J'allais en cours et je retournais chez moi, c'était assez lourd comme train de vie.. Et puis comme Sabri travaillait bah moi j'me retrouvais seule à la fac.
Enfin seule, pas totalement.
Je m'étais fait un pote de galère, un petit marocain, Younes.
On délirait bien ensemble, il était un peu bizarre, mais il faisait rire. On aurait dit qu'il me connaissait avant de me connaître.. Il prévoyait mes réactions, connaissait mes mimiques. Ça pourrait faire froid dans le dos mais en fait non, c'est Younes, il examine tout, il calcule tout, il paraît psychopathe mais il ferait pas d'mal à une mouche, en fait faudrait le connaître pour comprendre. Il est pas trop du goût de Sabri, il dit qu'il a une tête de mec fourbe, qu'il est trop bizarre pour être normal et que dès qu'il pourra il me fera un coup à la Scapin. J'crois pas vraiment Younes capable de ça, j'crois surtout qu'il est jaloux Sabri, ça le gêne qu'un autre s'approche de moi.
*téléphone* > Sabromri.
« Moi * Doudouuuuu
Lui - *rires* bien ?
* Ouais et toi?
- Ça va.. Tu finis à quel heure demain ?
* 19h mais après je vais à la bibliothèque avec..
- Avec le déréglé mental là ?
* Sabri !!!
- Quoi ?
* Devient pas méchant comme ça il comprends pas les cours.
- Bah il a cas s'payer une prof ! Qu'est ce qu'il fout là-bas s'il comprends rien ?! Il a cas changer d'fillière ! Il s'trouve un truc ou j'sais pas moi mais il laisse ma meuf !
* Mais t'énerve pas !
- Si j'm'énerve ! Tu l'vois plus que moi normal que j'm'énerve !
* On peut s'voir après Sabri arrête tes scènes là..
- Nan c'est bon tant pis. J'irai passer la soirée chez un pote. »Il venait d'me raccrocher au nez.
Il m'avait vraiment raccroché au nez parce que j'allais à la bibliothèque avec Younes, c'est grave. C'était plus que grave, c'était abusé. J'allais aider un ami en galère j'voyais pas du tout où était le problème. Ça m'énervais de me prendre la tête au sujet de Younes avec Sabri parce que c'était répétitif. Il l'aimait pas, je le savais et j'avais compris d'ailleurs, mais il pouvait faire un effort de temps à autre. C'était qu'un simple ami de cours que j'aidais partiellement ça pouvait se comprendre ça ? Avec Sabri les hommes ont toujours des arrières pensées..
Et c'était pas faux.
Point de vu extérieur. > Y'a des fous partout.
Injuste la réaction de Sabri ? Non du tout.
Il venait de passer du premier plan au tout dernier, tout ça pour un espèce de "déréglé" comme il le dit si bien.
Il n'avait pas tort.
Younes était déréglé mentalement, cupidon l'avait surpiqué de flèches.. Il était fou. Fou d'amour. Tellement emporté dans ses vagues de sentiments qu'il ne différenciait plus le bien de mal.. Dans sa tête tout était justifié par l'amour qu'il portait à Méhdna, pour lui tout était normal. Pour Younes, la suivre jusque chez elle n'était pas un délit, faire des photos à son insu non plus, alors pourquoi ne pas arriver au bout de ses idées ?
Je n'sais pas si on pouvait réellement appeler ça de l'amour finalement, ça ressemblait plus à de la folie en réalité. Folie démasquée par Sabri mais ignorée de Méhdna.Que c'est triste.
En sortant des cours c'était direction la bibliothèque universitaire pour Younes et Méhdna, une fois de plus il allait faire semblant de ne pas comprendre jusqu'à la fermeture pour passer du temps avec elle, mais cette fois ça allait être différent. Cette fois Younes avait tout prévu, encore plus que d'habitude. Il avait tout planifié par secondes, minutes, heures, et si tout se passait comme d'habitude dans les alentours de 21h elle sortirai de la bibliothèque passer un appel à Sabri. Elle rentrerai 10 minutes plus tard légèrement énervée, et si ce n'était pas le cas, Younes avait un plan B et après le plan B il y avait la roue de secours. Sa roue de secours c'était la violence. Il eu raison de tout prévoir, ça risquait d'être plus compliqué que ce qu'il avait imaginé..
Ce soir là, Méhdna n'était pas trop d'humeur. C'était la énième dispute entre elle et Sabri au sujet de Younes, et il était vrai qu'elle le voyait beaucoup plus que son copain. Aux alentours de 21h elle imposa une pose, elle voulait appeler Sabri, il fallait qu'elle l'appelle. Elle ne parla que très peu avec car Younes arriva derrière elle. Surprise, elle laissa son téléphone tomber dans l'herbe encore en ligne avec son homme, et se crispa. Il se mit devant elle et laissa la tête de la jeune femme cogner contre le mur quand il la plaqua contre celui-ci.. Elle tenta de se débattre mais il la tenait bien fermement, elle était prise, prise au piège. Elle pleurait à chaudes larmes, elle tentait de l'amadouer, de le prendre par les sentiments.. Younes était dans son élan, il n'avait que faire des pleurs de Méhdna, ils ne les entendaient pas.
D'une main il étrangla légèrement la jeune femme, en approchant ses lèvres de celles de la jeune fille pour enfin les coller contre celles-ci. Lorsqu'il vit qu'elle ne répondait pas à ses baisers il resserra son étreinte au niveau de son cou, se décollant de son corps tout en la regardant dans le blanc des yeux.
A l'autre bout du fil Sabri qui ne comprenait pas pourquoi il entendait Méhdna crier au loin, sortit de chez son ami en furie et prit la route sans se soucier de quoi que ce soit d'autre. Dans sa tête la priorité c'était Méhdna. Là, il avait peur, peur qu'il lui arrive quelque chose, il avait peur pour elle, pour l'élue de son coeur.
Il avait raison d'avoir peur, moi même j'avais peur pour elle.
Younes était dangereux et il ne contrôlait plus la situation, comme si tout ses plans venaient de s'effacer de sa tête. Lui aussi était pris au piège, mais à son propre piège, il s'était eu tout seul, c'était le serpent qui se mordait la queue. Lorsqu'il vit qu'elle tenait mal sur ses jambes et qu'il ne pouvait rien faire d'elle, il la lâcha violemment au sol et utilisa son plan de secours : la violence. Si peu crédible qu'il soit il la frappa avec amour, il la frappa au visage, aux seins, au ventre, aux jambes. Aucune partie de son corps n'y échappait. Il l'avait frappée comme jamais personne n'avait frappé une femme, comme jamais personne n'avait frappé quelqu'un d'autre d'ailleurs. Il frappait au poids des sentiments qu'il ressentait..
Haine, rage, amour, colère.
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Aussi loin que nous emportera le vent.
Romance« Je t'aime et je t'aimerai et ça comme personne ne t'as jamais aimé. Et je sais que toi et moi on ira loin.. Aussi loin que nous emportera le vent. 🥀 »