10. NUIT.

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𝐒𝐨𝐧𝐠:
𝑵𝒖𝒊𝒕 𝑶𝑩𝑶𝒀

Chapitre 10 : 𝓝𝓾𝓲𝓽.

𝐋𝐚 𝐧𝐮𝐢𝐭 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐧𝐞 𝐬𝐮𝐟𝐟𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬
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ISAIAH.

19h45

Je n'ai pas réussi à dormir de la nuit, du peu de nuit qu'il me restait d'ailleurs et encore moins la journée qui s'est déroulée à une vitesse folle.

Je n'ai pas arrêtée de ressasser ce qu'il s'est passé, notre échange qui a prit une tournure complexe. Depuis quand sort-on d'un cartel aussi facilement ?

Était-ce normal qu'il me laisse partir sans aucune menace ? Même après notre altercation ? Allait-il m'aider ? Sincèrement j'ai perdu tout espoir en misant sur lui.

Pourtant je pense que c'est bien plus poussé, bien plus lointain, bien plus sombre que ce que je peux m'imaginer. Et ces questions ne faisaient que tourner en boucle dans mon crâne.

Il y a quelque chose de louche et mon instinct ne cesse de me prévenir de rester sur mes gardes. Je veux oublier ce moment trop impulsif et irréfléchi de ma part. Je ne peux bien évidemment n'en parler à personne. Il ne me reste plus qu'à attendre et essayer le moins possible de le recroiser.

Je décide donc d'aller courir et prendre l'air frais du soir. Une des seules fois où je peux échapper à mes pensées. Les rayons du soleil commence à disparaître, cela me redonne déjà une bonne partie de mon énergie.

La température le soir est plus tenable pour courir que le matin, elle se rafraîchit est permet de garder une bonne concentration.

Mon footing commence, déterminé à oublier cette connerie et oublier le regret qui me ronge la peau en faisant plusieurs kilomètres dans la petite ville de Feira de Santana, qui avant respirait la joie et le bonheur. Les quartiers qui était, il y a quelques années, parfumés d'odeurs d'épices et de lavandes, autrefois si bruyant et surpeuplée.. maintenant destinée au silence de la mort et la frayeur.

Seul le matin et le soir, certains marchands passent pour distribuer les repas sur les pas de portes, pour les familles ayant trop peur de mourir à l'extérieur de leurs maisons.

Mais si seulement il savait que rester enfermé est encore plus dangereux que de poursuivre son train de vie comme d'habitude, de façon ordinaire. Passant devant le café, proche de l'air de jeux où je passais le plus clair de mon temps ici, quand j'étais petite accompagnée de tia Rosa.

Je ne retiens que les meilleurs moments de mon enfance préférant ne pas citer les attentats qui nous avait clouée à nos maisons pendant des semaines ou encore les massacres entre cartels.

Cette ville rime avec le désespoir.

Elle rime avec la souffrance.

Ce pays rime avec la mort.

Tous me ramène à agrémenter les parts atroces de ma vie, à ressentir l'angoisse tordant mon estomac ou encore m'empêchant de dormir.

D'abord à ce bal qui était un énorme plan foireux, puis cette lettre citant mon nom et demandant ma mort. L'étranglement puis cette infiltration. Et la dernière, la meilleure. Avoir rencontrée et lié mon destin à un inconnu narco-trafiquant qui ne me recontactera sans doute jamais.

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