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23 > Quand une dispute donne mille mots et mille actes, la fierté de l'Homme choisit toujours les pires.

Elle le regarda, étonnée, stupéfaite, clouée sur place, abasourdie. C'était quoi ça ? Ça voulait dire quoi ? Elle s'était déplacée jusqu'à lui pour entendre ça ? Certainement pas. En plus d'être fatiguée, la colère venait de s'ajouter aux émotions qu'elle ressentait.

- Bah j'suis venu te parler pauvre con, pensa-t-elle au fond d'elle.

Ça devenait trop pour elle, il y en avait beaucoup trop sur ses épaules pour qu'elle supporte tout d'un coup.

- Sabri sérieux.. C'est pas une période facile.. J'deviens invivable je sais je.. C'est pas c'que je voulais..

Elle soupira d'épuisement, elle en avait assez.

Méhdna avait les yeux humides, ne voulant pas montrer sa peine devant la froideur de Sabri, elle s'arrêta de parler et laissa sa tête baissée. Quelques secondes plus tard de gros bras l'enlacèrent comme ça lui manquait tant.. Elle éclata en sanglot lui répétant qu'elle était désolée alors que maintenant c'était lui qui s'en voulait. Il l'embrassa sur le front avant de la porter et de l'emmener dans une chambre de l'appartement où il avait passé la nuit. Avant d'entrer, Sabri regarda son ami, qui lui fit signe qu'il avait bien fait puis un léger sourire s'afficha sur son visage.

Il déposa Méhdna sur le lit et s'allongea lui aussi. Un silence doux et apaisant se faisait entendre, il se retourna pour la regarder mais elle le fixait déjà depuis un moment. Ils se regardèrent dans les yeux le sourire aux lèvres avant de s'embrasser passionnément.. Ils se rapprochaient de plus en plus jusqu'à finir collés et la température montait, montait, montait.. Des soupirs pouvaient se faire entendre..

- Sabri.. Pas ici..
- Mais si ici..
- *en lui faisant un bisous* On est pas chez nous Sabruti
- *rires* Si tu crois y échapper Méhdmoche..
- *rires* Comptes-y va.

N'étaient-ils pas grandioses ? Ils se disputaient et se retrouvaient avec tout ce qu'ils avaient laissés entre parenthèses. C'était tellement beau, tellement émouvant.. Tellement.. Que je n'en ai plus les mots qui viennent.

> La grande classe.

Ce jour là, enfin cette soirée là, allait être une soirée catégorisée comme ennuyante d'après Sabri : ils étaient invités à dîner chez je ne sais quelle star de cinéma. D'ailleurs il n'avait pas envie d'y aller, seulement que Méhdna avait su le convaincre à sa manière..

FLASHBACK.

- Nan j'y vais pas !
- Mais ! Pourquoi ?!
- J'vais m'faire chier à ton truc là, elle est marrante qu'à la télé ta pote, elle est conne comme ses yeups en plus
- Sabri..
- Nan c'est mort sérieux
- C'est con on va m'accoster encore plus que d'habitude vu que j'y vais seule..
- *fronce les sourcils*
- Bah quoi ? Fallait s'y attendre.
- *soupire* On doit y être pour quelle heure ?

FIN DU FLASHBACK.

La possessivité des hommes n'est pas à remettre en question ici, tout comme le pouvoir des femmes d'ailleurs..

A dix-neuf heure quarante sept, Méhdna avait totalement fini de se préparer. Coiffée, maquillée, habillée, parfumée.. Elle était magnifique. Sabri la regardait avec admiration, elle faisait battre son coeur encore plus vite qu'en temps normal et elle était bien la seule à savoir le faire..

- Alors ? Comment tu me trouves ? lança-t-elle.
- T'es un mélange d'une bombe et d'un canon, tu vois toutes ces conneries qui explosent ?
- *rires* Merci mon chéri, c'est toi le plus beau !

En réalité il aurait préféré rester là que de subir une de ces soirées.. Certes les plats et le champagne étaient bon, mais ça n'empêchait pas le fait qu'il s'ennuyait à mourir. C'est à dire que robes et maquillage n'étaient pas vraiment son domaine.. Lui il était plutôt du genre foot, voitures et j'en passe. Il le revendiquait, c'était un homme, un vrai, qui porterait "ses couilles" jusqu'à son dernier souffle.

Cette mentalité quartier avec laquelle il a grandit ne le quittera jamais, Sabri avait été élevé comme ça, en apprenant qu'un homme ne pleure pas, qu'un homme encaisse sans dire un mot, qu'un homme n'a qu'une parole et que quoi qu'il fasse il devra toujours assumer.. D'ailleurs pour encaisser sans rien sentir, beaucoup de ses amis passent leur temps à la salle de sport. Sabri avait un fort mental - peut être pas d'acier - mais assez fort pour supporter pas mal de choses.

C'est vrai que quand on y pense, c'est fort un homme.

Ça, - cette mentalité - c'était ce que Méhdna admirait chez Sabri. Elle trouvait intéressant qu'il pense différemment d'elle, qu'il ai sa propre vision des choses.. Jamais elle n'avait vu de larmes sur son visage, elle savait, elle le connaissait : il était bien trop fier pour ça.

La fierté, la fierté, la fierté.. Chose assez puissante pour tout briser, qu'il faut apprendre à doser et à souvent mettre de côté.

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant