- Vous avez bien fait de venir maintenant car en effets, le travail a commencé.
On vivait un cauchemar ! L'accouchement n'était pas du tout prévu pour ce jour. Il y avait une énorme erreur de calcul. Elle s'apprêtait à donner naissance à notre fille alors que sa grossesse n'était pas achevée ! Et en plus, la voir se tordre de douleur comme ça à cause des contractions, souffrir de la sorte pour mettre au monde notre fille était juste douloureux. Par mesure de sécurité, il avait été établi que lui faire une césarienne était la meilleure option pour elle et pour le bébé. Pourtant, s'il y avait une chose qu'elle m'avait avoué craindre pour l'accouchement, c'était de faire recours à une césarienne ou pire à une épisiotomie. L'épisiotomie était son cauchemar ultime, je savais qu'elle n'aurait pas surmonté ce traumatisme !
Cependant, au vu de sa fatigue et de la fatigue du bébé, il fallait vite agir au risque de compliquer les choses.
On l'avait descendue au bloc, pendant que j'appelais sa famille pour les prévenir. Kassim, Sihêm et Nathan étaient toujours présents dans la salle d'attente à prier pour que tout se passe bien.- Ils vont lui faire une césarienne.
Sihêm - Oh non...
- Je sais. Mais c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour toutes les deux. Je la rejoins au bloc et je vous tiens au courant.
Nathan - Tu veux qu'on prévienne sa famille ?
- Je l'ai fait.
Kassim - Alors vas-y. Tout ira bien.
- La voilà, disait le chirurgien en sortant ma fille du ventre de sa maman.
Des frissons avaient secoué tout mon corps, hérissant mes poils et accélérant mon rythme cardiaque. Les pleurs du bébé m'avaient confirmé qu'elle était bel et bien là quoique leur tonalité m'avait rappelé que c'était un bébé prématuré. Quand je l'avais vue, Allahû aq bar... je n'avais jamais ressenti autant d'émotions en un seul coup. J'étais partagé entre le sentiment d'amour inconditionnel que je lui portais, la joie de la voir enfin, la fierté d'être devenu papa mais surtout la peur... la peur pour sa santé car elle était minuscule.
Nûria - Elle est toute petite, pleurait-elle en serrant ma main.
- On va prendre soin d'elle, ne vous inquiétez pas, nous rassurait la sage-femme en lisant l'inquiétude dans nos yeux. On va la mettre en couveuse.
Tout allait si vite, mais j'avais au moins réussi à me rapprocher d'elle et de lui chuchoter l'adhan dans son oreille.
Quelques minutes après qu'elle soit venue au monde, on nous l'avait déjà prise pour l'examiner et l'emmener en couveuse, ne nous laissant même pas le temps de la tenir ou de la toucher. Nûria l'avait réclamée mais étant toujours sur la table d'opération à se faire recoudre, il était impossible qu'on la lui emmène.- Elle est née, annonçais-je les larmes aux yeux à nos proches qui attendaient depuis des heures dans la salle d'attente de la clinique.
Tous s'étaient rapprochés de moi, me prenant dans leurs bras pour exprimer leur joie, me félicitant d'une tape sur l'épaule ou en me souriant de toutes leurs dents.
Tata Khadija - Comment va Nûria ?
- Elle va bien, ils la préparent pour la monter dans sa chambre. Elle a beaucoup trop souffert pour donner naissance à ma fille... je lui serai éternellement reconnaissant.
- Comment tu te sens mon cœur ?
Nûria - L'anesthésie fait encore son effet...
- Tu es la femme la plus incroyable que je n'aie vue de ma vie. Merci de m'avoir donné un bébé, la remerciais-je en passant ma main sur son bras. Je vais prévenir le médecin que t'es réveillée.
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Imany & Imrân : Coup de théâtre.
Ngẫu nhiênQuand le passé refait surface, comment voir son avenir ? Tome II de Contraints : Khadija & Nabil.