╱╳╲ CHAPITRE XIX ╱╳╲

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"Lily ! Ce n'est pas vrai..., râlait Mme Dolohov. Mme Dolohov était une femme à la longue chevelure d'un noir ébène et aux yeux bleus perçants, dont les traits maigres donnaient un air dur et coléreux à son visage. Elle tira sa plus jeune fille hors du placard dans lequel elle avait trouvé refuge depuis plusieurs heures déjà. Tara !! Je croyais avoir été formelle ! Il me semblait avoir bien dit que vous ne deviez mettre un pied dans cette pièce sous aucun prétexte !  Блин, они никогда ничего не слушают ! (Bon sang, elles n'écoutent jamais rien !)

- прости мама.. (désolée maman..) souffla Tara en tirant sa petite sœur hors de la pièce. Ça ne se reproduira plus.

- Pardon maman, ajouta la jeune enfant sous le regard insistant de sa sœur, un peu plus vieille qu'elle. On jouait juste à cache-cache.. Je ne voulais pas te contrarier.. Elle triturait nerveusement ses doigts fins.

- Remontez à l'étage avant que votre père ne voit ça, finit la femme, réordonnant les dossiers qui étaient tombés à terre par la faute de Caly, sans daigner leur lancer un seul regard. La tête de mort rouge aux six tentacules paraissaient sur chacun d'entre eux avec pour seule inscription sur la couverture : "projet DELTA". Tara tira sa benjamine à l'étage sans broncher."

Sans même s'en être rendue compte, Calypso était sortie de sa cachette. Fort heureusement pour elle, le corridor s'offrant à elle était vide. Les gardes et Pietro avaient tous trois disparus dans la sombre cage d'escalier menant au sous-sol. La brune passa une main frêle sur sa peau, balayant de ses pensées ce souvenir qu'elle s'était forcée d'oublier. La prise de son autre main s'était resserrée davantage sur la barre de fer qu'elle détenait toujours au creux de sa paume, ses phalanges demeuraient dorénavant blanches tant la pression qu'elle exerçait inconsciemment sur l'objet était élevée. Le cœur battant de plein fouet, elle fut prise d'un flot de pensées les plus anxiogènes les unes que les autres, puis se soumit à la curiosité naissante et déplacée qui s'éprenait d'elle. C'est alors qu'elle s'aventura dans le couloir, ne jetant pas un regard en arrière. Ses yeux bruns examinaient chacune des portes métalliques sur son passage. La plupart d'entre elles étaient recouvertes de chiffres, de nombres, ou de suites incohérentes de lettres. D'autres portaient une inscription allemande que Calypso ne savait traduire. Toutes avaient un point commun : elles étaient toutes vieillies par le temps et les inscriptions de chacune d'entre elles commençaient à s'effacer. La brune accéléra le pas, en quête de quelque chose de plus concret. Elle savait mieux que quiconque qu'elle perdait un temps précieux. Un temps qu'elle aurait pu consacrer à la recherche d'une issue ou d'un conduit d'aération dans lequel elle pourrait se hisser et ramper jusqu'à l'extérieur, mais la seule chose qu'elle désirait en cet instant, c'était de combler ce besoin d'assouvir sa curiosité. Sortir d'ici, seule, elle n'en avait que faire.

L'une des portes s'ouvrit, dévoilant deux hommes d'un âge mûr, le nez dans deux dossiers imposants. Calypso se glissa derrière un mur sur la pointe des pieds, priant pour que ces hommes continuent leur chemin sans l'apercevoir.

"Il y a du progrès, alors ?

- Eh bien.. Strucker prépare les optimisés pour la phase finale, rétorqua le plus maigre. Les deux doses obligatoires ont été administrées, il ne reste plus que l'exposition au sceptre.

- Ils sont prêts ?

- Même s'ils ne le sont pas, ils n'ont pas le choix. On n'a plus qu'à espérer qu'au moins l'un d'entre eux en ressorte vivant.

- La phase finale.. pensait Calypso à mesure que les deux agents disparaissaient de son champ de vision. Sa nervosité était à son comble. Tara bon sang..."

Chacun des membres de l'adolescente était soumis à des tremblements nerveux et des tics incontrôlés tandis que les voix des deux hommes se changeaient en écho au fond du couloir. Calypso, encore encline à la peur, remonta d'un geste net la tirette de sa veste jusqu'au cou, puis après avoir jeté un coup d'œil furtif dans chaque direction, celle-ci s'aventura à nouveau dans ce long, lugubre et labyrinthique couloir orné de portes. Il n'y avait pas une seule source de lumière extérieure, seulement des lumières blanches et défectueuses qui donnaient à ce lieu un air d'hôpital psychiatrique abandonné. L'angoisse de l'adolescente était aisément perceptible et davantage oppressant au cours des minutes suivantes. Les pieds de la jeune femme la menèrent finalement jusqu'à une double porte à l'allure singulière. Cette dernière paraissait neuve et propre. Elle était faite d'un acier noir et portait une étiquette métallique indiquant : "PROJET DELTA".

"Projet DELTA, murmura Calypso. J'ai déjà vu ça quelque part... Les doigts de Calypso retracèrent chaque lettre inscrite sur la porte et finirent leur chemin sur la poignée de la porte. Elle s'apprêtait à l'enclencher, quand une main se posa brusquement sur son épaule pour la tirer en arrière. Ah!

- Shh! Calypso reconnut la tête blonde de Milena lorsque cette dernière plaqua sa main sur la bouche de la brune afin d'étouffer sa surprise. Qu'est-ce que tu fais ici ?! Tu veux mourir toi aussi ? Les gardes se doutent de quelque chose, dépêche-toi ! Milena attrapa le poignet de l'adolescente et l'entraîna à nouveau dans les couloirs d'un pas rapide, sans lui laisser le temps de rétorquer.

- Attends, j'allais...

- Cette porte est verrouillée, tu t'attendais à quoi ? La coupa à nouveau la blonde dans sa lancée, parcourant les couloirs sans se tromper une seule fois. J'ai déjà essayé de l'ouvrir le mois dernier. Arrête de te mettre en danger bêtement идиот (idiote). Pietro, moi, ou les autres ne serons pas toujours là pour te protéger, la blonde laissa échapper un soupir bref et parvint à descendre aux cellules sans se faire repérer, la jeune Dolohov sur ses pas. Il était évident que cette dernière s'était déjà aventurée dans les étages supérieurs par le passé.

- Je ne t'avais rien demandé.

- Tu me remercieras plus tard, Lily."

C'était sur ces dernières paroles sèches et après lui avoir offert un regard suggérant une légère méprise que Milena acheva son chemin devant la cellule encore ouverte de Pietro. La jeune femme lâcha sa prise sur le poignet de Calypso tendit que cette dernière reporta son attention sur le Sokovien allongé par terre, dans un état pitoyable, et le corps tremblant de froid.

"Pietro..."

L'adolescente se mit à genoux à ses côtés et d'un geste rapide, elle retira sa veste à flèches afin de recouvrir le brun de celle-ci pour lui tenir chaud. Elle posa une main fébrile sur son bras, s'assurant de son état. Il respirait encore. Cependant, sa respiration était rapide et saccadée. Malgré cela, il arborait un visage paisible, parfait, sans autre défaut que ses multiples ecchymoses.

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant