𝑆𝑎𝑛𝑜.

Chapitre 37: Colline.

Il accélère, mes mains agrippent son t-shirt, griffant son ventre au passage.

Plusieurs minutes passent sans qu'on ne parle, le silence est agréable et le vent qui fouette mon visage est apaisant.

Quand j'ouvre finalement les yeux, je remarque qu'on est clairement pas sur le chemin de chez moi.

Moi: Eh, tu vas où?
Baji: T'inquiète.

Plusieurs questions traversent mon esprit, mais je ne les pose finalement pas et garde le silence en regardant le paysage se défiler sous mes yeux pour laisser place à la campagne et la verdure.

Après une bonne dizaine de minutes, Baji finit par s'arrêter et caler sa moto avec la béquille. Il sort son téléphone et envoie un message à Manjiro, signalant qu'on ne rentrait pas maintenant.

Il descend ensuite de la moto et me fait descendre.

Moi: J'pouvais descendre toute seule.
Baji: Quand t'es sur la moto y'a plusieurs mètres entre tes pieds et le sol, Sano.

Je lui jette un regard noir auquel il répond par un sourire en coin.

Moi: Alors déjà, j'suis en talon, et-
Baji: Ça te rend juste moins petite.
Moi: ...va t'faire foutre.

Il rigole avant d'ouvrir le coffre et sortir un petit sac. Je le regarde curieusement.

Moi: C'est quoi?
Baji: Suis moi.

Il commence à avancer sur l'herbe, et comme j'y vois rien je m'accroche à son bras.

Juste parce que j'y vois rien dans le noir, hein.

On marche, encore et encore, pendant un long moment. Après plusieurs minutes il s'arrête enfin, on est au sommet d'une colline et on a une superbe vu sur Tokyo illuminé.

Mes yeux s'arrondissent et mes lèvres s'entrouvrent.

Moi: C'est trop beau...

Je continue de fixer la ville, j'imaginais pas qu'elle serait aussi belle de nuit...

Je finis par me tourner vers Baji, il a sorti un drap du sac et l'a étalé par terre avec des sacs de mes bonbons préférés.

Moi: Baji...

Il me sourit et tapote la place à côté pour que je m'y installe, ce que je fais. Je retire mes chaussures pour être plus à l'aise et pose simplement mon trench sur mes épaules en guise de couverture. Je me tourne vers Baji qui me regardait.

Il inspire faiblement.

Baji: Si j'ai arrêté d'venir te voir le soir, c'est parce que-
Moi: Manjiro te donnait des missions, Draken me l'a dit.
Baji: ...ouais. Euh...et pour Miya, c'est pas c'que tu crois...

Il me raconte, dans les moindres détails, ce qui le poussait à passer du temps avec cette fille. Et au fur et à mesure qu'il explique, je ressens de la culpabilité. La culpabilité d'avoir douté de lui.

Il voulait juste l'aider...

Baji: C'est mon ex, oui. Mais on s'est jamais aimé plus qu'en pote, c'était juste...pour essayer. Au final on pensait que c'était ambigu alors que pas du tout.

Je continue de le fixer, de regarder les moindres recoins de son visage.

Baji: J'aurais dû t'en parler, désolé. Je joue pas avec toi Rin, j'suis sérieux.

Un sourire apparaît sur mon visage apaisé, je me sens libérée d'un poids énorme.

Je lève ma tête, et écarquille les yeux quand je regarde le ciel.