Chapitre 7

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Le samedi matin, lorsqu'Antoine se réveille il envoie un message à Lucie pour la rejoindre. Ils ne se sont pas vus depuis la veille car hier soir, elle lui a envoyé un message lui disant qu'elle révisait. N'obtenant aucune réponse de sa part, il décide d'aller la chercher. Lorsqu'il frappe à la porte de sa chambre, personne ne répond. Il entre mais ne la trouve pas à l'intérieur. Antoine fait le tour des bâtiments sans trouver Lucie. Il a beau l'appeler, elle ne répond plus sur son téléphone. Il n'arrive même plus à détecter son odeur.


Il est maintenant 21h lorsqu'Antoine appelle William.

- Ça va ?

- Lucie a disparue, dit-il inquiet. Je l'ai cherché toute la journée William. J'ai inspecté toutes les pièces de l'école, interrogé des serpents, fais appel à des sorciers de catégorie 5, des loups mais son odeur a disparue et personne ne peux la localiser. Frédéric est introuvable lui aussi.

- Je rentre.


William arrive à l'école vers 22h. Antoine l'attend dans le hall.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- On s'est séparé hier soir après les cours et depuis je n'ai plus de nouvelles, explique Antoine.

- Comment sont disposés les serpents ?

- Normalement. Il n'y a aucun attroupement laissant croire à une surveillance.

- Tu as vérifié les sous-sols ?

- Oui, j'ai cherché dans toute l'école, je suis même sorti la chercher en forêt.

- Tu as vu Gabriel ? Il est là ce week-end.

- Oui. On l'a cherché ensemble. Il est sur le toit, à surveiller la forêt. Est-ce que tu la sens ?

- Non, je ne sens plus son odeur non plus. On repasse toute l'école au peigne fin.

Ils partent tous les deux vers la salle commune.


Le lundi matin, personne n'a de nouvelles de Lucie. Tout le monde est très inquiet. Alors que la pause a à peine sonné, une multitude d'explosions se font entendre et toutes les vitres du rez-de-chaussée de tous les bâtiments explosent tandis que toutes les portes se déverrouillent. Tous les serpents présents dans les bâtiments tombent au sol, inconscients. Les élèves laissent éclater leur joie et se ruent dehors. Ils jouent, courent, se transforment, font de la magie. Antoine observe la scène, à côté de William.

- Lucie devrait pouvoir voir ça, pense Antoine à voix haute. 

- On la trouvera, dit William.

Frédéric fait alors son apparition à la porte du hall d'entrée.

- Qui a fait ça ?! Crie-t-il.

Antoine réapparait rapidement devant lui.

- Où est Lucie ? Demande-t-il. 

- Dans sa chambre, répond-il naturellement. Pourquoi ?

Antoine sort alors un poignard de sa poche, touche rapidement Frédéric et s'enfonce le poignard dans l'abdomen. Son acte se reflète sur Frédéric qui s'écroule au sol. Antoine retire et laisse tomber le poignard au sol avant de disparaitre. Il réapparait dans la chambre de Lucie sans la trouver.

  

En sortant de la douche, j'enfile un jean bleu clair et un top rouge. J'attache mes cheveux dans une queue de cheval haute un peu lâche. Je me sens un peu mieux, propre, mais je suis toujours aussi épuisée. J'ai l'impression de ne pas reconnaitre mon corps. Je le vois toujours brûlé malgré moi. J'ai beau me répéter que ce que j'ai vécu ce week-end, être brûlé vive pendant des heures, des jours entiers sans jamais succomber à l'insupportable douleur ou à l'asphyxie, n'était pas réel, mon cerveau refuse d'intégrer l'information. Lorsque je me regarde dans le miroir, je vois un corps noirci, une peau déchiquetée, un visage méconnaissable, un crâne chauve. J'ai même la sensation d'avoir du mal à marcher. On sonne la reprise des cours. Je disparais et réapparais dans la salle où mon cours est prévu. Je m'assois à une table, seule, au fond de la salle, près de la fenêtre. Je remarque Antoine et Camille assis à côté, au milieu de la classe. Je détourne le regard. Je sens Antoine m'observer mais je ne peux soutenir son regard. J'envoie rapidement un message à William pour le prévenir que je vais bien et range mon téléphone. Je fixe mes doigts, intacts, qui fourmillent. Je passe les deux heures de cours à repenser à ce week-end horrible, à tenter de maitriser les nausées et les vertiges qui me surprennent.


Le midi, lorsque la sonnerie retentit, la voix de Frédéric résonne dans les haut-parleurs. Ceux-ci n'ont jamais autant servis que depuis qu'il a pris place au bureau d'Achille. Il demande qu'Antoine le rejoigne dans son bureau. Pour ma part, je disparais et réapparais aux toilettes où je vomis. Lorsque je sors des toilettes, William m'attend à la porte. Je le sers dans mes bras et fonds en larme. Il me sert contre lui.

- C'est fini, souffle-t-il.  

Je pleure un long moment contre lui puis m'écarte. J'essuie et fais disparaitre toutes traces de larmes.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Me demande-t-il.

Je secoue la tête.

- Je ne souhaite pas en parler.

Il hoche la tête.

- Tu sais pourquoi Antoine a été convoqué ? je demande

- Il a poignardé Frédéric.

Je le fixe surprise.

- En ce poignardant lui-même, m'explique-t-il.

- Comment ça ?

- On dirait que le sort fonctionne aussi dans le sens inverse. Si on se fait du mal en touchant un serpent il peut subir ce que l'on s'inflige.

J'hoche la tête.

- Tu viens manger avec moi ? Me propose-t-il.

- Non, je n'ai pas très faim.

- Lucie, tu as mangé ce week-end ?

- Je crois que je vais manger dans ma chambre, quelque chose qui me fait vraiment envie.

- Comme ?

- Je ne sais pas, une pizza.

- OK.

- On se voit plus tard.

Je rejoins ma chambre. 

L'école fantastique 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant