Chapitre 30: Soirée.

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Moi: T'es quand même pas sérieux?
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Je lui raccroche au nez et me lève lentement avant d'aller à la fenêtre, il est juste en bas. J'ouvre la fenêtre et sors ma tête.

Moi: *chuchote* Tu fous quoi?!

Il m'ignore et commence à escalader le mur grâce à la gouttière sur laquelle il s'appuie. Je le regarde faire, désespérée.

J'arrive même plus à être surprise.

Je me décale pour le laisser passer quand il arrive à ma fenêtre, il entre dans ma chambre et la referme.

J'allume ma lampe de chevet, laissant une lumière tamisée éclairer la pièce en plus de celle de la lune.

Moi: Sinon, une porte ça existe. Qu'est-ce qui va pas chez toi?

Il me sourit et hausse les épaules, appuyé contre le mur.

Moi: Pourquoi tu débarques à minuit passé, Baji?
Baji: J'voulais t'voir, c'est tout.

Je sens mes joues chauffer et lui tourne le dos pour qu'il ne le voit pas.

Moi: Bon ok. Mais c'est pas une raison, j'allais dormir!
Baji: Dommage.

Je suis tentée d'lui dire de repasser demain, mais cet imbécile n'écoute jamais ce qu'on lui dit alors on oublie.

Et puis, c'est pas comme si sa présence me dérangeait, bien qu'elle me déstabilise un peu.

Ses pas s'approchent de mon dos et sa main apparaît sur mon champ de vision, au-dessus de ma tête, avec des boîtiers en plastique.

Moi: Des films?
Baji: Nan, vraiment? J'étais sûr que c'était des pommes.

Je pouffe de son ton ironique, puis le regarde s'installer sur mon lit avec pon pc qu'il a récupéré pendant sa marche, il l'allume.

Je marche vers la porte et la ferme à clé, j'serai incapable d'expliquer la situation actuelle à Manjiro, papi ou Emma si l'envie les prenait de débarquer.

Parce que non, on n'est jamais trop prévisibles avec les Sanos.

Baji: À toi d'choisir, Sano.

Il aligne 3 dvd sur ma couette, attendant une réponse de ma part pour pouvoir insérer l'un des disques dans le lecteur.

Je réfléchis quelques secondes, éliminant d'office le film d'horreur pour hésiter entre les 2 films d'action qui restent dans la course.

Je finis par en choisir un au hasard, ne connaissant aucun des deux. De toute façon, c'est pas comme si j'allais réussir à tenir éveiller tout le long du film.

Il met le film dans l'ordi et laisse en pause pour s'installer. Il retire ses chaussures et son sweat-shirt, restant simplement en t-shirt jogging.

Baji: Tu viens?

Je pose les genoux sur le lit et marche à 3 pattes jusqu'à lui, avant de m'installer à côté de lui en veillant à ce que mon épaule soit bien calée.

Il démarre le film, et je laisse ma tête se poser timidement sur son épaule, concentrée sur le film je fais abstraction de sa tête qui finit par se caler sur la mienne.

Comme je l'avais prévu, je commence à somnoler en plein milieu du film, épuisée par cette journée riche en rebondissements.

Je ferme une énième fois les yeux, et sursaute quand je vois le visage du noiraud face au mien quand je rouvre lentement les yeux.

Baji: Tu dors assise.
Moi: J'suis...fatiguée...

Nos visages sont toujours aussi proches, ce qui me permet de rester un tant soit peu éveillée.

Nos lèvres s'effleurent, et je ressens une décharge qui parcourt mon corps, faisant louper à mon cœur un battement.

Il s'amuse, à frôler ses lèvres aux miennes, à en tracer le contour en secouant lentement la tête de droite à gauche sans pour autant m'embrasser, j'ai le visage relevé en sa direction et le film n'est plus qu'un bruit de fond.

Ma patience se dégrade de plus en plus, et l'envie irrépressible de sentir ses lèvres se presser aux miennes me démange.

Mais quand j'inspire et avance mon visage vers sien pour assouvir mon besoin presque vital, il recule le sien, un léger sourire moqueur aux lèvres que je voulais envelopper des miennes.

Je le regarde, les yeux grands ouverts et la bouche toujours entrouvertes, mais aucun son ne sort de ma bouche.

Voyant mon état second, il dévie et approche sa bouche de mon oreille.

Baji: On est pas en couple...

Ses lèvres effleurent à nouveau, cette fois mon oreille, m'arrachant un violent frisson qui me fait bouger la tête, je colle mon oreille à mon épaule comme si on m'avait chatouillé le cou.

Moi: Mais...

Connard.

Cette situation a l'air de le satisfaire plus que tout, et je finis par détourner le regard, les sourcils légèrement froncés et les joues gonflées.

Baji: Frustrée?
Moi: Laisse moi.

Je change de position et place un coussin entre nous, avant de fixer l'écran de mon pc sans comprendre où on en est dans le film.

Les doigts de Baji se posent finalement sous mon menton, et il me force à tourner la tête vers lui.

Baji: T'es vraiment un bébé.
Moi: Je-
Baji: Si.
Moi: Mais-
Baji: T'es un bébé.

Il dépose un baiser au coin de mes lèvres, m'arrachant à nouveau un frisson qui me fait rougir.

Il lâche mon visage, arrête le film et éteint l'ordinateur avant de le poser hors du lit. Il éteint la lampe et se tourne vers moi, qui n'avait pas bougée.

Baji: Il paraît q'la ferme où on a été s'est faite attaquer y'a 2 jours.
Moi: Attaquer?
Baji: Ouais, évidemment t'y est pour rien?
Moi: Pourquoi j'irais attaquer une ferme?
Baji: Parce que le cochon a disparu, et q'j'ai entendu des bruits bizarres dans la cabane au fond dvotre jardin, en plus du fait que Mikey est sorti avec une assiette de bouffe vers la cabane pas plus tard qu'hier.

Je le regarde un long moment, avant d'éclater de rire.

Moi: Ok! Ok! On a peut-être été à la ferme y'a 2 jours.
Baji: Et?
Moi: On a emprunté le cochon.
Baji: Vous avez volé un cochon.
Moi: Emprunté.

Il me regarde, incrédule, avant d'éclater de rire à son tour.

Baji: Putain mais vous êtes vraiment pas bien tous les deux!

On passe plusieurs minutes à rire, puis on discute d'autres choses, on parle sans remarquer le temps passer et c'est plutôt agréable. Encore une fois j'me sentais dans une bulle avec lui, une bulle où personne ne pourrait entrer...

Je pose ma tête sur mon oreiller et me cale en fonction de mon épaule blessée. Je baille en regardant Baji me fixer.

Moi: J'suis épuisée...
Baji: Tu peux dormir, j'te regarde.
Moi: Hm...elle est bizarre ta phrase...

Il rit et s'allonge à côté de moi. L'une de ses mains se pose sur mes cheveux et il me les caresse en me regardant.

Je me décide finalement à attraper sa main et à la serrer dans mienne, avant de fermer les yeux.

Moi: Bonne nuit, Baji...
Baji: Bonne nuit, Sano.

Je tiens sa main comme un doudou et m'endors en sentant sa chaleur corporel près de moi.

En y repensant, depuis qu'on est tous petits...sa présence a toujours eu le don de me rassurer et m'apaiser.

𝑆𝑎𝑛𝑜.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant