Chapitre 46

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Je me réveille allongée au sol, à même le béton humide. J'ai du mal à rouvrir les yeux, emprise à une violente migraine. Je sens ma peau gelée. Il fait très froid. Je me redresse difficilement, tout mon corps est endoloris, mes membres sont courbaturés, mes épaules sont très lourdes. J'ai des nausées et respirer me brûle la trachée. Je m'assois et m'observe. Je n'ai, à priori, aucune lésion apparente. Quel était ce sort? Jamais je n'avais vu quelqu'un disparaitre de cette manière. Je me suis senti mourir. Je découvre ma main menottée à un des barreaux d'une grande cage qui me garde enfermée. Je tente de briser le fer par un sort mais échoue. Je suis trop épuisée pour tenter quoi que ce soit. Je laisse reposer ma tête contre le mur derrière moi et prends le temps de souffler. Les heures qui vont suivre risquent d'être éprouvantes, je dois garder des forces. Je concentre mes dernières ressources dans la réalisation d'un sort pour protéger mon corps, quoi qu'il puisse subir.


Cela fait maintenant plusieurs jours que je me trouve enfermée dans cette cage. Le temps est tellement long. Et pourtant, Frédéric ne m'a laissé aucun répit. Il m'a forcé à réaliser des sorts tous plus fantastiques les uns que les autres, m'a contraint à tuer des serpents, à les massacrer de façon barbare. J'ai résisté au début, j'ai refusé mais il me torturait si je ne faisais pas ce qu'il voulait, me fatiguait pour que je ne puisse pas me défendre, alors j'ai fini par céder. Je ne sais pas où je suis, j'ai de la peine à réaliser le moindre sort pour me localiser, essayer de contacter Antoine ou essayer de trouver un moyen pour me sortir de cette situation. Je me demande si lui, mon frère, ma soeur, me cherchent, s'ils me pensent toujours vivante. Par moment je me demande ce que William peut faire à cet instant. J'ai rapidement compris que je ne resterai pas dans cette cage. Frédéric va se servir de moi pour asservir tous les clans vampires de la région, les Alpha et les principales communautés sorcières, puis il étendra son pouvoir. Cet espoir de sortir de cette cage me fait tenir.


Frédéric, les serpents et moi arrivons dans un village où vit un Alpha de la région.

- Je vais négocier la soumission de cet Alpha, m'informe Frédéric. Tu attends là avec les serpents. Si ça se passe mal, à mon signal, tu tues la meute principale.

J'hoche la tête. Cela fait des jours qu'il travaille ce plan avec moi alors je sais très bien ce que j'ai à faire. Il a déjà négocié la soumission d'Alphas, de vampires seulement en mentionnant mon nom pour leur faire peur. Mais certains résistent. Il pose sa main sur mon bras et me brûle en m'électrisant le bras.

- Lucie, suis mes ordres, au moindre écart de ta part je te le ferai regretter.

J'hoche la tête et il disparait. Nous attendons, caché en forêt. Après de longues minutes, Frédéric réapparait et me fait signe d'attaquer. Il retrouve les serpents tandis que je mets le feu au terrain où vivent tous ces gens. Remarquant qu'il ne prête pas attention à moi, je disparais discrètement et réapparais dans le bureau de l'Alpha. Je le trouve en train de donner des ordres à ses loups pour se défendre. Je m'avance vers lui et le fixe.

- Ecoute, je suis Lucie Morin, la sœur de William Morin. J'ai été enlevé par Frédéric qui veut prendre le pouvoir sur tout le pays et peut-être même le monde. Je peux contraindre ses attaques ici et sauver certains d'entre vous. En échange, couvre-moi auprès de Frédéric et préviens mon frère que je suis bien en vie et du plan de Frédéric.

Il me dévisage

- Ai-je le choix ? Me demande-t-il.

- Si tu veux survivre, non. 

Je disparais et réapparais dehors. Je mets le feu à sa maison pour les faire sortir. Je cherche Frédéric du regard mais ne le trouve pas. Un loup me saute dessus. Je le repousse à la force de mes bras et il s'écroule au sol, endormi. J'évite une flèche lancée dans ma direction. J'enflamme toutes les maisons du camps par un sort. Les villageois courent dans tous les sens, paniqués. Une fumée grise, étouffante, brûlante, couvre tout le village et peu à peu les habitants s'effondrent au sol suffoquant jusqu'à décéder. Frédéric réapparaît quelques minutes plus tard, tenant l'Alpha par le col. Je le fixe en hochant la tête pour qu'il comprenne qu'il ne reste plus aucun survivant. Frédéric l'égorge et laisse le corps tomber au sol. Nous disparaissons et réapparaissons dans sa voiture avant qu'il ne démarre.    

L'école fantastique 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant