Chapitre 10: Blessures.

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Il est quand même 14 heures.

Je rentre et vais mettre mon téléphone à charger puis vais me laver les mains.

Emma n'est pas là, j'me rappelle qu'elle m'avait parlé d'une après midi shopping avec une fille de sa classe.

Manjiro non plus est introuvable dans la maison, il est sûrement avec les gars ou dans le garage qui lui sert de chambre.

Grand-père, il n'est vraiment pas souvent là, il se lève toujours tôt et passe des journées chez des vieux amis, sa vie est très mouvementée. Ça m'étonnerait même pas qu'il retrouve l'amour à son âge.

Je vais dans la cuisine me préparer à manger après avoir vu une vidéo de nourriture qui m'a donné faim, j'essaie donc de la reproduire et y arrive après plusieurs essais plus ou moins concluants.

Enfin bon, c'est délicieux.

La porte claque pendant que je lave mon assiette. Ce n'est que quand je me retourne que je vois Manjiro, Draken et Baji en tenue du Toman et affalés sur le canapé, couverts de blessures plus ou moins visibles.

Moi: Vous avez fait quoi?
Draken: On s'est battu.

Sans blague.

Moi: Mais pourquoi?

J'le cache, mais au fond j'étais assez inquiète, ils avaient beaucoup trop de sang sur les mains. J'avais peur qu'il soit le leur.

Manjiro: On a réglé nos compte avec le Rinohicho.
Moi: Oh...

C'est pas vraiment un événement qui m'a traumatisé, alors j'suis juste soulagé qu'ils n'aient pas tapé pour rien.

Baji: Ce gignol de Chifuyu répondait pas.
Manjiro: T'as dormi chez lui Rin, non?

Ils relèvent leur tête qui étaient rejetées en arrière et me regarde. Je me contente de hocher la tête.

Draken: Et il foutait quoi?
Moi: Il dormait par terre.

Ils se mettent à rire. Je vais dans la salle de bain chercher la trousse de soin et un gant de toilette mouillé puis retourne les voir. Je m'assois à côté de Ken en premier et commence à nettoyer ses mains tachées de sang.

Draken: Tu fais quoi?
Moi: Je soigne.
Draken: C'est pas la peine.
Moi: J'ai envie d'le faire.

Il se laisse finalement faire après quelques secondes de négociation veine. Je soigne rapidement ses blessures et me tourne vers Manjiro, qui lui se laisse faire sans rien dire, on dirait même que ça le rend heureux.

Quand je termine de le soigner il me fait un grand sourire.

Manjiro: Merci Riri.

J'entrouvre légèrement les lèvres et le fixe sans réagir.

Riri, c'est le surnom qu'il me donnait avant...et, on avait pas échangé de sourire depuis longtemps, beaucoup trop longtemps...

Je lui en voulais depuis quelques jours, pour tout ce qu'il m'avait fait. Mais en vérité, mon cœur est tellement heureux qu'il me sourisse et qu'il vienne vers moi.

J'ai l'impression qu'on arrive enfin à aller de l'avant.

Sans pouvoir me contrôler je le prends dans mes bras et le serre fort contre moi. Il a l'air surpris au début mais finit par me rendre l'étreinte en me serrant tout autant contre lui.

Manjiro: J'suis tellement désolé, rien n'était d'ta faute.

Il m'avait chuchoté cette phrase, mais elle résonnait comme un cri dans ma tête, elle me libérait d'un poids immense et les larmes me sont montées aux yeux, rapidement essuyée contre la veste de Manjiro.

Après quelques minutes dans cette position, je me défais de cette étreinte et le fixe. Son visage a l'air apaisé. Je lui rends le sourire qu'il m'avait fait.

J'ai enfin retrouvé mon frère , il est là, devant moi.

Je me tourne et vois Draken et Baji sourire en coin.

Je me lève ensuite et prends la trousse avant d'aller m'asseoir à ses côtés.

Je commence à le soigner sans parler, le silence de la pièce est comblé par une conversation entre Manjiro et Ken. Je sens Baji le fixer avec insistance, chacun de mes gestes se font sous son regard attentif.

Lorsque je commence a soigner une plaie sur sa lèvre, il recule sa tête de douleur, et le refait à chaque fois que je m'apprête à tapoter dessus, ce qui m'agace rapidement.

Moi: Mais arrête de bouger!
Baji: Mais ça fait mal!
Moi: Mais tu peux au moins faire semblant d'être un homme!
Baji: J'vais-

Il recule encore une fois sa tête, de ma main libre j'attrape fermement ses deux joues et les compresse pour tenir correctement son visage. Ses joues sont compressées sous mes doigts et il se décide enfin à rester immobile.

Baji: C'est le pull de qui ça?
Moi: C'est pas ton problème.
Baji: Parle.
Moi: *soupire* Chifuyu, tu vas aller l'frapper?

Il ne répond pas, je termine mon travail et range tout dans la trousse avant d'aller la ranger puis me mets en pyjama et vais dans mon lit me taper une sieste.

Je pourrais dormir le plus possible, j'en aurais toujours envie.

𝑆𝑎𝑛𝑜.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant