40 > Parce que je suis une légende..

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Dans la peau de Sabri.

J'rentre de cinq jours plus fatiguant que reposant et j'avoue être parti dans une optique de vacances donc forcément j'reviens un peu déçu, j'm'attendais pas à ça, ou sinon c'est qu'on a pas la même définition du mot vacances..

On est rentré du Liban complètement lessivé que ce soit moralement, mentalement ou physiquement sans vous cacher que le plus fort c'était quand même niveau mental et moral parce que j'vous cache pas qu'elle était dure à supporter.. C'est vrai qu'elle était pas forcément prête pour savoir que l'Etat de son pays avait démoli son bidonville avec des gens encore présent dedans pour y faire un hôtel mais c'est la peine d'être relou ca ? Ajoutez ça à sa Mini rayée dans tous les sens, la fatigue et aussi l'appart retourné comme du n'importe quoi sans oublier le fait qu'on s'est disputé et que du coup elle était partie chez ses parents. Tout ça c'est pas vraiment c'que j'appelle un retour en beauté t'as vu.. Y'a un peu de tout qui m'est arrivé dans la gueule en même temps, puis j'suis de nature impulsive alors quand ça craque ça craque sévère même si la plus part du temps j'essaie de prendre sur moi avec elle.. Mais honnêtement, partis comme on était la dispute elle était obligatoire, c'était vraiment inévitable, depuis le Liban elle est pire qu'à cran et faut dire c'qui est, l'autre folle avec son mare de café là elle a rien arrangé du tout si c'n'est que d'rendre Méhdna encore plus parano qu'elle l'était déjà. Ça faisait trop pour nous, ah ouais c'était vraiment trop d'un coup, trop à supporter en trop peu d'temps pour de petits esprits sous pression comme les nôtres.

Bref j'ai sonné chez la voisine du dessus et aussi celle du dessous elles ont rien vu rien entendu, bizarrement l'inverse m'aurait bien étonné.. *souffle* Chienne de vie.
J'sais pas si ça fait très viril de dire que sur le coup moi aussi j'ai flippé mais honnêtement c'était le cas. C'était pire que d'la folie il était complètement atteint le type, niveau bargerie il est sacrément au placé cet enfoiré, y'a plus d'espoir à miser sur lui la folie l'a rongé jusqu'à l'os, c'est un danger pour la société, pour le monde entier et même pour lui même il pourrait représenter un danger j'crois carrément.

Pour ce qu'il reste - ou du moins pour le peu de choses entières - d'mon appart ça vaux pas la peine de vouloir sécuriser et puis apparemment fermé à clé ou pas on arrive quand même à rentrer et à fouttre le dawa donc j'pars directement - j'dirais même instinctivement - prendre la route direction chercher ma femme sans vraiment faire attention au bordel chez moi. J'roule assez vite, même si des fois ça m'arrive de flipper j'reste un homme, j'aime être au volant et j'aime la vitesse..

Point de vu extérieur. > C'est l'histoire d'une vie [...]

Méhdna, énervée comme jamais, ne tenait pas en place et faisait les cent pas dans la pièce qui autrefois était sa chambre.. Elle s'allongea sur son lit en soufflant bruyamment et décrocha à son téléphone qui ne faisait que de sonner depuis déjà une dizaine de minutes.

- Quoi ?! dit-elle agressivement
- Pourquoi tu m'répond comme-ass ? répondit Sabri
- *soupire*..
- Excuse moi.
- Non, c'est moi, pardon..
- *petit rires* Tu.. Tu descends ? J'suis en bas
- J'arrive..
- Jtattends
- Sabri ?
- Ouais ?
- Je t'aime omri..
- J't'aime aussi bébé.

Chacun avait raccroché le sourire aux lèvres sans pour autant savoir de quoi seraient faites les minutes à venir..

Younes avait certes rayé la voiture de Méhdna et retourné son appartement en sans dessus dessous il n'avait pas épargné la voiture de sa cible principale : Sabri. C'était sa manière d'approcher son but qui était d'avoir Méhdna pour lui en éliminant son potentiel obstacle mais aussi un moyen de se venger de ce qu'avait voulu faire Sabri.
Pour ce fait Younes avait alors trafiqué le moteur de la voiture allemande du bel homme en y ajoutant un coupe-circuit qui empêcherait une partie du moteur de fonctionner et l'autre non ce qui mettrai le feu à la voiture immédiatement. Ayant volé le double des clés du bolide pendant son infraction, il était en totale possibilité de verrouiller les portières depuis l'extérieur.. Encore une fois Younes avait tout calculé au détails près pour que tout soit parfait comme il l'avait voulu. Cette fois-ci pas besoin de plan de secours, c'était impossible qu'il échoue..

Caché derrière un buisson il n'attendait qu'une chose : que Sabri mette le contact de la voiture en marche.

Younes n'eut pas à se faire prier longtemps car dès qu'il vit une lumière dans l'entrée il se rapprocha du portail de l'immeuble pour que sa princesse n'ai pas à marcher beaucoup et c'est à ce moment là que Younes s'empressa de verrouiller les portes et d'enflammer la voiture.

Méhdna qui venait de descendre les poubelles vit un nuage de fumée pas possible dans l'allée et se demanda ce qu'il s'était passé.. Elle eut une longue seconde d'incompréhension lorsqu'elle vit les pompiers puis elle se mit à courir jusqu'à la voiture de Sabri carbonisée qu'elle avait reconnue grâce aux gentes.. Elle porta ses mains à sa bouche lorsqu'elle vit les pompiers le sortir de la voiture. Il était là, la peau brûlée à en être méconnaissable, mais elle le reconnu grâce à la chaînette qu'il portait au cou.

La vue brouillée par les larmes, Méhdna regarda autour d'elle et elle se mit à pleurer. Elle pleurait à en suffoquer, puis elle se mit à hurler. Elle hurlait sa douleur face à tout ça, elle venait de comprendre qu'elle l'avait perdu, qu'elle venait de devenir veuve, que c'était fini, qu'elle ne le reverrait plus jamais et ce dès qu'elle vit un drap blanc recouvrir son visage abîmé par l'accident..

Un peu plus haut, au sommet d'un arbre précisément, Younes regardait la scène satisfait de voir que son plan avait fonctionné sans bavures. Le malheur des uns a toujours été le bonheur des autres et ce sans exception..

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant