elle entendait, se dirigea vers les barreaux et s'y tint. Elle regarda les deux gardes dans le couloir. Ils refermèrent la porte de la neuvième cellule et ouvrirent la dixième. Ils en sortirent brutalement le vieil homme sous le regard inquiet de la jeune femme. C'est alors qu'ils emmenèrent l'homme à l'étage, sous les supplications de la jeune Astrov.

"Calme toi un peu, dit Wanda. Il va revenir, ils vont.. je suis sûre que ton père va..

- Va quoi ? Ils vont le tuer ! Il ne tiendra pas, il ne tiendra pas..! Il est trop faible ! S'écria la jeune femme. Hé !! Venez me chercher ! Eh oh ! Elle hurlait et frappait murs, meubles et barreaux dans l'espoir d'attirer leur attention. S'il-vous-plaît ! Je suis désolée !! Je vous en prie ! Ne me l'enlevez pas..

- Lena, calme toi maintenant ! Intervint Pietro ce qui eut pour effet de la calmer.

- Il va revenir... dit Caly, à son tour. Ils ne prendront pas le risque de perdre encore un cobaye... tout le monde meurt ici, les uns après les autres.

- Elle a raison... répondit le brun.

- Il ne survivra pas à la seconde dose de toute façon... souffla la blonde, se laissant tomber à terre. Même s'il le voulait..

- Ne dis pas ça, répondit Pietro.

- Ce n'est que la vérité, toi même tu le sais.. tu as vu son état. C'est un homme âgé, son corps ne le supportera pas.

- Ne sois pas si défaitiste.. ton père est fort, et toi aussi, rétorqua la Maximoff, attristée. Vous sortirez d'ici ensemble. 

- Et pour aller où.. notre chez-nous a été détruit. Nous n'avons plus rien à perdre... c'est bien pour ça qu'on s'est porté volontaire... on mourra ici. Comme tous les autres."

À cet instant précis, suite aux dernières paroles de la blonde, Caly eut une forte envie de la prendre dans ses bras. Elle ne pouvait que comprendre Milena, et se sentait elle-même touchée par ses mots. Elle aussi n'avait plus rien à perdre. Et elle aussi pensait mourir entre ces murs. Peut-être était-ce la fin la plus douce qu'il pourrait advenir d'elle ? Elle posa son front contre les barreaux puis réfléchit.

"Peut-être que non. Peut-être que vous sortirez d'ici, lâcha la brune. Et alors vous pourrez accomplir ce qui vous a motivé à venir ici.. toi, ton père, Pietro, Wanda et les autres.

- Et toi ? Questionna le Sokovien.

- Si je venais à sortir d'ici, je ne saurais quoi faire, j'ai plus personne...

- Nous on est là, gamine, intervint Milena, coupant Pietro. Si on sort, tu sortiras avec nous.

- Avec moi, susurra le brun de sorte à ce que personne ne l'entende.

- On verra bien."

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant