𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 36.

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Joséphine.

Je me mets à la recherche du tatoué, agacée par cette situation ridicule. Je ne m'étais jamais autant pris la tête avec quelqu'un et ça m'agace prodigieusement.

Ce type est incapable d'accepter les critiques sans se mettre en colère et je trouve terriblement immature de sa part. Pourquoi a-t-il fallu qu'il réagisse comme ça ? De manière si exagéré ? J'essayais juste de lui ouvrir les yeux et de lui donner un conseil. Quel mal y a-t-il à cela ? Il devrait m'en être reconnaissant car si je n'éprouvais pas un minimum de respect envers lui je ne me serais jamais donné la peine de lui dire tout ça.

Plus les jours passent et plus j'apprends à tolérer sa compagnie, comme un véritable partenaire d'étude. Je n'irai pas jusqu'à dire que nous sommes amis mais je ne le déteste pas comme au début, et c'est uniquement pour ça que je me suis permise de lui faire ces remarques. Pourquoi ne le comprend-il pas ?

Après avoir fait presque tout le tour du lycée, je trouve le tatoué assis dans la cage d'escaliers du bâtiment B, en train de fumer, les yeux dans le vague. Je descends les marches et reste derrière lui. Il parle sans se retourner :

- T'es venue me dire de ne plus jamais te parler comme ça ? Tu perds ton temps, je ne m'excuserai pas.

Je réprime l'envie de lever les yeux au ciel. Ce type est vraiment incroyable.

- Comment as-tu su que c'était moi ?

Un ange passe.

- Ton parfum "dit-il d'une voix basse, en recrachant la fumée de sa cigarette"

Je lève les sourcils. Il a reconnu l'odeur de mon parfum ? J'utilise toujours le même. L'heure verte de Kilian Paris. C'est mon préféré. Un sentiment étrange, mais plaisant, que je refuse d'identifier s'empare de moi. Je décide de changer de sujet :

- Je ne suis pas venue ici pour qu'on termine notre dispute. Certes, je n'ai pas apprécié la manière dont tu as réagi, mais si tu refuses d'entendre la vérité alors c'est ton problème. Je n'insisterais pas. Je suis simplement venu te proposer de venir travailler chez moi ce week-end.

Il tourne la tête vers moi avant de se lever pour me faire face.

- Quoi ? "lâche-t-il, incrédule"

- C'est la meilleure solution. Je ne sais pas si tu t'en es rendu compte mais chacune de nos séances de travail se termine en prise de bec "fais-je, avec un calme sarcastique" Ça ne peut plus durer. On dérange les autres élèves et c'est très gênant pour moi aussi. Il vaut mieux que nous allions travailler dans un espace, disons, neutre, plus tranquille.

Silencieux, il m'observe longuement, sa cigarette entre ses doigts.

- Quoi ? "m'énervé-je, agacée par son manque de réaction"

- Rien. Tu me prends de court, c'est tout.

Il prend une nouvelle bouffée de nicotine avant de jeter la cigarette au sol et l'écrase avec sa basket. Je pince les lèvres, désapprobatrice.

- Je sais que tu ne peux pas me blairer Joséphine, que tu penses que je ne suis qu'un crevard du Bronx, alors pourquoi tu me fais l'insigne honneur de m'inviter chez toi ? Et arrête avec ton baratin parce que je ne te crois pas. Tu n'as pas peur que je salisse tes draps de coton Égyptien avec ma crasse ?

Son ton moqueur et méprisant me tape sur les nerfs.

- C'est pourtant la vérité "déclaré-je en essayant de conserver mon calme" C'est vrai que je ne t'appréciais pas au départ mais les choses ont changé.

Love Lesson [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant