Love Lesson [T1]

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 7.

Joséphine

Ma respiration n'a toujours pas repris un rythme normal. Je ne me suis jamais sentie aussi ridiculement petite aussi stupidement terrifiée et... troublée. Je l'avoue. Ce type m'a coupé l'herbe sous le pied avec sa taille de géant et ses yeux verts perçant posé sur moi. J'ai cru qu'il pouvait lire mon âme tant son regard m'a traversé.

En arrivant au lycée mon intention était de lui passer un savon et de le mettre en garde pour qu'il ne lui prenne pas l'idée de se payer ma tête ou de me harceler via des textos bizarres, mais le message n'est pas passé.

Il n'a pas été réceptif à mes menaces, au contraire, c'est moi qui me suis retrouvé acculé contre un mur à mon grand étonnement. Sa réaction m'a déstabilisée mais une chose est sûre : je n'aime pas du tout son culot, ni ce que j'ai ressenti quand il était contre moi. De quel droit s'est-il permis de me plaquer contre ce mur ??

Un frisson me parcourt l'échine quand je pense à sa bouche près de mon oreille et mes joues rougissent. Quelle horreur. Depuis quand suis-je du genre à rougir ? Ça ne m'arrive jamais. À cause d'un minable comme lui en plus! Je secoue la tête et pose mes mains sur mes joues en essayant de me raisonner.

Ce type ne me plait pas du tout et je ne sais pas comment je vais pouvoir travailler avec quelqu'un comme lui. Mon corps a réagi comme une pile électrique à son contact et ça me répugne. Même Daniel n'a pas ce genre d'effet sur mes sens alors que je m'intéresse à lui depuis des mois. Est-ce normal de se sentir trahis par son propre corps ?

Je passe la main dans mes cheveux en reprenant mon souffle. C'est ridicule je me comporte comme une hystérique ou pire : comme une gamine craintive et ce n'est pas moi. Joséphine Langford n'a peur de rien et surtout pas d'un garçon tel que cet énergumène tatoué. Il m'a prise au dépourvue, c'est l'unique raison pour laquelle je me suis sentie aussi bizarre. Ça ne veut rien dire du tout.

Satisfaite par le tour que prennent mes pensées je sors de ce placard et me rends à mon premier cours de la journée. Ma bonne humeur revient au galop en pensant aux félicitations de mon père face à mon professionnalisme durant la réunion d'hier après-midi.

Daniel n'a pas hésité à me faire ses compliments également et c'est une fierté pour moi que des hommes tels que ces deux-là me félicitent alors que je ne suis qu'une lycéenne. C'est une preuve de plus que je suis faite pour ça, prendre les rênes de l'entreprise familial est mon rêve et mon objectif depuis longtemps. Quel soulagement de constater que le monde des affaires me réussit.

La sonnerie retentit alors j'accélère le pas, premier cours de la journée, Italien. C'est un de mes préférés, ce pays et sa culture m'ont toujours fasciné alors mon choix était logique. Becca et moi avons ce cours en commun alors je ne suis pas étonnée de la trouver assise au premier rang quand je rentre dans la salle.

J'hésite à m'installer à côté d'elle. Je suis encore sur les nerfs à cause de son geste déplacé. Ce n'était pas à elle de donner mon numéro à ce type. Ses grands yeux bleus se pose sur moi mais ne trahit aucune émotion. Cette fille n'est pas douée pour faire semblant c'est ce que j'apprécie chez elle. Elle ne s'excuse jamais si elle ne le pense pas et naturellement, elle ne m'a pas encore présenté ses excuses. Cela dit, ce n'est pas comme si nous avions eu le temps d'avoir une discussion à ce sujet. Sans perdre une seconde de plus, je prends place à côté d'elle et sors mes affaires pour me concentrer sur le cours.

....

À mon grand soulagement, la journée se déroule sans encombre. Pas de textos bizarres et pas de brun tatoué à l'horizon. Peut-être que mes avertissements ont eu l'effet escompté après tout ? Soudain, mon portable vibre dans ma poche. Ai-je parlé trop vite ? Je m'en saisis et souffle de contentement en voyant le nom de mon père.