05 > T'es pas un objet mais bon t'es à moi !

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Dans la peau de Méhdna.

Plus les jours passaient plus je m'entendais avec Sabri. C'était bizarre, parce qu'il savait rien de moi à part mon nom, mon prénom, mon âge, et moi c'était pareil pour lui.. Et puis finalement un soir on s'est tout déballé.

[ flashback :

J'étais au téléphone avec lui, on parlait un peu de tout et puis on en est venu à ce sujet..

S- Méhd' ton accent tu le tiens d'où enfaite ?
M- C'est que maintenant que tu mdemande mdr ?
- J'osais pas mdrr
- Du Liban
- Nan dis wAllah ?
- wAllah c'est vrai
- Et t'es libanaise 100 % ??
- C'est compliqué on va dire
- Pourquoi ?
- J'suis adoptée donc normalement oui, mais j'ai grandi avec les cultures maghrébines si tu veux
- Ah ouais.. Smeh si tu voulais pas en parler ou quoi.. et c'pour ça tu comprends l'arabe ?
- Tranquille mdr, oui voilà
- Et tes parents avec qui t'es c'est eux les maghrébins ?
- Ouais des marocains exactement
- Oh le feu tahia l'maghrib !
- Oui c'est ça, si tu veux Sab mdr !
- Bon vas-y pose une question sur moi j'vais pas faire le j..
- SABRI !!!
- C'est bon j'ai pas dit la !!
- Sal secheur t'allais le dire quand même ! Ouais d'ailleurs pourquoi t'étais pas là ?
- Le devoir m'a appelé Méhd'
- Le devoir ou l'argent ?
- Les deux en vérité mdr
- Mais t'es grave vraiment !
- C'est pour la daronne Méhd, quand elle va mieux j'arrête
- Ah, euh.. désolée..

Fin du flashback ]

Oui j'avais compris ses sous-entendu. J'avais trouvé ça vraiment courageux qu'il le fasse pour sa mère.. Et puis d'un côté j'étais septique.

Parce que je connaissais pas réellement ce milieu, de ce que je réussissais à comprendre des médias à ce sujet c'est qu'ils en parlaient comme du "grand banditisme" comme si c'était des meurtres successifs.. Et puis du point de vu de Sabri c'est pour maintenir sa mère en vie, pas pour enfreindre la loi à tout prix..

La daronne c'est le cœur de la maison, c'est l'air de nos vies, c'est notre oxygène.. Mais je sais pas.. Sabri dans un monde illicite.. Je m'y fait pas. J'aurai préféré lui donner de l'argent pour payer ce qu'il a besoin, c'est certainement pas ce qui ferait le déficit chez nous d'ailleurs, mais à tous les coups il aurait refusé.

C'est toujours dans les moments difficiles qu'on refuse l'aide des gens, qu'on demande à être seul..

Mais pourquoi ?

> Don't be gone too long.

L'hiver était entrain de se finir et Sabri venait en cours seulement de temps à autre, il était confronté à plusieurs situations et pensait faire le meilleur choix pour pouvoir toutes les gérer en même temps. C'est dingue que sa fierté puisse l'empêcher de demander et d'accepter l'aide des autres. C'est dingue, mais c'est Sabri, et Sabri on l'accepte comme il est c'est tout, sinon c'est qu'on l'déteste.

Un midi à la cafétéria j'étais partie nous chercher une table comme d'habitude et lui allait prendre les plateaux, bref j'avais fini par trouver donc j'étais installée et tout, j'étais sur mon téléphone, je l'attendais en gros, et un gars est venu s'asseoir en face de moi, donc à la place de Sabri pour faire court.

Moi - *lève les yeux de mon téléphone et le regarde*
L - C'est déjà pris ?
M - Ouais d'ailleurs la personne arrive
L - Ça aurait été dommage qu'une belle fille comme toi mange seule en vérité
M - *lève les yeux au ciel et me reconcentre sur mon portable* Salut
Sabri - Il voulait quoi lui ?
M - Savoir si la place était prise, putain viens on va manger dehors ?
S - T'es malade ou quoi j'ai pas fait la queue pour wellou !
M - Dis le que c'est parce que t'as payé ouais mdrr !
S- Aussi ouais mdr, et t'as répondu quoi à l'autre con ?
M- Que mon Sabri d'amour, le plus beau du monde, celui qui règne dans mon cœur allait venir !
S - Cherche pas, on mange pas dehors j'ai la flemme d'avoir fait la queue pour wellou.
M - C'est trop dég Sab'.

Certes à la maison on avait les moyens pour manger où on voulait, mais quand c'est bon c'est bon et quand c'est dégueu c'est dégueu, je sais faire la différence entre les deux.. Et là c'était vraiment dégueu.

Les jours passaient et la jalousie s'installait. J'appréciait pas trop les clins d'oeil de certaines meufs, il faisait pas attention je sais, mais moi si, et croyez moi, leur crever les yeux c'était limite mon plus grand souhait.

J'avais déjà demandé à ma mère si la jalousie en amitié était possible, elle m'avait dit que oui mais que ça portait légèrement à confusion, qu'il y avait certainement des pointes de sentiments amoureux dans cette relation. Elle avait finit par me raconter son histoire, enfin l'histoire d'amour entre elle et mon père plutôt.

Au départ elle et mon père ne s'appréciait pas du tout, elle était calme et lui était chiant, elle travaillait pour ses notes lui ne foutait rien et avait quand même des bonnes notes, elle était silencieuse et lui était arrogant.. Vraiment tout opposé, mais ils ont finit par traîner ensemble, ils ont été meilleur potes, ensuite ils se sont aimé, après ils se sont marié, et comme ma mère a toujours rêvé d'adopter des enfants issus de pays en difficulté bah j'suis arrivée.

Enfin bref, en passant quelques points, l'histoire de mes parents ressemble fortement à une autre que je connais bien..

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant