𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 12.

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Hero.

Vendredi matin, je somnole en cours. Ma nuit a été horrible, résultat, je n'arrive pas à me concentrer. J'essaie de lutter, mais mes yeux se ferment tout seul. Ma daronne m'a encore pris la tête hier soir, on s'est engueulé comme des chiffonniers. Chaque fois est pire que la précédente. J'ai l'impression que ma vie sera toujours ainsi : les mêmes fêtes sans intérêt, les mêmes parties de jambes en l'air, les mêmes merdes. Seul le jour change.

Quand la sonnerie retentit, je me traine vers l'infirmerie pour piquer un somme. Je ne tiendrai jamais la cadence si je ne dors pas un petit moment. Arrivé à l'infirmerie, j'appelle l'infirmière mais personne ne répond. Ok. Sans me gêner, je m'installe sur un lit et ferme les yeux.

Joséphine.

Je profite de l'interclasse pour aller demander une aspirine à l'infirmerie. Je me suis réveillée avec un mal de tête atroce ce matin. Probablement le manque de sommeil. Mon rendez-vous avec Daniel m'a tenue éveillée toute la nuit, je n'arrêtais pas d'y penser. Je frémis en me rappelant notre baiser au restaurant.

Je n'ai jamais douté de son intérêt pour moi. Je suis capable de sortir avec n'importe quel homme, mais Daniel est le premier homme qui m'a tapé dans l'œil. Je ne me suis jamais intéressée à la romance avant de le rencontrer, et je ressens un frisson de fierté qu'une personne aussi formidable devienne mon petit-ami. Hier était une officialisation de notre relation. Nous avons passé les heures suivantes à en discuter, et nous en sommes venus à la conclusion qu'il vaut mieux que nous restions discrets pour l'instant.

Mon père n'a pas besoin de le savoir. Pas encore du moins. Je ne suis pas sûre de sa réaction, le sujet de ma vie privé n'est jamais abordé entre nous. Même si je suis plus proche de lui que ma mère, ça ne change rien. Je frappe à la porte de l'infirmerie mais personne ne répond. Elle est ou cette fainéante qui sert d'infirmière ?

En soupirant, je pénètre dans la pièce pour chercher une aspirine. C'est probablement dans l'étagère vitrée au fond de la pièce. Je m'avance vers ladite étagère en passant devant les lits installés pour les personnes malade quand quelque chose – ou plutôt quelqu'un – attire mon attention. Je m'arrête net. L'énergumène tatoué est allongé sur un des lits, plongé dans un sommeil profond. Je reste planté la, incapable de bouger.

Depuis que Mr Johnson nous a donné ce maudit exercice en binôme, je n'arrête pas de voir ce type. Je ne le voyais jamais avant. Peu importe où je vais, il est toujours sur mon chemin. Pourquoi ? En faisant attention à ne pas le réveiller, je m'approche lentement du lit ou il est affalé. Silencieuse, je l'observe pendant qu'il dort.

Son visage revêt une expression sereine. Il a de longs cils épais, une bouche pleine et un nez aquilin. Une mèche brune lui tombe sur le front. Il est plutôt pas mal.

Même si ça ne me plait pas de l'admettre, cet imbécile est beau, c'est son caractère et tous ces tatouages qui gâche tout. Sans oublier qu'il n'est pas de ma classe sociale. Nous sommes vraiment trop différents – en tout point. Jamais je n'ai côtoyé de spécimen comme lui, et certainement pas en tant que co-équipier dans le cadre d'un exercice. Je n'aurais pas pu tomber sur pire.

Mon regard est attiré sur ses hanches, sur la peau nue laissée à découvert par son t-shirt légèrement relevé. La ceinture de son boxer noir dépasse de son jean et une sensation étrange me traverse. Ma main bouge sans que je ne m'en rende compte.

-            Si je ne dis rien tu vas rester plantée là à me regarder d'un air béat ?

Je sursaute violemment et baisse la main. En levant les yeux sur son visage, je croise un regard vert qui me scrute d'un air indéchiffrable. L'imbécile se redresse sur le lit. Depuis combien de temps est-il réveillé ? Il savait que j'étais là ? Et moi qu'étais-je en train de faire ? Je deviens folle ou quoi !

Love Lesson [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant