Love Lesson [T1]

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 37.

Hero.

Quand j'arrive en bas de l'immeuble de la snobinarde, je ne peux m'empêcher de le comparer à celui de mon quartier pourri. C'en est risible tant la différence entre les deux est immense, on se croirait sur une autre planète.

Ce n'est pas la première fois que je viens à Manhattan – le restaurant ou je suis allé fêter les cinq ans du café avec mes collègues se trouve non loin d'ici – pourtant j'ai l'impression que c'est la première fois.

Je pénètre dans l'immeuble et traverse le hall jusqu'à la réception en m'efforçant de ne pas regarder autour de moi la bouche ouverte comme un crevard mal élevé. Ok, c'est ce que je suis, mais le crétin de l'autre côté du comptoir en marbre et or qui me reluque avec son air supérieur à la con n'a pas besoin de le savoir.

Quoique vu ma dégaine, il a certainement déjà compris à quel genre d'individu il a affaire. Dans ce décor, je fais tâche. Tout le monde est plus élégant que moi ici. Putain, même les vigiles de supermarché devant l'immeuble sont mieux sapés que moi.

Arrivé à la réception, je m'appuie nonchalamment sur le comptoir et demande qu'on prévienne la snobinarde de ma venue. La gravure de mode coincé du cul en costard qui fait office de réceptionniste me lance un regard méfiant.

-       Veuillez décliner votre identité s'il vous plait.

-       Hero Fiennes Tiffin.

Il fronce les sourcils.

-       Hero Fiennes Tiffin ?

Il commence à m'énerver celui-là avec ses regards hautains et soupçonneux. Je déteste qu'on me dévisage comme un insecte au microscope.

Je sais très bien ce qu'il pense : que quelqu'un comme moi n'a rien à foutre ici, ou comment se fait-il que je connaisse la snobinarde.

-       Ouais j'ai un nom qui claque, on me l'a déjà dit "lâché-je avec flegme" Et vous, c'est quoi votre petit nom ? Robert ? Charles ? Henry ? Charles-Henry ?

Je me fous clairement de sa gueule. Le crétin pince les lèvres avec agacement peu dupe devant mon numéro. Il saisit le téléphone sans répondre et annonce mon arrivée à la snobinarde tandis que j'analyse les lieux.

-       Oui, bonjour Madame Langford. Il y a quelqu'un à la réception qui désire vous...

Tout est propre, neuf, et éclatant sans la moindre trace de saleté à l'inverse de mon immeuble vieux, sale, et tagué. C'est la plus grande différence entre ce monde de richard rempli de faux semblants et le mien. Les gens riches cachent leurs défauts et leurs saloperies derrière une apparence raffinée et irréprochable – alors que la plupart d'entre eux ne valent pas mieux que le dernier des connards – tandis que les gens pauvres portent leur noirceur et leur impureté visibles sans rien pour les dissimuler.

-       Madame Langford arrive pour venir vous chercher "me dit l'autre en costard en raccrochant" Patientez un moment, je vous prie.

Il replonge son attention vers l'ordinateur devant lui. Je ne prends pas la peine de le remercier et sort mon portable pour filmer l'accueil et l'envoyer à Peter. Je lui envoie la video en message sur Insta et ajoute une légende.

*bientôt sur le point de pénétrer dans l'antre maléfique de la richarde 😏*

Je clique sur envoyer et remet mon portable dans ma poche, l'air de rien. En tournant la tête, j'aperçois Langford sortir de l'ascenseur et venir à ma rencontre. Elle porte un legging avec un pull gris de la marque Chanel et a laissé ses cheveux lâchés. C'est bizarre de la voir habillée comme ça.