Ma curiosité est piquée. Nous remontons dans le haut de la Houle. À la limite de la zone marchande les cabanes ont plus de cachet. Elles ressemblent presque à des maisons pour certaines.
Le père de Nadir se glisse dans l'une d'elles. Les piliers et le premier étage sont en béton puis la structure en bois. Les fenêtres sont sans vitre mais obstruées par des planches en bois. Je le suis, ouvrant grand mes yeux.
L'intérieur est sombre, zébré par les éclats de lumière qui passent à travers les planches. C'est plus grand que je ne le pensais. Kohen Solean me montre un coin de la pièce et met un doigt sur ses lèvres. J'opine et vais me placer là où il m'a montré.
Le père de Nadir va frapper trois grands coups contre une porte en bois. Ses coups roulent dans l'atmosphère. Ensuite il recule. Deux minutes après, un homme arrive.
– Ah Kohen, je t'attendais. Attends, je vais prendre un remontant, s'exclame-t-il.
Le nouvel arrivant repart et revient presque aussitôt avec une bouteille qui ressemble à du Spriff et deux verres. Je le détaille de la tête aux pieds. L'homme est petit. Pas fâché sur la nourriture. Des vêtements sur mesure qui sentent la lavande, chose étrange. Toutefois, en observant mieux on remarque que sa chemise devient trop étroite et que les coudes de sa veste ont été rapiécés. Il louche et a une importante calvitie.
L'hôte rempli les verres à ras bord.
– Weeney que me vaut ce plaisir ?
– Je suis de bonne humeur Kohen. J'espère que tu n'apportes pas de mauvaises nouvelles.
– Eh bien cela dépend d'où vient le vent qui souffle, réplique calmement le père de mon ami.
– Cesses de baragouiner dans l'argot d'ici et parlons affaire.
Les deux hommes commencent un dialogue sur le prix de différentes marchandises. Jugeant les tarifs, la pêche et les quotas qui augmentent. S'inquiètent des nouvelles de différents marins et de leurs entreprises.
Caché dans mon coin, je me demande si monsieur Weeney m'a vu. Ma première réflexion est que ce commerçant veut paraître plus riche qu'il ne l'est vraiment. Ensuite j'admire comment le père de Nadir a détourné la conversation. Suspendu à leurs paroles, je n'en perds pas une miette. Marchander est un art et Kohen Solean m'offre ma première leçon.
Les verres sont remplis une deuxième fois.
– Bon, assez remué le remous, déclare Weeney.
Je souris. Lui qui ne veut pas utiliser de l'argot, c'est bien la preuve qu'il appartient plus à la Houle que son attitude laisse entendre.
– Les crevettes sont en retard ce mois-ci. Cependant nous parviendrons à te livrer, prend patience.
– Le temps est une denrée précieuse, réplique le commerçant. Si tu n'as pas de marchandise à vendre, tu devras payer pour rembourser la perte que tu me fais subir.
– J'aurai tes kilos de crevettes, va. Tu me connais, le vent tourne. Tu n'y perdras rien, assure le père de mon ami.
– Kohen, le problème vient de plus haut. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur dire. Tout ça me chagrine... mais notre contrat est à ça de chavirer.
Il montre deux doigts. Monsieur Solean prend un instant pour réfléchir. Un sourire s'étale sur le visage de Weeney. Je n'aime pas ça.
– Je t'offre ce qui déborde si tu m'obtiens la fin de semaine. Parole d'homme, le crevettier se remplira. Sinon tu résilieras notre contrat.
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Hunger Games Le tribut de l'océan
FanficFinnick Odair passe sa vie à s'entrainer pour les Hunger Games. Jeux meurtriers où l'on peut gagner la gloire et la richesse. Pourtant ce n'est qu'encore un enfant. Il doit aussi apprendre comment marche le monde et ce qui en dehors de son père, inf...