- Arrête de m'appeler pour me demander de rentrer ! Si tu ne m'avais pas humiliée devant tout le monde, je ne te détesterait pas au point de partir !
Néné - Nûria surveille ton langage ! Je reste ta mère !
- Oui ! Je n'ai pas le remède à ça, mais j'ai encore le droit de ne pas vouloir te parler, n'est-ce pas ? Arrête donc de m'appeler toutes les deux heures ! Je ne rentre pas chez toi ! Salut, Raccrochais-je sans attendre sa réponse.
Une semaine. Ça faisait maintenant une semaine que j'avais pris congé du domicile de mes parents, et pour cause, le désordre émotionnel dans lequel cette histoire m'avait plongée. Je n'arrivais pas à comprendre comment on pouvait être autant égoïste, sur un sujet qui me concernait moi ! Tout le monde, à l'unanimité, était d'accord sur le fait que je méritais des explications. Tout le monde sauf Khadija Selly ! C'était son manque de considération qui me rendait aussi en colère et ça me pourrissait la vie, également.
Sihêm - Tu lui as raccroché au nez ? Mais t'as serré toi ! Rappelle la !
- Je ne lui ai pas raccroché au nez, on avait fini.
Sihêm - Je ne crois pas non ! Ça ne va pas ou quoi ? S'exclamait-elle.
- Sihêm lâche moi. Si je te dis qu'on avait fini, c'est qu'on avait fini.
Sihêm - Tu lui parles mal. Et puis... t'as tes règles ou quoi ?
- Non, je n'ai pas mes règles. C'est elle qui m'énerve.
Sihêm - Je ne demande pas ça par rapport à ça.
- Tu demandes par rapport à quoi ? Soufflais-je blasée.
Sihêm - Depuis que t'es là, je ne t'ai pas vue prier.
Elle avait remarqué...
- Ah...
Sihêm - « Ah », m'imitait-elle. Qu'est-ce qui se passe ? D'habitude, c'est toi qui viens me chercher pour qu'on fasse la salât.
- Je n'ai pas envie d'en parler.
Sihêm - ... Oh non. T'as lâché la prière ? Paniquait-elle. T'es sérieuse ? Depuis ta naissance tu pries ! Tu priais déjà sans même connaître la Fatiha ! Tu priais avec un voile et ta grosse couche ! Nûr, fais pas ça s'il te plaît. Je vais déjà aller en enfer parce que je suis une grande pécheresse, je n'ai pas envie de t'y croiser hein !
- Tu n'iras pas en enfer, t'as un cœur trop pur pour y aller.
Sihêm - Toi, t'as une foi trop grande pour lâcher la prière, surtout dans un moment aussi délicat de ta vie !
- ... Je remets tout en cause là, sis... confiais-je. J'ai une énorme baisse de foi. Ça m'est déjà arrivé d'en avoir, mais intérieurement, je savais que ce n'étaient que des moments passagers. Là, je t'avoue que je ne sais pas si je la retrouverai un jour.
Sihêm - Bien sûr que tu la retrouveras, mon bébé, me rassurait-elle en me faisant un câlin. Comme tu l'as dit, ce n'est qu'une baisse de foi. La solution quand on a une baisse de foi c'est de faire la salât, de lire le Coran et de persévérer. Tu vas la retrouver.
- Oui, acquiesçais-je pas grandement convaincue.
Sihêm - Je n'aime pas du tout te voir comme ça, wAllah.
- T'inquiète pas, ça va aller...
Sihêm - Mais en même temps tu ne veux jamais rien faire, jamais sortir... Tu restes des heures enfermées ici, coupée du monde ! On est quel jour, Nûr ? Me grondait-elle.
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Imany & Imrân : Coup de théâtre.
RastgeleQuand le passé refait surface, comment voir son avenir ? Tome II de Contraints : Khadija & Nabil.