Je sors ma tête de sous le jet d'eau et inspire. Ça fait un bien fou ! Je redresse le buste et laisse couler le liquide sur tout mon corps. Je me douche et reste longtemps sous l'eau froide.
Une fois propre je sors de la baignoire. J'ai des écorchures sur tout le corps, je prends le temps d'appliquer de la pommade sur les plus grosses. La crème sent la menthe et pour un peu j'aurais envie d'en manger. Je me demande quel goût ça a.
Je m'habille et sors de la pièce. Le complexe grouille d'activités. Je me glisse à pas de loup et essaye de ne pas être vu. J'ai croisé assez de Carrières pour le reste de la semaine, au moins ! Je quitte le gymnase et me dirige vers ma maison.
Marcher me fait transpirer à nouveau. C'est vraiment désagréable cette saison juste pour ça. Jamais au sec. Mon père n'est plus là et ma classe de persécuteurs n'est pas en vue. J'ouvre la porte, lance mon sac à l'intérieur et la claque. Je n'ai aucune envie de rentrer. Je contourne le bâtiment et vais m'installer à l'ombre.
Je me force à faire des étirements. Tous mes muscles protestent. Ils se sont refroidis depuis trop longtemps. Ce n'est pas grave, je persévère. Chaque exercice m'arrache des grimaces et des larmes me montent aux yeux. Je déverrouille chacun de mes membres.
Je finis assis contre la façade mes jambes tendues devant moi, mes bras relâchés. Les yeux fermés et mes oreilles bercées par les mouettes qui crient. Ce calme est agréable. Mon entraînement est fini, en tout cas pour cet après-midi.
Je laisse le temps filer. Quand j'en ai marre je me lève et mes pas prennent la direction de la Houle.
Je m'approche de l'emplacement des Solean, petit espace trop proche de la côte laissant tout juste la place à leur chalutier. Chaque jour la famille affronte cette épreuve : sortir et rentrer au port. Leur bateau a déjà heurté tant d'obstacles que sa coque est toute éraflée. Mais grâce à l'océan, elle n'est pas crevée. Je sais que sans le chalutier la famille de mon meilleur ami ne pourrait plus survivre.
J'aperçois Jaoly tourné vers l'océan, une main en visière. Il ne fait rien. Étonnant. C'est un solide gaillard à la peau foncée, aux habits ternis, aux cheveux longs attachés en chignon à l'arrière du crâne. Lui et son frère jumeau travaillent avec les Solean depuis des années. C'est une main d'œuvre efficace : il faut les voir tous les deux en mouvement. Sans se parler, ils agissent à l'unisson dans un manège hypnotique.
Je m'approche de l'homme.
– Ohé moussaillon, que guettes-tu ? Demandé-je
Jaoly se retourne et sourit espièglement à ma remarque. Il ne mérite pas le titre que je lui donne car il a les deux pieds à terre.
– Pas de navire en vue, il hausse les épaules. Chais que ça veut pas dire grand-chose mais il se fait tard. J'ai envoyé Nadir pour l'accostage.
Je lui réponds de façon muette car je comprends sa crainte et tout comme lui je sais qu'il n'y a rien à faire. Cloués au port, on ne peut qu'espérer le retour du chalutier. Quand un bateau ne rentre pas au port il n'y a pas de recherches.
Je fais tourner ma montre, cachant une pointe d'inquiétude. L'embarcation des Solean n'a point l'habitude de rester tard à flot. Rentrer tôt c'est pratique pour s'occuper de la marchandise et pour ne pas rencontrer d'embouteillage à cause du couvre-feu maritime.
Mon poignet me brûle pourtant cela ne fait que quelques minutes d'attente. Je suspends mon geste.
– Y a moyen de dénouer le filet ? Demandé-je ne supportant pas l'idée de rester sans rien faire.
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Hunger Games Le tribut de l'océan
FanficFinnick Odair passe sa vie à s'entrainer pour les Hunger Games. Jeux meurtriers où l'on peut gagner la gloire et la richesse. Pourtant ce n'est qu'encore un enfant. Il doit aussi apprendre comment marche le monde et ce qui en dehors de son père, inf...