18. Bête de soirée.

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Je venais de rentrer à Dakar après trois semaines passées à faire du business. J'étais bien content d'être de retour, d'autant plus que ce n'était pas prévu que je voyage aussi longtemps. J'avais dû me rendre en Allemagne après l'Afrique du Sud alors que ce n'était pas dans mes plans. Résultat, les « quelques jours » auxquels j'avais préparé Nûria, c'étaient transformés en quelques semaines.
Pas au bon moment en plus. On s'était quittés sur une note assez compliquée. Ce qu'elle m'avait dit, il n'y avait pas un jour où je n'y pensais pas. Ça me brisait le cœur de savoir que quelqu'un avait abusé d'elle. Ça me rendait fou. Si j'avais eu le pouvoir de retrouver la personne qui lui avait rendu sa vie si difficile, j'aurais déchargé mon cinq millimètres sur elle.

Aujourd'hui, je me devais de m'excuser auprès de Nûr pour l'avoir poussée à bout et surtout d'être parti aussi longtemps. J'étais parti au mauvais moment, au moment où j'avais fait ressurgir sa peine et pour ça, je m'en voulais terriblement. La connaissant, elle avait sûrement dû s'effacer quelques jours pour gérer son mal être toute seule. Elle était absente sur tous les réseaux donc je n'avais même pas pu voir si elle allait bien. La seule chose qui me prouvait qu'elle était encore en vie, c'était le message que j'avais reçu de sa part, le jour de mon anniversaire. J'étais certes ravi qu'elle ait pensé à moi, mais j'aurais de loin préféré qu'elle soit près de moi.

J'étais parti chez moi pour prendre une bonne douche, me rafraîchir et me préparer à la retrouver dans le restaurant que je lui avais indiqué. On devait parler, je devais lui prouver que j'étais réellement désolé d'avoir été maladroit comme ça.

Je l'avais trouvée sur place, magnifique comme toujours. Je m'étais installé près d'elle et elle m'avait sourit de façon gênée. Je n'avais pas réussi à lui résister, j'avais posé mes lèvres sur son front.

- Ça va ?

Nûria - Ça va... Et toi ?

- Tranquille. Tu m'as manqué.

Nûria - Toi aussi, Imrân.

Ce n'était pas mal pour un début. J'avais passé ma commande pendant qu'elle était sur son téléphone à répondre aux messages d'Isaac. Je détestais que la personne avec qui j'étais soit plus concentrée sur son téléphone que sur moi, donc je ne m'étais pas gêné à lui prendre son iPhone des mains pour le poser à ma droite, loin d'elle.

Nûria - T'es chiant.

- Je veux toute ton attention.

Nûria - Je suis mal à l'aise...

- Ça va te passer, la rassurai-je. Je tiens vraiment à ce que tu saches que je m'en veux terriblement d'avoir causé ton mal être.

Nûria - Je ne veux pas que tu t'excuses. Imrân, tu n'as rien fait du tout. Le problème ne vient pas de toi, mais de moi. Je n'ai pas supporté de lire de la pitié dans tes yeux, c'est le seul motif de mon silence, m'expliqua-t-elle.

- Tout d'abord, ce n'était pas de la pitié mais de la compassion et de la surprise. Mais bon, si je n'avais pas forcé pour que tu te confies à moi, on n'aurait pas cette conversation à l'heure actuelle.

Nûria - Tôt ou tard j'allais t'en parler. Autant que tu le saches dès à présent. C'est tout frais entre nous, si tu estimes que c'est trop pour toi, je l'accepte.

- Mais de quoi tu parles ? Interrogeai-je perdu.

Nûria - Imrân, je veux que tu saches que je ne veux pas que tu me regardes autrement juste parce que tu connais mon pire secret.

- Ça veut dire quoi « regarder autrement » ? Fronçai-je les sourcils. Tu crois que je te kiffe pour ta personnalité ou pour ton corps ? Arrête ça, Nûria.

Imany & Imrân : Coup de théâtre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant