𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 6.

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Joséphine

Je scrute le sms, bouche bée. Comment ce type s'est-il procuré mon numéro ? Une rage sourde s'empare de moi en réalisant que cet énergumène s'est procuré mes coordonnées dans mon dos. Pour qui se prend-il ?! La colère et l'indignation me submerge. Je déteste que l'on se joue de moi comme ça, je ne suis pas le genre de fille à qui l'on joue ce genre de tour.

Je suis consciente que nous sommes devenus des « collègues » de travail et que dans cette optique nous allons être amenés à se côtoyer mais de là à échanger nos numéros de téléphone ? Non. Une adresse mail suffit largement, je ne sais pas comment il s'est débrouillé, mais l'idée que cet Hero Fiennes ait mon numéro m'horripile. Maintenant il va pouvoir m'appeler ou m'envoyer des messages pour m'ennuyer, pour me torturer ! Peu de personnes ont mes coordonnées, c'est bien trop personnel et je ne veux rien de personnel entre lui et moi. Que faire ? Le bloquer ? Mon père ne tarde pas à remarquer mon changement d'humeur.

- Quelque chose ne va pas Joséphine ? « m'interroge-t-il »

- Non tout va bien. Excuse-moi de l'attente.

Je lui sers son café d'une main nerveuse. Daniel me lance un regard inquisiteur mais je secoue la tête lui indiquant silencieusement que tout va bien. Cependant, c'est loin d'être le cas, je bouillonne intérieurement. Je vais devoir lui dire ma façon de penser à cet imbécile. Je ne vais pas lui faire le plaisir de répondre à son message stupide. Je vois bien qu'il s'amuse à mes dépends et le bloquer ne sera pas suffisant. Quelque chose me dit qu'il trouvera un autre subterfuge pour s'amuser avec mes nerfs.

Pauvre con !

Hero

Couché sous l'arbre de mon endroit préféré, j'attends impatiemment la réponse de la blondinette snobinarde. Ça fait déjà dix minutes et toujours rien, il faut se rendre à l'évidence : elle ne répondra pas. Je ricane.

Cette fille est prévisible, je me doutais qu'elle réagirait comme ça, comme une grosse conne qui se croit au-dessus de tout. Elle est trop fière pour me faire une réponse mais elle ne me connait pas. Ce n'est pas son attitude de gamine pourri gâté des beaux quartiers qui va me décourager. Je compte bien lui faire chier dès que l'occasion se présentera.

Je me redresse et observe les alentours. J'ai découvert cet endroit par hasard pendant que je me promenais pour fumer. Je déteste faire ça chez ma daronne, elle me prend toujours la tête. Conséquence de quoi, je dois me planquer comme un putain de fugitif, dans un endroit calme ou personne ne viendra me déranger. Une alcoolique et un amateur de Haschich dans la même maison ça ne fait pas bon ménage. C'est quand même risible que la femme qui me sert de mère me reproche mon addiction à cette merde, alors qu'elle est attachée à sa bouteille d'alcool comme d'autres à leurs doudous !

Je soupire en respirant l'air frais de cette clairière. Paisible et silencieuse elle m'apporte la paix dont j'ai besoin quand je ne me sens pas bien. Comme maintenant. Je suis trop tendu en ce moment, je vais devenir cinglé si ça continue. Faut que je me magne pour concrétiser cette histoire d'appartement au plus vite, sinon je n'y survivrais pas. J'en ai plus rien à foutre de laisser Alicia Fiennes moisir dans cette baraque de merde. J'ai besoin de construire mon chemin seul, sans ses crises et sa dépression. Je me lève et me dirige en direction de mon quartier pourri vers la chose qui pourra me déstresser pendant un moment : une bonne baise !

...

Le chemin vers la maison de Ruby est presque aussi familier que celui de chez ma mère. Elle et moi c'est une grande histoire d'amour ou plutôt une grande histoire de cul. On aime s'envoyer en l'air de temps en temps pour faire redescendre la pression mais il n'y a rien d'autre entre nous. En tout cas pas de mon côté, je ne m'attacherai jamais à aucune fille. Jamais.

Love Lesson [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant