Chapitre 51

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Après avoir passé de nombreuses heures, voire même de nombreux jours enfermée dans une pièce sombre et dématérialisée, ressemblant au néant, je réapparais brutalement sur un siège de voiture, aux côtés de Frédéric qui conduit. Je suis légèrement ébloui par la lumière du soleil qui brille dehors. Je mets quelques secondes à réaliser la temporalité et l'espace dans lequel je me trouve. Je tourne la tête et vois plusieurs voitures de serpents nous suivre.   

- Où on va ? Je demande.

- Dans un nouveau camp.

J'hoche la tête et fixe la forêt par la fenêtre. Nous roulons sur une route isolée, où il y a peu de passage.

- Un camp de vampires majoritairement, ils sont très nombreux, m'explique-t-il. La négociation sera difficile. Prépare tes plus rapides attaques.

- Tous les serpents sont là ?

- En voiture oui la plupart, d'autres nous suivent à pied.

J'hoche la tête. Je ne souhaite pas tuer de nouveaux innocents, ni prendre le risque d'intégrer de nouvelles personnes à mon sort. Je ne veux plus souffrir, plus être surprise, humiliée, maltraitée. Je veux rentrer chez moi. Je veux que ça s'arrête. Je ferme mes mains et ferme les yeux. Quelques secondes plus tard, je sens Frédéric perdre le contrôle de la voiture. Je l'entends jurer. Notre voiture heurte brutalement un arbre. Je ferme les yeux, surprise par la choc. Ma tête allant cogner contre le tableau de bord est amorti par une bulle de mousse que j'ai pris soin de créer tout autours de moi pour me protéger. Je brise cette bulle et ouvre la portière. Je tourne la tête et vois Frédéric, la tête contre le tableau de bord, inconscient. Je sors de voiture, brise la nuque du vampire qui était sur le siège passager derrière nous. Je m'avance un peu sur la route.  Je vois un bel arbre tombé au milieu de la voie, une première voiture s'est heurté à la nôtre et commence à prendre feu. Les autres voitures s'arrêtent peu à peu derrière elle. Je les fixe, fais exploser la première contre le tronc d'arbre, puis les autres explosent à leur tour. Des débris de voiture volent, les carrosseries s'embrasent. Je vois alors Frédéric sortir de voiture. Il me fixe.

- Est-ce toi ?

- Je ne fais plus ce que tu me demandes, je dis fermement.  

Il sourit.

- Et tu penses être en état de me battre ?

Je souris.

- Je pense être prête à mourir pour te tuer, je réponds.

- Tu es tellement stupide.

Je le propulse contre un arbre un kilomètre plus loin. Je sens mon tatouage de serpent me brûler. Ça me laisse le temps de créer une ligne de feu sur un rayon de cent mètres qui nous permettra de ne pas être dérangé. Je remonte mes manches et fixe le tatouage de serpent étincelant. Frédéric tarde à revenir pour me faire souffrir. Je vois les serpents s'agglutiner autours de la ligne mais, étant à l'extérieur, ils ne pourront rien contre moi. Frédéric réapparait enfin, ce qui cesse la brûlure du tatouage.

- Ne me force pas à te tuer, dit-il.

- Essaie de me tuer. De toute façon quoi qu'il arrive tu es perdant, puisque sans moi, tu n'arrives à rien.

Je commence à fissurer le sol derrière lui. Il m'immobilise avec des branches d'arbres et je sens un pieu s'enfoncer dans mon abdomen. Je ne ressens rien, je reste impassible. La terre tremble. Je reste stable. Il me fixe. La route derrière lui se brise et des plaques de goudron se soulève. Une première s'élève, explose et les milliers de gravier viennent s'enfoncer dans le corps de Frédéric. Puis, les plus grosses plaques lévitent avant de se mouvoir et elles viennent tomber lourdement sur lui. Il s'écroule au sol, écrasé sous le poids de la roche. Je casse la partie extérieure du pieu m'ayant transpercé, je mets le feu aux branches m'emprisonnant et me libère. Je sens les pierres bouger signe que Frédéric revient à lui. Je profite du cratère créé pour faire remonter progressivement à la surface du magma terrestre. Frédéric se relève. Il créé une multitude de tornades de sable qui viennent tourner autours de moi. Soudain, je me sens être aspiré et suis emporté dans une tornade de terre, créé sous mes pieds. Je chute brutalement. Je tente de m'accrocher ou de remonter d'une quelconque manière à la surface mais la terre tourne trop rapidement autours de moi, m'empêchant de me créer un point d'accroche. Je m'enfonce sous terre à grande vitesse. J'oriente alors mes mains vers le sol et créé un jet de feu si puissant qu'il me propulse sur la terre ferme.  Une fois les pieds sur terre, par la magie, je plaque Frédéric au sol et le noie sous une quantité impressionnante d'eau. Je vois le magma sortir de terre et avancer progressivement vers lui. Frédéric repousse mon eau. Je créé aussitôt un serpent de sable et le fais entrer dans sa gorge. Frédéric se relève difficilement et commence à s'étouffer. Il crache du sable sans pourtant réussir à se dégager totalement. Le magma avance peu à peu mais trop lentement à mon goût. Pour gagner du temps, je brise les deux jambes de Frédéric le faisant hurler de douleur mais il tient toujours debout. Je sens alors cette force incroyable déjà ressentie, me parcourir. Du feu sort de mes mains, entoure mes bras, puis tout mon corps. Mes doigts fourmillent, ma magie fais vivre chaque parcelle de mon corps. Je projette une quantité importante de feu sur Frédéric tout en l'immobilisant pour le brûler totalement. Puis, je fais accélérer l'avancée du magma. Celui-ci gagne enfin Frédéric et vient remonter le long de ses pieds. Je peux l'entendre hurler de douleur malgré qu'il soit recouvert de feu. Le magma couvre ses pieds, puis ses chevilles. Je cesse alors les deux sorts et asperge ses pieds de glace pour figer le magma brûlant. Frédéric tombe à genou, les pieds bien ancrés au sol, souffrant le martyr. Le ciel se couvre alors d'une couleur rouge très forte, il commence à pleuvoir un liquide épais rouge, du sang. Je ne comprends au début pas ce qu'il se passe, la finalité de ce sort. Puis, une pluie de lames s'abat sur moi. J'ai le réflexe de créer un bouclier au-dessus de ma tête mais les lames se dirigent vers la moindre parcelle de mon corps découverte. Plusieurs d'entres-elles me coupent avant que je n'ai le temps de me créer une bulle de protection qui explose à peine est-elle créée. J'ai beau essayer d'en créer une nouvelle, elle explose à son tour. Je n'arrive pas à cacher tout mon corps et peu à peu les lames parviennent à s'enfoncer dans mon corps. Le sol est recouvert de sang. Je lève les yeux et fige le temps. Dans mes mains, je créé une boule de neige que je lance et fais exploser en l'air. Les particules de neiges viennent entourer les lames et les figer dans le ciel. La neige remonte jusqu'au ciel et recouvre ce rouge, aspire tout le sang dans les nuages et le liquéfie. Le temps reprend ensuite son cours. Les lames inoffensives retombent au sol, le ciel s'éclaircit. Je me retrouve aussitôt propulsé contre un arbre. Rapidement, l'arbre se creuse pour m'aspirer à l'intérieur. Le tronc se referme sur moi. Je commence à étouffer. Je sens alors une sensation de chaleur me parcourir. Je fais exploser l'arbre, lévite et réapparais quelques mètres plus loin. J'observe l'arbre prendre feu. Frédéric est toujours immobilisé mais il a relevé la tête et me fixe le regard plein de rage. Je me retrouve alors transpercée par quatre éclairs. Je ferme les yeux, tordue de douleur et cherche à les repousser. Je sens mes membres se tétaniser. Je canalise cette énergie au cœur de ma poitrine, là où mes boucliers sont les plus puissants. Puis, je m'envole et relâche toute l'électricité cumulée sur lui. Une fois toute l'électricité échappée de mon corps je m'écroule lourdement au sol. J'ai l'impression de sentir mes os se briser. Frédéric se redresse sur ses jambes. Je créé une masse importante de poussière bleue nuit au cœur de mes mains et la projette sur lui. Cette matière va le brûler et le consumer petit à petit. Je suis surprise par une masse sombre qu'il projette et qui vient tenter de contrer mon sort. Des particules de poussière parviennent à l'atteindre tout de même, je le sens. Peu à peu, je sens mes muscles se tétaniser, je m'écroule au sol, tout comme lui qui retombe à genou. Je mets plus de force dans mon sort. Je sens alors plusieurs couteaux me transpercer. J'ajoute de l'acide dans mon sort. Je tente de briser son bras encore valide mais il résiste. Je commence à perdre beaucoup de sang. Je sens mon tatouage me brûler, signe qu'il faiblit. Je me concentre et ajoute à mon sort plusieurs météorites qui vont le transpercer. Je fais éclater un feu d'artifice à l'intérieur de son corps. Je peux voir les étincelles s'en échapper. Les sorts sont d'une telle puissance que je ne l'entends même pas crier. Mes yeux me brûlent, je sens ma peau se déchirer. Je suis prise de violentes douleurs dans la poitrine mais je continue de lutter. Je ne renoncerai pas avant de l'avoir définitivement tué. Je le sens lutter lui aussi, je sens la matière noire gagner du terrain sur mon corps, parvenir de plus en plus à m'atteindre et je hurle de douleur et de rage. Je sens alors mon corps entier s'embraser et des flammes se mêlent à la poussière bleue nuit. Je lui projette des épines de rose empoisonnées, des lames, des écorces d'arbres tranchantes. Je lui envoie tout se que je connais, tout ce que je peux lui envoyer, je veux que ça s'arrête. Les différentes douleurs que je ressens dans tout mon corps deviennent insupportables mais je me concentre uniquement sur mon sort. Je veux le tuer, je veux en finir. Je tente de faire exploser son cœur à nouveau. J'y mets toute ma force, toute ma puissance. Je suis hors de moi. Subitement, je ressens une sensation étrange entre mes mains et je m'écroule brutalement au sol, emporté par mon sort. Tout sort cesse, autours de nous règne un silence de mort. Je suis étalé sur le ventre. Mes oreilles sifflent, ma vision est brouillée. Je peux sentir la pluie tomber sur mon corps. Je remarque que mon cercle de feu à disparu, tous les serpents sont au sol, décédés. Je relève les yeux et vois Frédéric étalé lui aussi au sol, visiblement mort. Je rampe jusqu'à lui. Je pose ma main sur son corps et par un sort cherche à déterminer s'il est vivant. Je constate alors son décès. Je tombe sur le dos et souris. Je l'ai fait, je l'ai tué. Par sécurité, je lui brise la nuque, neutralise son cerveau et sort son cœur, en morceaux, de son torse. Je mets le feu au corps et perds connaissance.      

  

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