Imany & Imrân : Coup de théâtre.

19. Les mots sur les choses.

- Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas rattrapée. Je le voulais de toutes mes forces mais... je n'y arrivais pas, confiai-je.

Le réveil ce matin avait un goût d'inachevé. Ou c'était la soirée d'hier qui me laissait un goût d'inachevé. Sûrement ça, vu la froideur avec laquelle on s'était quittés avec Imrân. Il devait sûrement se dire que j'avais tout fait foirer, que j'étais trop fière et que ceci ne pouvait pas continuer ainsi.

- Tu crois qu'il va me haïr ?

Sihêm - Excuse-moi, de quoi on parlait ? S'interrogea-t-elle l'air perdue.

- Sihêm !

Sihêm - Désolée ! J'ai des flashbacks d'hier soir. Est-ce que j'ai réellement embrassé Nathan ?

- Hein ? Je ne sais pas. Mais ça ne m'étonnerait pas.

Sihêm - ... Pourquoi t'as dit ça ? Écarquilla-t-elle les yeux. Nûria, j'ai fait quoi ? S'exclama-t-elle.

- Tu l'as juste trop complimenté, je cite « tu es trop sexy / t'as une super belle bouche pour un toubab ». Oui, t'as osé.

Sihêm - Ah ça, je m'en souviens. Il a des lèvres très pulpeuses pour un blanc, disons nous les choses. Mais bref, de là à me dire que je l'ai peut-être embrassé ?

- Je n'en sais rien, je t'ai dit. Vous êtes restés une demi heure dans sa voiture à fumer hein.

Sihêm - Ne me juge pas.

- Je ne te juge pas. Juste que tu abuses un peu. Imrân était énervé de ouf.

Sihêm - J'ai honte !

- Qui t'a envoyée fumer ?

Sihêm - Ça datait...

- Parce qu'en plus tu es fière ?

Sihêm - J'aime trop planer.

Mais quelle clocharde !

- Revenons-en à mes problèmes Sysy !

Sihêm - Si j'ai suivi, il t'a dit qu'il t'aime et tu l'as recalé ?

- Tu n'as absolument pas suivi ! C'est moi qui lui ai lâché un « Je t'aime » !

Sihêm - Quoi ? S'exclama-t-elle. Tu es sérieuse ? Tu l'as aussi recalé ? Genre tu as tout fait toute seule ?

- J'ai paniqué ! Ça datait que je n'avais rien ressenti de tel pour un homme. Mais parallèlement, la dernière fois que j'ai aimé quelqu'un, ça s'est si mal passé !

Sihêm - Et donc ? Imrân n'est pas Noah.

- Noam.

Sihêm - Ouais bref, le « trou duc ». Ce n'est pas parce qu'il a fait n'importe quoi que Imrân fera n'importe quoi.

- J'ai trop peur.

Sihêm - Tu t'interdis vraiment le bonheur toi. Laisse toi aller pour une fois ! Prends des risques ! Si ça doit mal se passer ce n'est pas grave, au moins tu n'auras pas de regrets !

- Ça parait si facile.

Sihêm - Est-ce que tu l'aimes pour de vrai ?

- Je n'en sais rien.

Sihêm - Tu le sais. Dans le fond tu sais bien ce que tu ressens, crois moi. Imagine seulement que tout s'arrête et de surplus par ta faute...

- Je m'en voudrais à mort. Ouais, je crois sincèrement que je l'aime.

Sihêm - Dans ce cas, ne le laisse pas se faire des films. Rattrape toi.

- Je crois qu'il doit être saoulé d'une manière...