Imany & Imrân : Coup de théâtre.

47. God's plan ?

Ce parking était bien trop silencieux à mon goût. Imrân regardait Amel, sans la moindre expression : visage neutre, comme si elle n'était personne. Amel regardait Imrân avec un très grand sourire, comme si elle venait de retrouver son grand ami, après quelques temps de séparation. Les deux avaient une façon différente de réagir et je me demandais si Imrân n'était pas resté neutre simplement parce que j'étais là, avec lui.
Ça se trouve, la revoir était un pur plaisir pour lui, mais pour éviter que je me sente mal, il avait choisi de faire comme si de rien n'était. Ou bien, il n'en avait vraiment rien à cirer de la revoir, mais ça, j'en doutais.

- Ça fait tellement longtemps ! Oh mon Dieu ! Tu te rappelles de moi ? C'est moi, Amy !

Imrân - Oui, je me rappelle de toi. Tu as grandi.

Amy - Bien sûr que j'ai grandi ! J'ai vingt-six ans maintenant ! Je suis mariée, j'ai un fils de deux ans ! Viens dire bonjour à tonton Imrân, Boubacar !

Ça lui arrive de reprendre sa respiration lorsqu'elle parle ? Parce qu'elle avait enchainé toutes ces informations comme si quelqu'un en avait quelque chose à faire !
Le petit qui tenait Amel par la main, avait accouru pour rejoindre sa maman et avait tendu sa toute petite main à « tonton Imrân », qui avait posé un regard plus adouci, sur lui. Il l'avait salué gentiment avant de rapporter son attention sur la maman du petit, le visage moins lumineux.

Imrân - Félicitations.

Amy - Oh merci ! Ça fait plaisir ! Et sinon, toi du coup ? Tu deviens quoi ? Comment tu as évolué ? C'est ta sœur ? Demandait-elle enjouée en posant son regard sur moi.

Okay, démaquillée je fais facilement dix-huit ans, mais qu'elle ne commence pas à me manquer de respect celle-là ! Wtf ! « Sa sœur » ?

Amy - Tu as trop grandi !

Imrân - C'est ma femme, disait-il en fronçant les sourcils. Elle a l'air de ressembler à ma sœur ?

Amy - C'est vrai qu'elle est plus foncée que Mimi. Attends une minute, quand tu dis « femme » tu veux dire que c'est ta copine ou ta vraie femme ? Parce que si c'est ta femme, réellement, je vais crier.

Il s'était contenté de prendre ma main gauche dans la sienne, et lui montrer ma bague qui suffisait comme réponse.
Bien joué, monsieur.

- Nûria, enchantée.

Amy - Wow ! Je suis surprise, Imrân ! Et contente pour toi, enfin pour vous ! Et je m'excuse de t'avoir pris pour Mimi, c'était déplacé. Félicitations !

- Aucun souci et merci.

Amel - Alors comme ça, on est mariés ? Elle doit avoir sorti de vrais arguments pour changer ton point de vue sur le mariage.

Elle s'était ramenée comme ça, en retirant ses lunettes de soleil et en scrutant de haut en bas, mon mari. C'était limite si elle n'était pas entrain de le déshabiller du regard. Lui aussi, il l'avait fixée un moment, ainsi que la fillette qui lui tenait la main, tout ça toujours l'air indifférent et puis, avant que ça ne devienne plus gênant, il lui avait répondu :

Imrân - Quand c'est la bonne, tout se fait naturellement.

Amel - Évidemment, disait-elle avec sarcasme, félicitations ma belle, me regardait la miss avec un sourire hypocrite. Salut Imrân, ça fait une éternité.