O4. Des comptes pas comptés.

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Son regard exprimait une certaine ténacité qui m'avait d'ailleurs poussé à retenir le regard surpris que j'étais sur le point de lui lancer en la découvrant assise sur le fauteuil de mon mini salon. Je refermai la porte derrière moi et avançai sans la lâcher du regard.

- Nûria...

Elle décroisa ses jambes pour se lever en réajustant sa robe moulante qui épousait si parfaitement ses formes. Mon regard l'avait bien scrutée malgré moi. Elle n'avait pas une très grosse poitrine, juste la taille pour me faire kiffer. Ses hanches étaient bien mises en évidence de par la coupe de sa robe et même si pour le moment, je ne pouvais pas décrire ce qui se trouvait derrière, j'étais certain que je n'aurais pas été déçu. Le jogging qu'elle portait la dernière fois que je l'avais vue, m'avait hanté quelques nuits de par son contenu.

Nûria - Bonjour, monsieur Fekir.

« Monsieur Fekir », hein. Je n'avais pas entendu mon prénom de sa bouche, ça voulait nettement dire que quelque chose de très précis l'amenait ici. Je repris donc mon air professionnel et je fis le tour de mon bureau avant de déposer mon dossier dans un tiroir.

- Je ne m'attendais pas à te voir ici.

Nûria - Ce n'était pas prévu, dit-elle en s'avançant vers les fauteuils du bureau.

Je l'intimai à prendre place en étant sûr qu'elle l'aurait fait même sans mon invitation. Elle avait un air si froid, ça changeait vraiment de la Nûria que j'avais l'habitude de voir en FaceTime, si douce et souriante. Cette Nûria avait l'air de m'en vouloir.

- Tu as attendu longtemps ?

Nûria - Oui.

- Ça doit être important pour que tu décides de m'attendre.

Nûria - Vous voyez, si ça ne concernait que moi, je n'aurais pas pris la peine de venir vous voir. Mais vu que vous avez choisi de me mêler à cette histoire...

- Arrête de me vouvoyer Nûr, lui ordonnai-je en étant déstabilisé par la distance qu'elle mettait entre nous.

Nûria - Et pourquoi ferais-je cela ? Nous sommes dans le cadre du travail.

- Si tu as quelque chose à me dire, je suis prêt à t'écouter. Mais ne me vouvoie pas parce qu'on a dépassé ce stade.

Nûria - Ah bon ? Et à quel stade sommes-nous ? Demanda-t-elle en arquant un sourcil.

Bien que cette facette arrogante de la jolie demoiselle, m'était jusque-là inconnue et j'aurais préféré qu'elle le reste, j'étais assez... excité par sa façon de me défier. J'adorais son côté joueur mais à cette heure de ma journée, après une réunion de deux heures et le ventre creux, j'étais loin de vouloir jouer aux plus arrogants quoique j'étais sûr de gagner sans fournir le moindre effort.
Mais d'un côté elle avait raison : à quel stade étions nous ? Il était vrai que je l'avais mise entre parenthèses depuis quelques jours et je ne mentirai pas si je vous disais que le fait qu'elle n'ait pas tenté de prendre contact avec moi ne m'avait révolté. Mais je l'aimais bien et c'était réciproque sinon elle ne m'aurait pas accordé toutes ces heures d'appels téléphoniques. Du moment où je l'avais vue en t-shirt Roi Lion en guise de pyjama, j'avais le droit de la tutoyer et il était son devoir d'en faire autant avec moi.

- Écoute chérie, je t'ai vue en t-shirt Roi Lion, chignon pété et yeux cernés de fatigue. Donc oui, je te tutoie et tu en fais autant.

À Dieu ma résolution de ne vouloir rentrer dans son jeu d'arrogance, elle m'avait irrité en deux secondes. Disons que la faim ne m'aidait pas à rester calme. Elle plissa les yeux, visiblement irritée à son tour mais finit par juste hocher la tête, l'air de se dire « Bravo, de mal en pire ».

Imany & Imrân : Coup de théâtre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant