17 : Lucifer

539 86 166
                                    

(PS : je veux pas vous mettre l'eau à la bouche, mais c'est dans le top 3 de mes chapitres préférés, donc j'espère que vous allez aimer aussi. Bonne lecture !)

***


Autant dire que le lendemain, huit heures, je ne me presse pas pour aller à la patinoire. Zihao parait également renfrogné, et finalement, son air se décompose un peu plus quand on arrive, et que l'on découvre l'équipe au complet : en plus de nos coaches, Hans nous attend bras croisés sur la poitrine, et Ulrick et Freya sont de la partie, mais probablement parce qu'ils doivent patienter le temps que leur entraîneur ait fini de nous passer un savon.

— Bon, deux minutes de retard, rétorque Hans.

Quoi ? Même Ulrick n'en aurait pas fait de cas. Je retiens de souffler ou faire une remarque. Je n'aime pas ce coach, mais je sais que c'est réciproque.

— Bien, vous savez pourquoi on vous convoque, déclare Katrina.

— Oui, je réponds pour nous deux.

— Mais qu'est-ce qui vous a pris ? Sérieusement ? crie Jones.

— On ne savait pas qu'Aske allait partager la vidéo sur les réseaux sociaux !

— Ce n'est pas ça le problème ! s'emporte Hans. Le problème, c'est que vous livrez à votre adversaire votre programme des jeux olympiques ! Vous êtes stupides, ou quoi ? Depuis quand vous vous entraînez tous les deux ?

— C'est bon, il n'y a pas mort d'homme ! répliqué-je. On s'entraîne de temps en temps tous les deux, ça permet à l'autre d'également pointer nos faiblesses, il n'y a rien de mal. Vous n'avez pas à être autant sur notre dos !

— Si, on sera sur votre dos, parce qu'on est vos coaches ! Et c'est également à nous de pointer vos faiblesses ! Pas votre adversaire ! rétorque Hans. Là, vous donnez l'unique opportunité à votre concurrent de vous écraser ! Il n'y a qu'une seule médaille d'or, vous le savez ! Je n'aurais jamais dû accepter un sportif sous la bannière neutre !

— Ferme-la, Hans ! Tu ne peux pas reprocher à Zihao d'être ici !

Tous les regards se tournent vers moi. Je réalise la portée de mes mots, de leur sens agressif qui m'a emporté instinctivement, de mon irrespect total pour l'entraineur en chef. Mais c'était plus fort que moi. Hans me fusille silencieusement. Même le regard d'Ulrick en colère que j'ai pu autrefois connaître paraissait plus bienveillant.

— Je suis désolé, Monsieur Hans, intervient alors à voix basse Zihao. Je ne voulais pas vous causer autant de souci par ma présence... Je vous jure, on ne s'est entraîné tous les deux qu'une seule fois. C'était pour relâcher la pression. Ça n'arrivera plus. Je suis conscient de la chance que j'ai de patiner ici, et je ne vous causerai pas davantage de problèmes.

Hans pousse un soupir. Sans doute que lui regrette aussi d'avoir été cru, d'avoir littéralement reproché que l'on prenne un type dans le Centre, alors que Zihao est réfugié politique, que les problèmes le dépassent, et qu'il aurait été en danger s'il était resté dans son pays olympique.

Néanmoins, l'entraîneur en chef me regarde aussi. Peut-être qu'il s'attend à ce que je m'excuse aussi, que je mente également en disant que notre patinage était un accident intervenu de manière unique. Mais je refuse. J'ai peut-être été irrespectueux avec Hans, mais lui l'a été contre Zihao. Vengeance idiote, mais je m'en fous.

— Bon, si ce n'est arrivé qu'une seule fois, soupire Katrina. C'est passé, on ne va pas leur en vouloir davantage. Je comprends qu'ils essaient de décompresser.

RevalerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant