Chapitre 22

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Je réapparais seule dans l'une des salles d'interrogatoires de l'école, ces salles créées par Achille pour contenir tous pouvoirs. Je n'ai plus mon téléphone sur moi. Frédéric me laisse une heure seule. Durant ce temps, je me pose beaucoup de questions, je commence à stresser. Je me sens affaiblie par cette après-midi. J'ai peur de comment Frédéric pourrait profiter de mon état. Puis, il revient me voir. 

- ça y est, je me suis assuré que ton frère et ses amis seront bien occupé et maintenant, je suis tout à toi.

Il s'approche de moi et s'appuie contre la table près de laquelle je suis assise.

- Alors Lucie, j'ai été plutôt impressionné de découvrir que tu avais créé un dragon.

- Pacifiste, je me défends.

- Evidemment, c'est pour ça qu'il a endormi une partie de mon armée de serpents, ironise-t-il. Cela me conforte dans l'idée de l'immensité de tes capacités magiques.

Je le sens essayer d'arracher mon cœur de ma poitrine et quelques secondes plus tard je ne peux rester plus longtemps sur ma chaise et me laisse tomber au sol, tordue de douleurs.

- Arrêtez..., je souffle à bout de souffle.

Il s'arrête.

- Tu vas faire quelque chose pour moi. Je veux que tu libères cette énergie en toi comme tu l'as déjà fait pour me tuer. Je veux voir cette énergie exploser et peut-être même détruire.

Il sort de la salle et rentre dans celle à côté, lui permettant de m'observer, protégé. Je le fixe, ne comprenant pas ce qu'il fait.

- Vas-y Lucie, tu sais bien que je suis impatient.

Il tente à nouveau de faire exploser mon cœur. Je résiste de longues minutes jusqu'à sentir mon pouls s'accélérer et comprendre que mes vaisseaux sont en train de se déchirer. Je fais naitre de l'électricité au sein de mes mains pour lui faire plaisir et il s'arrête aussitôt. Je tombe au sol, épuisée. Il recommence. L'électricité nait à nouveau dans mes mains et parcourt peu à peu mon corps puis elle explose et vient envahir la pièce. Je suis éblouit par des milliers de faisceaux lumineux voyageant autours de moi. Le sort dure quelques secondes puis je m'arrête. Je suis trop fatiguée pour réaliser ce type de sort maintenant. Je vois une dizaine de loup entrer dans la pièce. Ils s'arrêtent devant moi.

- Tue-les, me dit simplement Frédéric par le haut-parleur de la salle.

Je ne bouge pas. Je sens alors l'os de mon poignet se fracturer et je hurle de douleur.

- Maintenant ! Gronde Frédéric.

Les loups s'écroulent instantanément au sol.


Je retrouve ma chambre vers 21h, épuisée. Je m'écroule simplement sur mon lit et pleure en silence. Lou rentre une demi-heure plus tard. Elle me fixe visiblement surprise de me voir et vient s'asseoir près de moi. Elle pose sa tête sur mon épaule voyant que je pleure.

- Est-ce que tu veux en parler ?

Je relève la tête et m'allonge sur le dos. Elle vient s'allonger près de moi.

- Je veux juste dormir Lou. Je suis épuisée. Reste avec moi. 

- Bien sûr. Je vais envoyer un message à Maxence.

Elle envoie un message et son regard s'arrête sur mon poignet qui s'est coloré de bleu et violet.

- Lucie, tu es blessé.

- Il l'a fracturée mais je ne sens même plus la douleur, ne t'inquiète pas. Tu pourrais le remettre en place ?

- Non.

- ça attendra lundi alors, je dis d'un ton défaitiste.

- Tu ne vas pas rester jusqu'à lundi comme ça ?!

- Tu as une solution ?

Elle détourne le regard.

- Pourquoi il a fait ça ? Me demande-t-elle.

- Je ne sais pas, il me pousse à bout, m'épuise, cherche à en savoir encore plus sur ce que je peux faire. Il m'a obligé à tuer des serpents. Et ça va être ça tout le week-end Lou.

- Mais non, on va trouver une solution.

Elle sort son téléphone de sa poche.

- Il ne faut pas le dire à William ou Antoine, je dis rapidement. Ça les pousserait à faire des conneries.

- Ne t'inquiète pas pour eux. Tu es enfermé où ?

- En salle d'interrogatoire.

- Tu as mangé ?

- Non. Je n'ai pas vraiment faim.

- Demain je te ramènerai à manger.

Je souris.

- Vous faites quoi vous ? Je demande.

- Des exercices de français, de math, d'histoire. Ils trouvent de quoi nous occuper. Les garçons se sont lancés dans une vraie compétition pour faire passer le temps, sourit-elle.

Je souris amusée et essuie mes larmes.

- Tu devrais dormir Lucie, la journée à été longue. 

- Merci.


Le lendemain matin, je suis réveillée dès 6h par la voix de Frédéric dans les haut-parleurs disant qu'il m'attend. Je m'habille rapidement, attache mes cheveux dans une queue de cheval et je n'ai même pas le temps d'enfiler un gilet que je disparais et réapparais dans la salle d'interrogatoire. Frédéric m'attend derrière la pièce où je suis enfermée à nouveau.

- Lâche-toi Lucie, laisse-moi voir ton potentiel. Laisse exploser ta peur, ta colère, ta souffrance.

- Faites ce vous avez à faire, je dis simplement, agacée et épuisée. 

Je sens alors mon bras me chatouiller, mes sorts de protection doivent fonctionner. Puis, peu à peu, je ressens une forte chaleur sur mon bras, jusqu'à ce que ma peau devienne brûlante et que je vois une tâche rouge importante apparaitre. Je grimace. Puis, quelques minutes plus tard, une partie de mon bouclier cède et je sens la douleur à type de brûlure parcourir tout mon bras, puis tout mon corps. Je hurle de douleur. Je tiens quelques minutes, m'efforçant de résister mais il met plus d'intensité dans son sort et je cède. Je créé une puissance entre mes mains. Je sens le sol trembler sous mes pieds.

- Encore ! Hurle Frédéric dans le haut-parleur.  

Je ferme les yeux et me concentre. Je sens le sol se fissurer profondément sous terre. Celle-ci tremble sur cinq kilomètres à la ronde. J'entends de gros fracas, je sens que dans l'école tout se renverse, j'imagine des arbres s'écrouler, être déracinés. Peu à peu, je sens que je suis en train de tout détruire, que si je continue davantage l'école va s'effondrer, la forêt sera détruite alors je m'arrête, essoufflée.  

- Je veux voir ce que tu peux faire, jusqu'où tu peux aller, reprend Frédéric.

Je m'assois sur la table et le fixe à travers la vitre. Peu à peu, je sens les brûlures corporelles revenir. Je ne compte pas me laisser faire aujourd'hui. Je ferme les yeux et créé une multitude de stalactites qui viennent créer un tunnel autours de moi et m'enfermer dedans. Cela cesse le sort de Frédéric instantanément.

- Plus fort ! Une sorcière de catégorie 7 ne peut faire que ça ?! Gronde-t-il. 

Je rajoute une couche de pieux de bois qui viennent tourner autour des stalactites. Je couvre le tout d'un gaz rose.

- C'est tout !   

- Envoyez vos serpents, je souffle pour lui montrer la puissance de mon sort.   

A ce moment-là, la porte s'ouvre et une dizaine de serpents entrent, s'approchent et décèdent instantanément, se tenant à moins d'un mètre du sort. Je peux entendre Frédéric rire. Je propulse tout mon sort contre la vitre qui cède et le fait sursauter. Je disparais alors et réapparais dans une autre salle similaire, seule. 

 

L'école fantastique 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant