𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 27.

128 12 47
                                    

Hero.

Je passe la main dans mes cheveux, en luttant contre la fatigue. Assis dans un fast-food non loin du lycée, je bosse sur le devoir de chimie.

Ces putains de questions ne sont pas difficiles, loin de là, mais dans mon état j'ai du mal à réfléchir avec ma vitesse habituelle.

Après la fin des cours, je suis allé faire quelques heures au café, avant de venir m'installer ici, et ces quelques heures ont été un supplice. Simone a recommencé à me faire des avances. Cette vieille chatte frustrée prend de plus en plus de liberté avec moi et c'est de plus en plus difficile à supporter.

Je commence à saturer sérieusement et l'idée de démissionner m'a traversé l'esprit. Mais je ne peux pas faire ça. Pas encore. J'ai besoin de ce taff, encore plus maintenant que je souhaite de me barrer de chez ma mère, et il y a aussi Peter à rajouter à l'équation. Je ne peux pas me permettre de rester sans source de revenus trop longtemps, au cas où mes recherches s'éterniseraient, alors pour l'instant je n'ai pas d'autres choix.

Je n'ai pas envie de penser à ce qui va suivre une fois que j'aurais fini le lycée, trop stressant. Toute ma vie est un stress permanent en ce moment, du coup j'ai de plus en en plus de mal à contenir mes frustrations.

Et à côté de ça, il y a des gens comme Joséphine Langford : des fils et des filles à papa qui n'ont rien d'autre à faire que de penser à la note de leur prochain examen et de faire chier les autres. Penser à la snobinarde me ramène à notre moment dans la bibliothèque, cet après-midi.

Elle m'a vraiment énervé avec ses remarques et ses sermons à la con. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'ai littéralement explosé. Je l'ai rembarré sans pouvoir m'en empêcher, et sans penser une seule seconde à l'impact que cela aura sur notre relation, et la bien réalisation de mon plan.

En vérité, je ne supporte plus que cette meuf insulte mon intelligence. Elle me sous-estime en permanence et ça me gave. De quel droit, putain ?

En général, je n'accorde pas d'importance à ce que les gens pensent de moi ; je n'aime pas la sensation de devoir « prouver » quelque chose à quelqu'un – mais à elle, si. Pour je ne sais quelle raison, je veux prouver à cette fille arrogante et hautaine que je ne suis pas le crevard sans cervelle qu'elle s'imagine.

Je ne veux plus seulement son corps, je veux aussi son respect. J'étouffe un rire. Si elle savait ce que je faisais jusqu'à encore l'année dernière pour me faire du fric, elle serait sur le cul. Nate c'était différent.

C'est mon pote alors je ne l'ai pas fait payer, en plus c'était exceptionnel. Ce jour-là il était vraiment mal. Je devrais peut-être reprendre du service, d'ailleurs. Il faut bien que mon cerveau me serve à quelque chose. L'ennui c'est que ça risque de coincer avec mon boulot, ce sera une galère pour m'organiser.

Je souffle en visant ma feuille sur la table. J'ai presque fini, mais il va falloir que je mette tout ça au propre sur mon ordi pour demain. Je prends mon portable sur la table et rédige un sms à la snobinarde :

*Envoie-moi ce que tu as déjà fait par mail*

Je clique sur envoyer et me reconcentre sur ce que j'écris. Je vais avoir besoin de ses notes pour faire un mixte. Je parie que la richarde va enrager en voyant que je n'ai pas fait usage de la politesse dans mon message. Cette idée me fait marrer. Ça risque d'être bizarre demain ; tendu, mais je verrais bien comment je me débrouille pour réparer mon accès de colère d'aujourd'hui.

En tout cas, il faut à tout prix qu'elle accepte mon rendez-vous après notre séance à la bibli demain. On a pas cours le mercredi après-midi – le reste de la journée est consacré aux activités extra-scolaires et aux élèves qui ont des options – alors c'est l'occasion idéale.

Love Lesson [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant