03 > Drive my heart into the night.

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Point de vu de Méhdna.

L'hiver était là, et croyez moi que je l'avais bien sentit passer, ça m'avait carrément fait tomber malade.

Ça faisait presque une semaine que j'étais à la maison pour cause d'état grippal, ma mère avait posé des congés pour rester avec moi et mon père faisait tout pour rentrer plus tôt.. Ça me déplaisait pas spécialement pour tout vous dire, personne déteste être chouchouter par ses parents à ma connaissance.

Ma mère et moi on regardait la télé, les feux de l'amour précisément, on critiquait chacun des acteurs en mangeant des shamallow, on riait aux éclats. J'avais tellement rit que mon mal de crâne avait triplé. Ma mère quand elle se transformait en kalash à critique c'était juste hyper drôle, tu pouvais en rire à t'en casser les côtes..

|Je parle pas souvent de mes parents mais plutôt de mon ressentis vis à vis de mon adoption, je sais, mais c'est certainement pas pour autant que ma relation avec eux est faible, au contraire.

Finalement je m'étais endormie sur ses jambes comme une petite fille, mais au fond, c'est ce que j'étais : une petite fille. J'avais beau avoir presque 20 ans j'étais toujours le petit bébé de mes parents et puis ça me gênait pas spécialement.

Je sais plus trop combien de temps après je m'étais réveillée, je me suis levée, difficilement mais je me suis quand même levée, et quand je suis revenue mon père était là, j'ai pas pu m'empêcher de lui faire plein de câlins j'avoue.. Il m'embêtait, un peu comme d'habitude si je peux me permettre, jusqu'au moment où il avait froncé les sourcils.

P - Au faite, j'ai croisé un ptit gars devant l'immeuble, il m'a donné ça pour toi.
M - Les cours ?
P - Ça en l'air en tout cas, c'est qui lui ?
M - Un gars de ma classe jsuppose
P - C'est tout ?
M - Bah ouuui, c'est toi mon mari papa !
Maman - Elle a plus cinq ans Kader laisse là souffler
P - Quoi ? J'te signale qu'on était plus jeune qu'elle quand on s'est mis ensemble !
Maman - Eh bah justement, raison de plus !

J'observais la scène en souriant.. Quand j'y repense ils sont tellement beau ensemble mes parents.. Moi ils me font rêver. Ça se voiyaient qu'ils respiraient l'amour à 6000 % , et je souhaitais avoir une relation fusionnelle comme mes parents avec mon mari, c'était plus un souhait mais un rêve carrément.

Point de vu extérieur > Faites confiance, stop la méfiance.

Elle avait longtemps pensé à qui pouvait bien lui emmener les cours et les exercices jusque chez elle, et puisque personne de sa classe n'était censé connaître son adresse, elle procédait par élimination en regardant la photo de classe. Méhdna avait longtemps réfléchit, elle s'était donnée mal à la tête elle même d'ailleurs.

Bizarrement, même après avoir refait ses éliminations au moins une dizaine de fois, il ne restait toujours qu'un seul et même élève et c'était Sabri.

Elle ria nerveusement et laissa tomber sa tête contre son bureau. Pour elle c'était impossible que ce soit lui. Elle se tourna vers la cage de son serpent qu'elle avait appelée Alvya et soupira un grand coup.

- Tu vois Alvya, y'a toujours des gens qui font tout pour faire chier les autres, en envoyant les cours en anonyme par exemple. Et puis sinon y'a des gens comme moi qui se prennent vraiment la tête pour rien.

Pendant ce temps là, Sabri était dans le tram en direction de sa cité depuis déjà un bon moment. Faut dire que le quartier de riche de Méhdna était bien loin de sa pauvre cité HLM..

Décidément tout les opposait réellement.

Oui c'était lui "le ptit gars" qui avait ramener les cours et les exercices jusque chez Méhdna. Pourquoi ? Lui même ne savait pas.. Pourtant dans le tram il ne pensait qu'à elle. Elle n'avait rien à voir avec l'homme qu'il avait vu devant la grille du bâtiment..

[ flashback :

Il commençait à neiger, le froid frappait contre sa peau depuis déjà une quinzaine de minutes mais Sabri réfléchissait à comment passer cette "putain de grille". Plusieurs de ses ex-conquêtes habitaient là, voilà comment il savait où elle habitait, plusieurs fois il l'avait vu rentrer ici. L'idée d'escalader lui était vite sortie de la tête lorsqu'il remarqua le petit encadré écrit "résidence sous surveillance". Une lueur d'espoir illumina ses yeux lorsqu'il vit un homme s'approcher.

- Excusez moi, vous connaissez Méhdna ? Elle habite ici jcrois..
- Ouais c'est ma fille, c'est pour quoi ?
- Elle était pas là la semaine alors j'suis venu lui passer les cours..
- Ah ouais, merci pour elle jlui donnerai.
- De rien m'sieur.

Wah, il rigole pas quand ça parle de sa gamine lui, pensa Sabri.

Fin du flashback. ]

En effet, Kader ne rigolait absolument pas quand il s'agissait de sa fille.

Il avait les yeux verts et Méhdna avait les yeux marrons clairs, il était clair de peau et elle était matte. Sabri alluma une cigarette dès qu'il descendit du tram, puis continua à réfléchir.

- Oh et puis jmen bats les couilles c'est pas mes affaires, j'ai du khaliss à faire, pensa-t-il fortement en jetant son mégot au sol.

Le père de Méhdna, Kader, entra dans la chambre de sa princesse, voir si tout allait bien, voir si elle allait bien déjà, mais il l'avait trouvé endormie sur son bureau.. Il ria silencieusement un moment avant de la porter et la mettre dans son lit, elle se lèvera quand elle aura faim pensait-il. Kader redescendit aussitôt au salon et s'empressa d'aller caliner sa femme. Il la garda un moment près de lui, en repensant à leur histoire. Pour avoir Meriem, sa femme, Kader avait du se battre..

Et il n'avait pas de limites lorsque ça concernait ceux qu'il aimait.

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant