32. « Speeder ».

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De l'agitation dans la maison m'avait réveillée, ce matin là. Sur l'horloge, six heures vingt-deux minutes était affiché. J'avais chaussé mes pantoufles et quitté ma chambre pour aller vérifier que c'était bien à cause de mes parents, qu'il y avait du bruit. En effets, je les avais retrouvés entrain de débarquer les affaires de grand mère, avec l'aide de Diop et Anta qui avait passé sa nuit ici.

- Vous êtes rentrés...

Baba - Salam alaykum mon bébé, me saluait-il en embrassant mon front.

Néné - Ça va chérie ?

- Alaykum salam, je vais bien. Donne, je vais vous aider, prenais-je l'une des valises. Où est grand-mère ?

Baba - Dans la voiture, elle s'est endormie. Vas la réveiller, je vous rejoins pour l'aider à marcher.

Du moment où il devait l'aider à marcher, ça voulait dire qu'elle était vraiment mal en point. Je savais que ça n'allait pas du tout, car maman nous avait préparés psychologiquement, avec mes frères, mais je ne savais pas à quel point ça n'allait pas.
J'avais déposé les valises près de l'escalier et je m'étais rendue au garage où, Diop débarquait les dernières affaires.

- Comment tu vas ?

Diop - Exténué. Le voyage a été très long.

- J'imagine... Massa. Elle s'est réveillée ?

J'avais penché ma tête vers la banquette arrière, où elle était assise et là, ça avait été un véritable choc pour moi. Mes larmes avaient pointé, dès que je l'avais vue. Ça se voyait de très loin qu'elle était malade. Malgré le fait que mes yeux soient remplis de larmes, elle m'avait adressé un petit sourire avant de prendre ma main. Malheureusement, je ne pouvais lui rendre son sourire, car la mamie que j'avais en face de moi, était bien différente de celle que j'avais laissée au village, il y a quelques mois. Elle était si maigre et le teint jauni ! Je pesais facilement plus qu'elle, là. Je l'avais enlacée, avec la boule au ventre de peur de la blesser et je lui avais embrassé son front à plusieurs reprises.

Baba nous avait rejointes et l'avait aidée à marcher pour qu'on se rende dans la chambre du rez-de-chaussée, spécialement aménagée pour elle. Après qu'on l'ait installée, néné avait insisté pour qu'on la laisse se reposer car la journée allait être très chargée.
C'était la première fois que j'étais confrontée à un parent malade, rien ne pouvait m'angoisser plus. Même quand tout le monde était parti se reposer, je n'avais pas pu refermer l'œil, trop perdue dans mes pensées. Le décès de ma grand-mère Ouminatou restait très frais pour moi, j'avais peur de souffrir à nouveau comme j'avais souffert à sa disparition.










Vers dix-huit heures, ma journée de travail tirait à sa fin. J'étais bien pressée de rentrer et de savoir quel était le diagnostic qu'on avait fait à grand-mère. Je m'attendais au pire hein, mais quand baba avait prononcé « cancer du foie à un stade avancé », j'avais failli m'évanouir. Ce genre de maladie, on a trop tendance à croire que ça n'arrive qu'aux autres, en oubliant que les autres, c'est nous.

- Elle va s'en sortir, n'est-ce pas ?

Néné - Nûr, on ne peut pas te le garantir...

- Mais on va tout de même la soigner, non ?

Néné - Bien sûr. On fera tout notre possible pour l'apaiser, tout notre possible pour qu'elle aille mieux... mais les médecins ont été formels... ce serait un miracle qu'elle s'en sorte...

- Je vois...

Imad - Mais il n'y a que Allah qui puisse choisir de son sort.

Imany & Imrân : Coup de théâtre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant