𝑆𝑎𝑛𝑜.

Chapitre 14: Putain.

Il soupire faiblement, et son souffle s'abat sur mes lèvres, qui étaient réellement proches des siennes. Je commence à déballer un pansement pour refermer la plaie à la lèvre.

Le trouvant beaucoup trop silencieux, je lève les yeux vers les siens, un frisson m'échappe en voyant qu'il fixait intensément mes lèvres.

Mon esprits se remplit de questions à cet instant, mais il les fait taire bien vite en posant brusquement ses lèvres sur les miennes.

Mes yeux s'arrondissent face à cette action, sa chaleur toujours contre mes lèvres et son odeur enivrante dans mes narines me font comprendre que je ne rêve pas.

Au bout d'un moment à être restée figée, inconsciemment mes lèvres commencent à se mouvoir sur les siennes, me faisant ainsi répondre à son baiser passionné.

Il se rapproche davantage et pose sa main entre ma joue et mon cou pour relever ma tête, son autre main se pose sur le comptoir, près de ma cuisse, m'emprisonnant ainsi dans ses bras.

Ses canines pointues mordillent ma lèvre inférieure et m'arrachent un faible soupir. Il appuie un peu plus sa main sur ma joue et me guide dans ce baiser. Sa langue caresse mes lèvres et je finis par entrouvrir la bouche, il finit par rencontrer ma langue et l'enroule autour de la sienne, toujours en me serrant contre lui.

Ce baiser était beaucoup trop intense et dura plusieurs secondes, voire une minute, le souffle commençait à me manquer.

Mes mains tremblantes se fraient lentement un chemin jusqu'à son torse, et de mes poings je serre son uniforme avant d'y mettre une légère pression qui lui fait comprendre que je ne respire plus.

Il finit par se détacher de moi, et colle son front au mien, sa respiration étaient aussi haletante que la mienne, même si j'étais nettement plus essoufflée que lui. Je gardais les yeux fermés, concentrant mes pensées sur ma respiration que j'essayais de réguler mais impossible, ce baiser m'avait mise dans tous mes états.

Je n'le comprends pas, mais durant cet échange mon corps avait chaud, extrêmement chaud, une boule brûlante de chaleur s'était formée dans mon bas ventre et des frissons faisaient vibrer mon corps. Ces derniers sont toujours présents, et se manifestent à chaque fois que le souffle de Baji s'abat sur mon visage.

Lentement, sa main posée sur ma joue se retire, et je l'entends murmurer un faible "putain" avant qu'une sensation de froid ne m'envahisse.

Il s'était éloigné, et beaucoup, puisque lorsque j'ai ouvert les yeux j'ai seulement pu voir sa silhouette sortant de la maison, faisant claquer la porte assez bruyamment.

Le calme revint dans la maison, et rapidement les informations de ce qui vient de se passer me remontent à la tête. Je commence à réaliser et mes yeux s'écarquillent lentement alors que mes doigts froids se posent sur mes lèvres encore réchauffées.

Il a pas fait ça...il m'a pas embrassé...

Et moi...j'ai répondu à son baiser...

Je sens mes joues rosir et mon cœur battre la chamade en même temps que la panique monte en moi.

Il m'a embrassé!

Il...il m'a fait un bisou sur la bouche!

Et il s'est barré juste après comme un voleur.

Si Manjiro apprend ce qu'il vient de se passer...il va s'énerver...il va vraiment se mettre en colère...contre moi, contre Baji...je n'veux pas que leur amitié soit brisée par ma faute...mais je n'veux pas lui mentir non plus...

Sans pouvoir me contrôler et complètement dépassée par la situation, les larmes me montent aux yeux. Des larmes que j'essuie rapidement d'un revers de la main avant de courir me laver le visage en entendant des bruits de moto s'approchant de la maison.

PDV BAJI

Je claque la porte et m'assois sur l'un des corps allongé sur les petits escaliers devant la porte d'entrée.

Je détache mes cheveux décoiffés et passe ma main dedans en soupirant.

Trop de proximité, c'était ça le problème.

On était trop proche, je ressentais sa chaleur près de moi, je sentais son parfum de vanille titiller mes narines, je voyais ses cils de bébé papillonner et je fixais ses putains de lèvres rosées et pulpeuses à quelques millimètres des miennes.

Je voulais les ressentir et pas seulement être devant elle pendant que ses doigts se baladaient sur mon visage pour me soigner, j'voulais tellement plus, j'la voulais dans mes bras, j'voulais pas la lâcher.

Et j'ai craqué.

Ses lèvres étaient douces, et sa peau aussi, elle était parfaite.

Et elle avait répondu à mon baiser. Merde c'était incroyable.

Mais putain...j'allais pas pouvoir m'arrêter si je restai avec elle, j'allais vouloir l'embrasser encore et encore sans prendre de pause.

Elle était beaucoup trop attirante, et j'ai cédé.

Et j'me suis barré.

Fais chier, mes pensées sont beaucoup trop en bordel j'arrive pas à réfléchir.

Moi: Putain...la sœur de mon meilleur pote...fais chier.