Love Lesson [T1]

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 35.

(En média : la chanson trust issues de Drake. J'ai écouté cette chanson en écrivant ce chapitre. Je retrouve Hero dans les paroles. 🔥❤️)

Hero.

Dimanche 18 oct. 2020

-       Bonjour mon garçon. Tu vas bien ? "me salue le vieille homme en faisant son réassort"

-       Salut Tony. Ouais, ça va. 

-       Et avec ta mère comment ça se passe ?

Je hausse les épaules.

-       Ça se passe.

Il comprend immédiatement le sens de ma réponse et me fait un sourire compatissant. Je pince les lèvres, je n'ai pas besoin de sa pitié. Aujourd'hui c'est déjà dimanche, et je suis venu faire quelques courses à l'épicerie du coin. Tony est le proprio de ce commerce et il nous connait bien, ma mère et moi. Depuis que je suis gosse.

Ça fait des années qu'on vient ici pour faire nos emplettes, alors disons qu'il est un peu comme un membre de la famille. Je flâne dans les rayons et prend ce qu'il me faut avant de passer à la caisse.

Tony m'encaisse avant et ajoute d'un ton précautionneux :

-       Au fait, j'ai vu ta mère passer près de la boutique il y a quelques jours. Elle était avec un homme mais il avait vraiment une drôle de tête. C'est son nouveau compagnon ?

Je fronce les sourcils.

-       Quand ?

-       Jeudi dernier, je crois.

Jeudi dernier. C'est le jour de sa disparition. Putain... c'est pas vrai... C'est pas possible. Ne me dites pas que ma mère a passé la journée à baiser avec un connard pioché au hasard au lieu de rentrer à la maison ? Sans doute un de ces poivrots qui viennent dans le bar miteux ou elle bosse.

Un sentiment de dégoût teinté de colère me submerge quand je pense à toutes les heures que j'ai passées à m'inquiéter comme un con pour cette espèce d'égoïste. Je mets mes achats dans le sachet plastique et répond avec une indifférence que je suis loin de ressentir :

-       J'en sais rien. Ma mère ne me parle pas de ses rendez-vous galants, Tony.

Le vieux secoue la tête et me tend le ticket de caisse avant de me remettre ma carte.

-       Vous devriez essayer d'arranger les choses mon garçon. La vie est courte et il n'y a plus que vous deux depuis que ton père est parti. Vous aurez besoin l'un de l'autre en ces temps si durs.

-       Je dois y aller "fais-je sans répondre à son commentaire "

Il me regarde avec un air triste que je m'efforce d'ignorer.

-       Bonne soirée mon garçon.

Je rentre chez moi, les nerfs à vif. Je n'arrive toujours pas à croire que cette putain d'alcoolique a passé la journée et toute la nuit dans les bras d'un connard au point de tout oublier. D'oublier son propre fils. Je réprime un rire sans joie. N'est-ce pas beau l'amour maternel? Je suis le fils de pute le plus chanceux du monde. Un sacré fils de pute, ouais. Au sens propre, comme au sens figuré.

..

Quand j'arrive à l'appartement, toutes les lumières sont éteintes alors que le soleil ne va pas tarder à se coucher. J'appuie sur l'interrupteur mais rien ne se passe. Je jure à voix haute quand je réalise qu'on nous a coupé l'électricité. Encore. C'est un putain de cauchemar...