27 > Say my name, say my name..

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C'est vrai que nos parents étaient pas trop d'accord - voir même pas du tout - pour le fait de payer une organisatrice de mariage, surtout quand ils ont su le prix mais c'était notre choix. Franchement on en pouvait plus de s'engueuler pour des petits trucs, ça partait en cri pour des numéros mal notés des fois et sérieusement au rythme auquel on allait on était parti pour se détester avant même de s'être marié, c'était l'horreur totale, on fonçait tout droit dans le divorce.

Pour faire une pause sur les préparatifs je peux vous dire que j'étais fière de ma vie, de là où j'en étais. J'avais le job de mes rêves, je côtoyait des Cotillard, Bekhti, Nakache et la compagnie.. C'était un peu comme du social, mais de luxe. Parce qu'il suffisait pas de maquiller en fermant sa gueule, sinon le client s'ennuyait, et c'est vrai que des fois je pouvais apprendre des choses plus surprenantes les unes que les autres selon la personne. Bref, je disait j'avais le travail plus que parfait, j'avais l'appartement de mes rêves et aussi un copain merveilleux, le meilleur de tous.. Mon copain que j'avais depuis mes 19 ans et avec qui j'allais me marier dans quelques semaines..

A vingt-quatre ans seulement et cinq ans de relation derrière il a su prendre l'initiative.. Cette initiative qui fera de moi une femme, une vraie. Cette initiative qui fera de moi une femme heureuse, qui fera de moi sa femme d'ailleurs. J'allais enfin porter son nom, j'allais enfin devenir sienne..

C'est vrai que ça avait pas toujours été l'amour fou entre nous parce qu'anciennement Sabri était quelqu'un de réellement insupportable. C'était l'arrogance incarnée.. Au lycée et début de fac spécialement, on lui pardonnera pour le collège en disant qu'il faisait son intéressant. Sabri était beau, il le savait, lui même s'aimait, il en faisait tomber plus d'une au sol ne serais-ce qu'avec un sourire et il en jouait.

C'était le charmeur de ces dames, le gros chieur du fond de classe.. C'était un personnage intelligent, qui pouvait être marrant mais qui était surtout chiant et arrogant.

Un jour, il est arrivé à la fac les yeux cernés comme pas possible, et là, c'était le début du changement. Il se faisait discret le petit, on l'entendait plus vanner toute la population, on le voyait plus draguer à tout va.. D'ailleurs le peu de fois où il venait on le voyait juste essayer de prendre ses cours comme un élève à bout c'est tout. J'avais compris moi, qu'il avait été marqué par la vie, ça se voyait sur son visage.. C'était la fierté qui l'empêchait de parler, c'était elle - la fierté - qui lui cousait la bouche.

Moi ? J'étais une fille parmi tant d'autres que ce soit au collège, au lycée ou même à la fac. J'étais "la bizarre" "la relou" "la chelou" parce que je parlais que pour envoyer chier les gens, autrement le son de ma voix se faisait aussi tout aussi rare que celui d'un mort..

Point de vu extérieur. > Les fleurs du mal.

Il est vrai que Méhdna ne parlait que très rarement car elle avait les mots mitrailleurs.

C'était l'élève rejetée, la fille que personne n'aimait. Pourtant elle était belle mais c'était sa façon de s'habiller qui déplaisait. Elle avait un style particulier sortant de l'ordinaire et qui lui allait potentiellement bien.
Elle a toujours été solitaire dans l'âme, Méhdna faisait partie des rares personne qui aimaient la solitude.. Enfin, jusqu'au jour où elle s'était liée d'amitié avec Sabri. Dès lors, il avait pris une place énormément importante dans la vie de Méhdna. Tellement importante qu'elle ne voyait que par lui et ne faisait plus attention au reste.. Chose qui se produisait toujours à l'approche de son mariage, et pourtant..

L'amour rend aveugle mais la vigilance rend la vue. D'un jour à l'autre tout peut basculer, la roue peut tourner, les rôles peuvent s'inverser et les riches peuvent devenir pauvre comme les pauvres peuvent devenir riche..
D'un jour à l'autre tout peut changer, ton passé peut te rattraper et les problèmes peuvent refaire surface.. Méfiance, rien n'est jamais acquis car lorsque l'on a quelque chose on peut toujours le perdre.

Le mal est une fleur que certains cueillent sans s'en rendre compte.. L'absence de bonheur a rendu leur coeur dur tel de la glace. Ils pensent aimer mais ne provoquent que le mal autour d'eux.. En réalité, le sentiment d'amour qu'ils pensent éprouver n'est autre qu'une illusion parce qu'ils sont incapable d'aimer.

La seule chose qu'ils aiment c'est le mal et lire la souffrance dans les yeux des autres, sauf qu'ils ne le savent pas et c'est là qu'est le problème. Aimer voir le mal et faire du mal sans réellement le savoir porte un nom, qui peut être considéré comme une maladie mentale.. La manière qu'ils ont d'analyser les comportements des gens est remarquable et très précise tel que s'ils avaient pu ils auraient été capable de reproduire ces personnes dans un identique parfait.

Ces caractéristiques antisociaux sont difficiles à reconnaître car le malade prépare son coup bien avant, il sait comment entrer dans la vie de sa cible et éventuellement comment en sortir. Tout est calculé à la seconde près de façon à prévoir des plans de secours..

Ils sont comme des nuisibles, on pense s'en débarrasser mais ils ne s'en vont jamais, ils disparaissent mais reviennent toujours plus grands, toujours plus forts.

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant