# BONUS 5. Jones : Se sacrifier

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Vous vous demandez comment Jones a su pour Morten et Zihao ? La réponse en un bonus ! :) (et vous allez encore plus aimer Jones, comme d'habitude haha). On se situe un peu avant la fameuse conférence de presse.

***

— Mon dieu, je sens venir le pire pour demain, maugrée une fois de plus l'entraineur en chef du Centre.

Je me retiens de hausser les sourcils face à mon supérieur hiérarchique. Mon collègue, Peter, ne masque pas ce même réflexe. Ça fait une heure et demie qu'on l'entend geindre et paniquer par rapport à la conférence de presse. Je le comprends, la fédération de patinage est pas mal secouée en ce moment, mais nos sportifs savent gérer. Pour ma part, j'ai répété avec Zihao pendant la semaine les possibles réponses qu'il pourrait apporter aux questions des journalistes. 

Hans stresse pour rien. Il oublie que nos sportifs sont des adultes. Ils savent gérer. Je l'ai rassuré pour Zihao. Ulrick est réfléchi et saura trouver des réponses justes. Il y a juste le problème que les questions le dépassent sentimentalement. Freya est une femme intelligente. Cynthia pourra se débrouiller, si elle tourne sept fois sa langue dans sa bouche. Elle est relativement éloignée de tout scandale, le seul problème concerne ses résultats très mitigés, et je pense qu'elle s'attend à ce genre de questions. Elle s'y sera préparée.

A la limite, celui qui peut le plus m'inquiéter, c'est Morten. Il a l'air éloigné de tout problème, mais il répond avec désinvolture. Je me souviens encore de la manière dont il s'était énervé sur Hans qui reprochait la venue de Zihao ici. Je m'étais alors douté que lui aussi était au courant de la raison de la venue du sportif asiatique, et n'avait pas supporté le ton de Hans. Le problème, c'était qu'il avait été complètement indiscipliné. Parce que ça parait évident, mais Morten Hansen est un grand sensible, même s'il préférerait ne rien montrer. Ses sentiments le touchent en plein cœur. Il prend les choses avec désespoir autant qu'avec hargne, avec passion autant qu'avec haine. Mais c'est une de ses qualités. Le voir sur la glace, c'est passer nous aussi par toutes ses émotions. Ce n'est pas pour rien qu'il est le concurrent le plus menaçant pour Zihao.

— Hans, je vais te filer de l'huile essentielle de fleur de Bach. Je donne ça à Ana quand elle a des terreurs nocturnes, ça marche pas mal, essaie Katrina.

Tu parles, il lui faudrait ingérer le flacon d'huile d'une traite et sniffer un bouquet entier pour que ça fasse effet sur notre entraineur en chef.

— Bon, je vais vous laisser parler naturopathie, je vais rentrer, ma femme m'attend, indique Peter.

— Je vais faire de même, m'exclamé-je, profitant de la situation pour échapper à notre dramaturge Hans.

Je tape ma poche, quand je capte.

Shit...

— Un problème ? me demande Peter.

— J'ai pas mes clés de voiture. J'ai dû les laisser dans ma veste, que j'ai oublié à la patinoire.

— C'est ça d'être entraineur, on a trop à penser et on oublie des choses futiles ! rigole Peter. Allez, bonne soirée, et à demain, Arthur.

— A demain, Peter.

Je me dépêche de sortir du bureau de Hans pour récupérer mes affaires. Je quitte le bâtiment central de l'administration pour me diriger vers celui à proximité des patinoires. Étant plus près de la porte du personnel servant de sortie de secours, je décide de l'emprunter plutôt que l'entrée principale.

Mon badge déverrouille la porte, et je découvre face à moi une atmosphère reposante. Dans l'obscurité de la nuit, l'immense surface immaculée de la glace reflète la lumière qui provient de l'éclairage extérieur passant par les larges baies vitrées. J'aperçois ma veste dans les tribunes malgré l'ambiance tamisée.

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