C
ette nouvelle n'est pas pour me réjouir. Je prends tout mon temps pour enlever mes chaussures. Je traîne exprès. Puis je fais du bruit pour signaler ma présence.
Mon géniteur sort du salon et nous tombons face à face. Je remarque qu'il affiche un faux air décontracté. Faux, parce que je connais mon père : il ne quitte jamais son sérieux. En y réfléchissant je ne suis pas sûr de l'avoir jamais vu vraiment heureux.
Je relève le buste par habitude et le regarde sans broncher. Je me demande bien qui nous rend visite.
– Va te décrasser on a de la compagnie, déclare l'homme.
Mon géniteur fait volte-face et retourne dans le salon. Comme si je ne l'avais pas deviné... Je me ratatine et respire bruyamment. Voilà qu'il m'offre cinq bonnes minutes de plus avant d'aller les rejoindre. Je grimpe à l'étage. Passe dans ma chambre et change de T-shirt. Ensuite je vais à la salle de bain. J'actionne le robinet et attend de l'eau fraîche. Je me rince le visage ce qui est plus qu'agréable. Bois trois gorgées au passage et me lave les mains. Je m'essuie sur une serviette bien propre et douce.
Je regarde mon reflet dans le miroir. Mes cheveux bronze s'abattent en bataille sur mon crâne. Je passe une main dedans pour essayer de les coiffer. Ils sont secs. Mon visage est en train de se tailler, de s'affiner. Ma peau est bronzée. Mes yeux vert mer observent tout cela.
A ce qu'on raconte j'ai hérité de la beauté de ma mère. Mais mes souvenirs d'elle sont maintenant tous flous. Je me contente de ce que les gens racontent quand ils décrivent cette femme sublime. Toutefois je ne peux me comparer réellement à elle.
Pendant un bref instant j'ai l'impression de regarder un étranger. Je secoue la tête surpris par cette pensée.
Là je n'ai plus le choix, il faut que je redescende. Je soupire. Me promet vaguement que ça va bien se passer. Je me raconte que de toute manière le dîner ne va pas s'éterniser car après il y a entraînement. Je quitte la salle de bain.
Mon père est debout en train de remplir les verres d'un liquide rouge pourpre. Je suppose que cet alcool ne vient pas de chez Nephtali Agola. Mon géniteur n'est pas du genre à aller s'approvisionner dans la Houle. En fait il ne va pas faire les courses. C'est le travail d'Eura.
Posé dans un sofa se tient un ancien vainqueur. C'est Frye Brasher. Il a remporté les 48ème Hunger Games. C'est un homme tout en muscles qui doit avoir dans les trente-cinq ans maintenant. Il a le crâne chauve et est l'un des professeurs de l'école de mon père. C'est un bon job pour quand il n'est pas au Capitole. Il alterne entre ça et remplir son rôle de mentor. Il est terrifiant.
– Ah voici mon fils.
Mon père me jette à peine un regard. Le mentor se tourne vers moi et me scrute de bas en haut comme un filet de truite. Lorsque son regard rencontre le mien un sourire s'étire sur son visage.
– Finnick c'est bien ça ?
– Frye Brasher, c'est un honneur d'enfin vous rencontrer, annoncé-je d'une voix claire.
Je m'avance vers lui. L'homme se lève et nous nous serrons la main. Sa poigne est de fer. Je n'ai aucun mal à l'imaginer gagner les Hunger Games. Cette image me dégoûte et je frissonne en l'imaginant tuer ses adversaires.
Notre poignée se relâche. "À table !" déclare mon père. Ainsi donc le mentor va rester manger. Prévisible mais cette nouvelle ne m'enchante guère. J'ai un pressentiment envers lui. Nous n'avons pas d'atomes crochus, je ne suis pas sûr que rester ensemble dans la même pièce soit une bonne idée. Toutefois je n'ai pas le choix.
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Hunger Games Le tribut de l'océan
FanfictionFinnick Odair passe sa vie à s'entrainer pour les Hunger Games. Jeux meurtriers où l'on peut gagner la gloire et la richesse. Pourtant ce n'est qu'encore un enfant. Il doit aussi apprendre comment marche le monde et ce qui en dehors de son père, inf...