36 > Retour aux sources.

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Départ pour le Liban.

Tout s'était assez bien passé à l'aéroport, de l'enregistrement des bagages à l'attente pour embarquer en passant par la vérification des kilos de nos valises.

Assise au fond de mon siège de Première Classe, tenant la main de mon cher et tendre époux, j'attendais avec impatience le décollage. J'étais pas spécialement pressée d'arriver mais j'avais simplement dans la tête l'idée que plus vite on partait plus vite on reviendrait, et ça c'était exactement ce que je voulais : revenir au plus vite. Pourquoi y rester toute une décennie ? Personnellement j'avais pas vraiment envie de m'éterniser là-bas, je trouvais déjà que cinq jours c'était beaucoup trop et qu'un simple week-end aurait suffit, mais vous connaissez Sabri..

Ces quatre heures de vols allaient être les plus longues de ma vie puisqu'il s'était endormi juste après le décollage et que j'étais bien trop anxieuse pour pouvoir fermer l'oeil et trouver le sommeil. J'avais donc sorti mon crayon ainsi que mon callepin de mon sac et je dessinais en m'inspirant de ce que je pouvais voir à travers le hublot. C'est dingue comme la nature est belle, comme le monde est beau.. C'est dingue comme vu de haut tout semble si minuscule et sans importance..

Lorsque l'avion avait pris de l'altitude jusqu'à se retrouver dans les nuages c'était tellement beau que j'en était émerveillée. On ne parlera jamais assez de la beauté des nuages. Cette fausse conception de douceur qu'on lui attribue et son association au coton viennent de connotations enfantines, car qui pourrait imaginer que cette jolie masse blanche n'est autre que de la simple vapeur d'eau ?

Malgré moi j'avais finit par m'endormir et je m'étais réveillée au moment de l'atterrissage. Sabri était réveillé depuis peu sûrement car il ne bougeait pas avant que je lui susurre qu'il fallait qu'on y aille comme un enfant mal réveillé. Il attrapa nos bagages à main avant que l'on sorte de l'avion et on venait à peine d'avoir mis les pieds au sol que la chaleur venait de nous mettre une claque remarquable.

- Bordel il fait chaud chez oit ! lança Sabri
- Au Maroc il fait -30 peut être ? demandais-je
- Nan mais au moins psychologiquement j'y suis préparé, là j'suis légèrement pris au dépourvu tu vois
- *rires* C'est sur le terrain qu'on apprend baby..
- *rires* Toi même t'es surprise c'est ça ?
- *rires* Disons que la chaleur a fait parti des choses que j'ai oublié..

On avait bien du attendre une heure - si ce n'est pas deux heures ou plus - pour pouvoir récupérer nos valises et sortir de l'aéroport. L'attente qui avait été potentiellement longue pour deux valises de taille moyenne avait bien énervé Sabri - n'étant pas une personne de nature patiente du tout - qui alluma une cigarette dès qu'on était sorti de l'aéroport.

Je regardais autour de moi en me projetant le plus loin possible dans mes souvenirs, je scrutais les moindres petits détails susceptible de me rappeler quoi que ce soit, chaque immeuble, chaque enseigne, chaque boutiques, mais pour l'instant je n'avais rien qui me revenait.. Enfin pour cet endroit là du moins. Lorsque Sabri avait jeté son mégot, j'avais directement appelé un taxi qui passait par là pour qu'il nous emmène jusqu'à l'hôtel où nous avons réservé. Le trajet avait vite était fait, mais pareil rien ne me revenait non plus..

Pour parler de l'hôtel il était particulièrement beau avec un accueil chaleureux, la suite que l'on avait réservé donnait une vue sur la capitale, sur le coté riche de la ville. Le personnel tentait de satisfaire tous les clients comme ils pouvaient et étaient toujours souriant, c'était le point positif qui avait l'air d'avoir enfin détendu mon mari..

- T'as fini de faire la gueule c'est bon ? demandais-je en m'affalant sur le lit
- J'fais pas la gueule mais vas-y deux heures pour deux petites valises voilà quoi ça me gonfle moi perso, j'sais pas organisez vous les gars
- *rires* Ohlala toi et la patience c'est vraiment un combat perpétuel, y'a rien à faire t'aime pas t'aime pas quoi
- *rires* Tu le sais déjà..

Point de vu extérieur. > Fais pas l'barjo, les vrais fous sont à l'hôpital.

Pendant ce temps là, à Marseille.

- Donc là, si je comprend bien, le Parigo descend jusqu'ici me ramener un raclo en sale état et c'est à moi de le faire disparaître fada ? demanda-t-il en tirant sur son joint

Emre finissait son verre de Tequila et ajouta en rigolant :

- J'pensait que t'aurais les couilles de l'faire.. Tant pis gars.
- J'ai les keufs au cul enculé, tu m'connais pas ou quoi ? J'ai peur de qui moi hein ? dit-il en serrant les dents
- Les keufs ? J'men occupe.
- *souffle* Tu m'file combien ?
- *sourire* Tu veux combien ? renchérit Emre

En face d'Emre se trouvait tout comme lui un baron de drogue nommé Athem. Même si les deux étaient la plupart du temps en guerre par faute d'accord sur certains points - ou par simple concurrence - , il pouvait arriver en cas de "galère" que leur forces s'unissent ou encore qu'ils se rendent service. On pourrait d'ailleurs facilement croire que les personnalités de nos deux hommes ont été dupliquées tant elles se ressemblent.. Néanmoins Athem était redevable à Emre, et ce depuis que ce dernier lui avait évité la prison.

Ce soir là, une soirée avait été organisée dans le sud de la France chez une ancienne conquête d'Emre, connaissant Athem et son amour pour ce genre de soirées alcoolisée, il avait décidé de s'y rendre afin de lui expliquer le plan.

- Tu me fais un coup de folle ? demanda Athem une coupe de champagne à la main
- *rires* J'te l'ai déjà faites à l'envers ?
- *rires* Tia intérêt que non !

La fête battait son plein, Emre n'avait pas décollé du bar alors qu'Athem lui était déjà à une autre table avec une blonde pulpeuse sur les genoux. Emre réfléchissait maintenant à comment allait-il faire pour éloigner les policiers de ses affaires, mais une voix familière l'avait interrompu dans ses pensées :

- J'pensais pas que La Masse se donnerait la peine de venir..

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant