Ce matin là, encore une fois, elle s'était levée en larmes, en hurlant à cause d'un stupide cauchemar qui n'était sûrement que le simple fruit de son imagination.
L'ambiance avait changé chez les tourtereaux, en ce moment elle était lourde, pesante, étouffante. Méhdna devenait invivable, elle s'énervait pour un oui, pour un non et pleurait pour un rien. Sabri ne disait rien, il prenait sur lui-même, à vrai dire il manquait tellement de sommeil qu'il n'avait sûrement pas la force de réagir face à tout ça.. M'enfin connaissant Sabri ce n'était qu'une question de temps.
Bref, comme toutes les autres fois, ce matin là, elle avait encore une fois réveillé Sabri en sursaut aux aurores..
* Eh.. Calme toi, dit-il en prenant sa tête dans ses mains et en lui embrassant le front, chut calme toi.. Y'a rien, y'a rien.. Regarde moi, y'a que toi et moi ici, calme toi..
- Sabri..
* J'suis là Méhdna, j'suis là..
- Il va revenir.. J'te jure il va revenir..
* Bébé.. Même les flics le retrouve pas.. Il reviendra pas c'bouff.. Viens là. souffla-t-il en la prenant dans ses brasMéhdna était réellement paniquée, elle redoutait ce jour où elle reverrait l'auteur de ses cauchemars, de ses inquiétudes, de ses nuits noires.. Tant qu'elle ne le savait pas mort, elle redoutait fortement le come back, le grand retour de Younes. Rien que son prénom arrivait à faire froid dans le dos, pour elle, il était comme Voldemort, interdiction de dire son nom.
Il était pas effrayant Younes, en réalité, il était gentil et tout le monde le savait, son problème c'était qu'il était fou, c'était sa folie qui donnait des sueurs froides parce que personne ne savait de quoi il était réellement capable..
Plus tard dans la journée, Sabri avait décidé de rendre visite à son meilleur ami, histoire de décompresser. Il avait mis le sujet de Younes en stand-by car il avait passé une sale journée, rien que le fait de penser que Younes puisse encore s'approcher de la femme qu'il aime l'énervait au plus au point..
- Wesh enculé on t'voit plus !
* Et toi sale bâtard à croire tu sais pas où j'habite, rétorqua Sabri en rigolant
- Bah.. C'est à dire que.. J'pas trop envie d'arriver si t'es en pleine action avec madame, ajouta-t-il en éclatant de rire
* *rires* T'es con la vie d'ma mère !
- Nan mais sans déc c'est ça qui t'fait les cernes là ? Elle a pas une soeur ? Présente mec moi aussi j'veux passer des bêtes de nuit fait pas l'feuj !
* Déjà si elle t'avait entendu dire "feuj" *rires* j'ose même pas imaginer les rafales que tu vas te prendre dans la race mon gars
- Enculé t'as pas nié ! Alors, dar ou pas ?
* Vas-y toi tu crois être en couple c'est baiser matin midi soir ou quoi ?
- *rires* C'est l'idée !
* *rires* Ferme la la tête de oim !
- *rires* Quand j'vais faire tourner au quartier que Sabri c'est devenu le plus grand loveur de tout Paname.. Ça va faire dehek du monde !Sabri riait et il en avait bien besoin, l'ambiance lourde qui pesait chez lui laissait à prévoir de forts éclairs. Mais comme on dit après la pluie le beau temps..
Enfin, ou peut-être pas.
Dans la peau de Méhdna.
Une heure. Une heure que j'attendais l'arrivée de monsieur et qu'il ne pointait pas le bout de son nez..
Je regardais l'heure sur ma Festina : vingt heure et quarante trois minutes, voilà à quelle heure il avait mit sa clé dans la serrure.- T'étais où ?
* Quoi j'étais où ?
- *en me levant* Bah regarde l'heure, presque vingt et une heure, alors t'étais où Sabri ?
* J'rêve ou tu m'flique là ?
- Quoi j'te flique ? J'te demande où t'étais ! Quoi ?! C'est dur à dire que t'as été aux putes ?!
* *en se mordant le poing*
- *rire ironique* Ahhhhh bah voilà on y vient, monsieur se vide les couilles pendant que je l'attends !
* Tu m'les casses ! T'entends ?! TU M'CASSES LES COUILLES ! Déjà que j'supporte tes crises à cinq heure du sbah et tes putains de saut d'humeurs de MERDE ! J'vais pas EN PLUS m'faire fliquer et supporter tes conneries quand j'rentre claqué du taffe à cause de ta putain d'gueule !
- Sabri je...
* NAN ! Sabri il est gentil mais là putain la vie d'ma mère j'en ai putain d'marre. JE DORS PAS ASSEZ POUR TA RACE ET TU M'LES CASSES ENCORE ? TU M'LES CASSE LE MATIN ET L'SOIR T'EN A PAS MARRE ?!Là.. Là il était fâché. Et il était parti en claquant la porte. J'étais sans voix. Il m'avait crié dessus pour la première fois, et c'était la première grosse dispute.. La première fois où il était tellement énervé qu'il allait dormir ailleurs qu'à la maison.. Et tout ça à cause de moi.
Quand il avait claqué la porte j'avais pleuré.
J'avais pleuré parce que je voulais qu'il reste. Je pensais même pas tout ce que j'avais pu lui dire, mais je.. J'avais peur. Peur qu'au lieu de s'en prendre à moi Younes s'en prenne à lui..
Et sur le coup j'avais peur qu'il aille vraiment aux putes.
Qu'est ce que je pouvais être bête et maladroite.. C'était incroyable. Il avait pas été méchant, il avait dit la vérité, il prenait beaucoup sur lui et je m'en rendait pas compte..Ce soir là j'avais laissé l'orage passer, il avait fait de gros ravages, certes, mais le beau temps allait revenir..
Il le fallait, pour mon bien, pour le sien, pour le notre.
VOUS LISEZ
Aussi loin que nous emportera le vent.
Romance« Je t'aime et je t'aimerai et ça comme personne ne t'as jamais aimé. Et je sais que toi et moi on ira loin.. Aussi loin que nous emportera le vent. 🥀 »