Point de vu de Méhdna.
Ça faisait déjà plusieurs jours que Sabri n'était pas revenu en cours, j'avais même finit par croire que c'était ma faute.. Mais en fait qu'il venait ou pas pour moi c'était strictement pareil à cette période, la solitude j'avais l'habitude, d'ailleurs lui et moi on était pas pote. En quoi ça le regardais que j'me rajoute des rides ou pas ? J'étais ni sa mère ni sa sœur, j'avais pas besoin qu'il parle avec moi, j'avais besoin de rien venant de lui, ni même de personne, j'voulais juste être seule. Fallait dire que dans le fond l'intention était pas méchante et que j'le savait, mais j'voulais simplement pas qu'il fourre son nez partout..
C'est vrai quoi, ça regarde qui si je me rajoute de l'âge en dessin ?
Était-ce la vérité ou j'essayait seulement de me rassurer ? J'avais peur des gens, de nouer des liens avec eux, de finir blessée. J'étais seule, seule et méfiante parce que les gens sont mauvais, mauvais et méchant. J'avais fait un choix et c'était celui de rester seule dans ma bulle..
De toute façon, qui a dit qu'on avait besoin des autres pour vivre ?
Seul on pouvait très bien s'en sortir, et de toute façon, personne ne comprenait quoi que ce soit venant de moi alors pourquoi insister ? J'étais l'éternelle incomprise.
Des fois il me prenait d'écrire en étant sur mon balcon, souvent c'était aux alentours de cinq heures du matin, la température de dehors était largement moins glaciale que celle qui était déjà présente dans mon cœur. Depuis un moment mon intérieur se vidait, se liquidait, disparaissait et ma personne d'intérieur s'en était allé.
J'avais la folle impression de faire des choses sans vraiment vouloir les faire et tout ça depuis que je m'étais mise à la recherche de mes parents et qu'on m'avait gentiment répondu qu'ils étaient décédés, et d'ailleurs depuis déjà trois ans.. Ce jour là ma vie avait clairement basculée. Elle s'émiettait, partait en fumée.. Tout ce qui me reliait au Liban avait disparu et on venait de me l'annoncer sans aucun scrupule.. J'étais bel et bien une orpheline, une bâtarde. J'avais désormais ni père ni mère de sang.
J'étais seule au milieu de la foule.. Seule contre tous.
Alors depuis j'avais décidé de laisser mon lourd passé au passé. Plus question de me parler du Liban, de mes origines, ou même de l'accent que je gardais.
Puis les années ont passées, j'avais grandis par obligation et non par choix parce qu'il le fallait mais surtout il fallait que ça se fasse un jour où l'autre.. Fidèle à moi même, j'avais toujours pas d'amies, juste la solitude comme habitude. De toute façon, pour dessiner ou même pour vivre j'avais besoin que de moi et moi seule non ?
La compagnie de traîtres et d'hypocrites ne me faisait pas du tout envie.
J'avais certainement pas attendu Stromae pour demander où étais mon père, mais ce qui brise des vies c'est de se demander où étais sa mère.
Pour une femme, la mère c'est un putain de repère, c'est un exemple, un tout, quand tu l'as pas tu sais pas comment faire.. J'aurai donné mon âme au diable pour retrouver la mienne et mon corps au quatre vents pour retrouver mon père. Quand t'es adoptée t'as pas la fierté d'avoir cette ressemblance avec l'un de tes parents.. T'es fier d'avoir échappé à la misère, mais y'a toujours cette même question que t'évite "comment ça serait si j'étais avec mes parents ?" cette question on l'évite parce qu'on sait que personne a la réponse, alors à quoi bon ?
Déjà à qui la poser cette putain de question ?
Faut qu'on sorte ça de nos têtes, nos seuls parents c'est ceux qui nous ont adoptés. D'ailleurs nos parents adoptifs on les aimera jamais assez.. Chez nous c'est l'amour et pas le sang qui nous unis, c'est comme ça et puis ça restera toujours comme ça, rien ne changera. De toute façon si c'est pas l'amour, rien d'autre ne sera assez fort et pourra nous unir.
Point de vu extérieur > I'm gonna fly like a bird through the night, feel my tears as they dry.
Méhdna grandissait, elle devenait une femme, elle découvrait le monde et ses multiples facettes. Plus elle grandissait, plus elle en apprenait.. On pourrait même dire que chaque soir elle dormait moins bête.
Sabri, lui, n'avait déjà plus rien à apprendre de la vie, l'essentiel il le savait déjà : avoir des diplômes et des masses d'argent, il oubliait simplement qu'école et rue ne se mélangeaient pas.. C'était un bonhomme, un vrai de vrai, un "rajel" comme ils disent chez lui.
Méhdna voyait Sabri sombrer sous yeux. Elle le voyait venir en cours cerné, et s'endormir de fatigue le peu de fois qu'il venait.. Elle se demandait même comment il faisait pour réussir à suivre après autant d'absence. La jeune femme se décida à faire un grand pas en sociabilité et aller lui demander ce qui n'allait pas, et même pourquoi pas lui proposer son aide.
- Mets pas ton nez dans mes affaires Méhdna, lui dit-il en la regardant dans les yeux avant de s'en aller.
Elle, était choquée, outrée, sidérée. Il venait de lui dire la même chose qu'elle lui avait dite auparavant. Déjà qu'elle avait eu la gentillesse de proposer son aide, il avait eu le culot de refuser ? Elle le regarda partir toujours aussi choquée de l'action passée.
- Mais quel connard, pensa-t-elle intérieurement.
Méhdna se rassurait elle même en se disant qu'elle faisait ça pour l'aider, et que, de toute façon, elle s'en fouttait qu'il ai refusé ou pas car c'était tant pis pour lui, pas pour elle.
D'ailleurs tant mieux qu'il soit parti, elle ne supportait plus sa présence.
- En quoi ça la regarde que j'aille bien ou pas ? Mêle toi dton c*l bordel j'ai besoin de l'aide de personne, pensa l'intérieur de Sabri.
Même s'il savait qu'elle n'avait rien de méchant, il lui rendait seulement la pareille.
En bon rancunier, Sabri n'avait toujours pas digéré les paroles de Méhdna de la dernière fois..
Au fond de lui même, son cœur, son âme et son être criaient à l'aide et au désespoir, tout comme elle d'ailleurs. Mais qui des deux aura le courage d'en parler ?
Sabri et Méhdna sont deux personnes que tout oppose.. mais pas totalement. Au fond ils se ressemblent, mais pas vraiment.
À savoir que ce n'est pas les muscles qui font l'homme, mais le vécu mesdames. Et encore moins les formes qui font la femme, mais les valeurs et principes messieurs.
À suivre.
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Aussi loin que nous emportera le vent.
Romance« Je t'aime et je t'aimerai et ça comme personne ne t'as jamais aimé. Et je sais que toi et moi on ira loin.. Aussi loin que nous emportera le vent. 🥀 »